Lali

16 décembre 2005

Libre comme Folon

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:25

folon1

Folon. Jean-Michel Folon.
Un lien entre Chantal, de Bretagne, et moi. Tout d’abord.
Combien de cartes échangées entre nous en 25 ans, qui avaient pour décor une aquarelle ou une gravure de Folon, sur lesquelles nous écrivions des poèmes ?
Il aura fait son chemin entre nous, celui-là. Dans des enveloppes, nous réunissant ainsi le temps que l’une écrive et que l’autre lise.

Complice à son insu de nos états d’âme, il s’est révélé à nous comme le poète de l’aquarelle, et c’est pourquoi, probablement, nous l’aimions tant.
Pour la liberté qui se dégageait de ses dessins.
Pour la liberté d’expression qu’il prônait.
Pour la liberté dans le choix de présenter 300 œuvres d’une vie autrement qu’on les voit habituellement.
À La Hulpe.

Lui qui a travaillé dans la pub, qui a illustré des couvertures de livres, lui qui a gagné sa vie avec ses dessins, – comme quoi, pas besoin d’être un poète maudit ou un peintre sans le sou pour être un artiste – possédait à mes yeux suffisamment d’anticonformisme pour me plaire.

J’irai à La Hulpe. Dans le domaine de son enfance.
Pour constater ce que je sais déjà. Folon m’a séduite depuis bien longtemps.

À lire entre Paris et Bruxelles

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 20:29

oragerompu

Et si tout se jouait dans un train entre Paris et Bruxelles ? C’est ce que propose Jacqueline Harpman dans L’orage rompu, roman court qui se lit sûrement le temps de ce même trajet.

Un homme, une femme. Des bribes de leur histoire à chacun, livrés à l’autre, sans fioriture, tels quels. Un repas, une bouteille de vin partagée, une presque histoire qui débute. Mais la retenue.
Le roman d’Harpman, savant mélange de pudeur et d’impudeur, de vérités et de faux semblants, de rêves qui croisent le réel, est un de ceux qui m’ont le plus touchée de cette auteure avec Moi qui n’ai pas connu les hommes, dans lequel elle dresse le portrait d’une société de femmes libérées après des années de captivité et qui se retrouvent dans un monde où elles sont les seules survivantes.

Il y a souvent dans les romans de Jacqueline Harpman, l’idée de la survie. L’orage rompu n’y échappe pas. Elle, comme lui, ont à voir avec leur propre survie; celle de la femme dans un passé récent, celle de l’homme dans un avenir qu’on devine proche.

Je sors de ce roman quelque peu troublée.
Je m’y suis parfois sentie intruse, mais jamais de trop.
La psychanalyste sait s’effacer derrière la romancière afin de ne pas guider ses personnages, mais bien de les laisser vivre.
Moment de pur plaisir littéraire.

Première vraie neige

Filed under: États d'âme — Lali @ 13:51

neige1

Ce ne sont pas les centimètres, à coups de deux ou trois, qui font l’hiver. Ce sont les vraies tempêtes, celles qui durent des heures et des heures et qui laissent villes comme campagne ensevelies, qui marquent la véritable arrivée de l’hiver. Cette année, l’hiver est arrivé aujourd’hui, le 16 décembre.

Je reste toujours émue par la magie de la neige quand l’hiver commence.
Je revois les bonhommes de neige que nous faisions ma sœur et moi avec les enfants du voisinage. Je revois Milkie, ma chienne, une samoyède, qui tirait la traîne sauvage avec les courses dessus et qu’il fallait retenir pour qu’elle ne s’emballe pas, à la manière d’un cheval rétif. Je revois les tasses de chocolat chaud qui nous attendaient, quand on rentrait les joues rougies et les mitaines trempées. Je revois aussi les ballades avec ma filleule, que je devais forcer à sortir, car elle préférait bricoler bien au chaud. Je revois les balles de neige dans la cour d’école. Je revois tout cela et il m’est moins pénible de me trouver à l’intérieur alors que la neige tombe à gros flocons.

C’est quand l’hiver tarde à se terminer qu’on l’apprécie moins, surtout s’il fait très froid. Ce n’est vraiment pas la neige qui nous désole, sauf si on a une voiture, mais ce n’est plus mon cas. Car devant la neige qui tombe, nous sommes tous des enfants ébahis.

Les jours de tempêtes, tout le monde devrait avoir congé. Nous serions tous dehors à jouer dans la neige, quel party!!