Lali

30 décembre 2005

Rentrer chez moi

Filed under: Lieux de prédilection,Signé Lali — Lali @ 23:22

entree

Chaque fois, c’est un moment de bonheur. Descendre de l’autobus et voir les globes lumineux de l’entrée du domaine. Ça y est, me voilà à destination. Encore une petite marche, et je serai devant la porte. Puis monter les escaliers jusqu’en haut, tourner la clé. Enfin.

Chez moi. Mon refuge.
Et ce silence si doux nécessaire à mon esprit. Retrouver mes paramètres. Jeter un œil sur les objets familiers, le manteau et les bottes retirés.
Prendre le temps. Personne ne m’attend, personne n’attend rien de moi, c’est bon, la paix.
La liberté.

Ramasser le bol de café du matin laissé près de l’ordi. Lire les courriels. Voir si les téléchargements ont progressé. Mettre un peu de musique. Ferré, ce soir.

La vie est bonne: il reste encore des carrés aux cerises.
Et des livres à lire. Et des histoires à raconter.

Je suis si bien dans l’univers de Lali que j’ai de moins en moins envie d’en sortir. Y ai tout ce dont j’ai besoin. Du café, des paquets de pâtes, des mots, des images et des notes. Et un modem pour me transporter où je veux. Et des fenêtres givrées par le froid, alors que je suis au chaud.

Il n’y a rien de tel que de rentrer chez moi.

Où sont mes lunettes ?

Filed under: Vraiment pas sérieux — Lali @ 13:55

lunettes

Combien de fois par jour m’arrive-t-il de me demander où sont mes lunettes ? Dix fois ? Vingt ? Or, je devrais les garder à portée de main, moi qui ne puis plus lire sans elles, alors qu’il était une époque où je pouvais voir les indications routières sur des panneaux à une distance démesurée et trouver une aiguille dans une boîte de foin.

C’est il y a trois ans que les ciels sont devenus couverts en permanence, les couleurs fades, les distances floues et surtout que j’ai commencé à ne plus pouvoir lire certains livres. Aujourd’hui, les cataractes n’assombrissent plus l’éclat du soleil, maintenant que le cristallin a été retiré et remplacé par une lentille. Mais je ne peux plus vivre sans lunettes.

Alors, du coup, je passe mes journées à les chercher. Sur mon bureau, dans mes poches, sur ma tête.
Si je ne marche pas dessus, bien entendu. Ou si je ne les tords pas en m’endormant avec.

Je voudrais bien connaître la recette de ceux qui ne les perdent jamais, car voilà, je suis encore en train de les chercher !

Un jour, un parc

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 7:32

mariemont

À quoi ressemble le parc de Mariemont en hiver? Possède-t-il le charme discret et invitant de celui des jours d’été malgré la grisaille et les nuages? Les statues se sont-elles recroquevillées pour ne pas subir les affres du froid? Le paon fait-il encore la roue pour quelque touriste égaré? L’eau est-elle gelée? Certains sentiers toujours fermés parce que jugés trop dangereux?

Qu’en est-il de Mariemont à cette période de l’année? Est-il décoré, voire illuminé? Est-il encore pour certains un lieu de partage et de confidences? Est-il, comme pour Fabien, un lieu où il se retrouve, et où il m’a emmenée pour que je le connaisse davantage, que je sente, grâce aux allées et aux arbres qu’il fréquente depuis des années, un peu de lui?

Notre vie est ponctuée de grilles que nous franchissons, de sentiers que nous parcourons, de fausses pistes aussi, de détours qui n’ont pas de prix, de paysages à couper le souffle, d’arbres immenses, d’océans brumeux, de traces de pas sur le sable, de roches qu’on lance à l’eau, de feuilles mortes où on s’ébroue, de regards qui disent tout, de bancs où on ne prend pas toujours le temps de s’asseoir, de vents qui soulèvent, de clins d’œil complices, de neige durcie qui craque sous les pas, de couchers de soleil qui laissent muets, de pieds dans l’eau, de rires d’enfants, de glaces aux mille parfums, de pluies diluviennes, de cheminées qui fument, de mains qui se tendent, de cadeaux qui ne se déballent pas, de sourires inscrits à jamais, de paquebots qu’on regarde passer, de baisers échangés, de coquillages ramassés, de livres dévorés, de cafés sur des terrasses, de poèmes qu’on n’écrira jamais, de pelouses où s’étendre, de vols d’oiseaux, de chansons qui font danser, de recoins cachés qu’on croit être seuls à connaître, de cocottes de pin tombées qu’on ne ramasse pas…

Repenser au parc de Mariemont me fait curieusement entrer en moi et voir tout cela défiler, tout ce qui me fait vibrer et vivre. Car il est de ces lieux où on fait la paix avec soi-même.