De l’amour
Püppochen! tu dormais encore
à la fenêtre des rêves,
emmitouflée dans la laine bleutée
s’égrenant au fil de tes poignets,
quand tu t’es déprise à l’agrippée,
araignée des lampes dont la toile
amasse la pluie pour en faire du cristal.
C’était dimanche,
et l’hiver avait fait son nid
sur les arbres, comme un ciel.
Maxime Catellier, Bois de mer
*choix de la lectrice d’Arathi Dharani
(photo de Zane Ernstreite)
Les cartes postales nous font voyager. Je l’ai dit, je le dis, je le redirai.
Celle-ci, envoyée par Ivita, m’a emmenée sur la plage de Kaltene, en Lettonie. Et je me rends compte à quel point je ne connais pas ce pays…
Le silence, c’est la meilleure production qu’on puisse faire, parce qu’il se propage : on ne le signe pas et tout le monde en profite. (Marcel Duchamp)
*toile de Delia Brown
Entre le jour et la nuit
Tu as les joues douces
comme la soie du vent
au col des montagnes.
Pour empêcher qu’elles ne s’effritent,
il souffle du bout ds lèvres
et on dirait que ça chante
sur les cordes bleues
qui pendent des nuages vers nous,
que ça chante dans la ruelle
en passant sur tes joues.
Et tu nous entraînes à l’abri
du vent majeur qui monte
à l’affût de la nuit,
moitié-moitié,
un jour de cidre dans la noire.
Maxime Catellier, Bois de mer
*choix de la lectrice d’Albert André
Peut-être que le bleu reviendra en Colombie-Britannique.
Peut-être que le gris et la fumée disparaîtront du ciel maintenant que la pluie a commencé à éteindre les feux de forêt.
Peut-être que la vallée de l’Okanagan ressemblera à nouveau à cette carte postale d’une autre époque.
Plus l’univers se standardise, plus la singularité m’intéresse. (Claude Sautet)
*toile de Ken Auster
oui
le visage
est un livre apparemment plein de sens
sur le temps qui passe
Normand de Bellefeuille, Mon visage
*choix de la lectrice de Faith Ringgold
(illustration de Ploz)
Les cartes publicitaires anciennes me font rêver. De Vichy et d’ailleurs.
Et certains jours, je me dis même que je devrais les mettre en évidence et couvrir un mur de celles-ci.
Mais je ne pourrais plus les regarder une à une et lire ce qui est écrit au verso si je faisais cela.
Dilemme.
On peut connaître la vertu d’un homme en observant ses défauts. (Confucius)
*toile de William Von Moll Berczy
car ton visage
est un poème
qui parle de la perte
ton visage est un poème
qui parle
de l’effroi
Normand de Bellefeuille, Mon visage
*choix de la lectrice d’August Rieper