Lali

28 février 2006

Morceau par morceau, le Mont Saint-Michel et mes souvenirs

Filed under: Ailleurs — Lali @ 16:56

msm

Se retrouver sans emploi, alors qu’on a toujours travaillé, n’est pas une situation enviable. On a beau se dire que c’est une situation temporaire, qu’on va se faire une nouvelle place au soleil, il n’en reste pas moins qu’il est difficile d’être assis entre deux chaises.

Les activités quotidiennes, comme la lecture des nouveaux emplois disponibles et l’envoi de CV, ont quelque chose de motivant et de lassant à la fois. Car, autant il y a de l’espoir quand soudain apparaît quelque chose qui semble dans ses cordes, autant chaque envoi est une bouteille à la mer dont on ne sait si elle titillera suffisament le destinataire pour qu’il donne suite.

Alors, il y a parfois l’impression de tourner en rond. Bien sûr, je pourrais en profiter pour commencer le ménage de printemps. Je pourrais aussi enfin faire le tri de tout ce dont je n’ai plus usage pour organiser une vente ou le donner. Je pourrais aussi m’occuper de la paperasserie qui traîne. Je pourrais aussi peinturer la salle de bain et laver les stores du bureau. Mais pas envie.

Il y a des jours où la plus petite chose est lourde à porter. Où quoiqu’on fasse, on n’arrivera à rien, parce que ce n’est pas un bon jour. Je n’ai mis que deux choses au programme du jour. C’est réglé. Mais il y a en moi une insatisfaction. Je sais que je devrais – ou pourrais – faire davantage, mais je me bute à ma fatigue intellectuelle. Tout me paraît trop lourd, aujourd’hui.

J’arrive à me concentrer juste assez pour faire des casse-tête sur le net, c’est dire. Et heureusement, car cela me permet de m’évader que de construire morceau par morceau les villes du monde que j’ai aimées. Et un des beaux moments de mes pauses puzzle a été de me retrouver au Mont Saint-Michel.
Juillet 1988, avec Chantal et Olivier, son jeune frère. Un bel après-midi très chaud à gravir les pentes qui mènent au sommet et à nous extasier devant les pierres et le paysage qui se glissait entre les maisons.

Il est tant d’endroits magnifiques sur cette planète, tant de sites et de villes qui me rappellent d’heureux souvenirs. Et il est bien qu’il en soit ainsi. Car s’il m’arrive de perdre espoir, je peux toujours me réfugier dans ces souvenirs de bonheur. Et comme j’en possède une galerie, ce n’est pas demain la veille que je serai totalement démunie.

27 février 2006

Au pays d’Aldebert

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 16:14

aldebert

Combien de fois je m’étais fait ce film
Projetant au plafond ma vie en l’an 2000
J’me vois bien designer ou alors musicien
Elle serait avocate, et puis aussi mannequin
Dans une vaste maison vitrée au bord de l’eau
Avec un grand bouvier bernois un peu pataud
Des enfants à boucles d’or qui courent dans le jardin
Un genre de famille Ignals mais en moins américain

… Et en beaucoup plus bien
Ouais
Et en beaucoup plus bien!

C’est un amour de collège un fantôme du passé
Qui vous r’vient au p’tit dej, une icône du lycée
Le temps fait des siennes et reprend ceux qui s’aiment
Carpe Diem

Ainsi se termine « Carpe diem » d’Aldebert. Une mélodie gentillette , un accordéon, quelques jolies phrases, et le tour est joué. Il n’en faut sauvent pas plus pour que je sois touchée et que j’aie envie d’aller plus loin.

Et me voilà charmée par celui né à Paris, qui a grandi à Besançon et troqué son appareil-photo pour la musique. Et particulièrement par l’album « L’année du singe ». Des chansons toutes simples qui racontent des histoires, un peu comme chez Vincent Delerm ou Alain Souchon. Parfois autour de jeux de mots comme dans « Des ménagements » ou autour d’une question banale comme « Dans quelle heure est-il ? »

Encore un que je vais écouter longtemps, je le sens, le temps de retenir les mots et les mélodies, à tout le moins.

26 février 2006

Chicon ou endive?

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 9:20

dfb

Quiconque me connaît un peu sait combien j’aime la langue, la grammaire et les dictionnaires. Et je viens de retourner par plaisir à une de mes trouvailles d’il y a un an, à savoir le Petit dictionnaire franco-belge belgo-français. Qui n’est pas que belge, ou français, mais aussi suisse et québécois, avec dans tous les cas ces mots savoureux qui font des langues ce qu’elles sont :uniques.

Un dictionnaire ne se lit pas d’un coup. C’est bien pour ça que depuis plus d’un an j’y plonge par moments pour le plaisir de la découverte et des différences, comme cet achteur de Mouscron qui signifie à cette heure à l’instar de notre asteur québécois.

J’aime trouver dans l’anthologie de Jacques Mercier les mots que j’entends dans la bouche de mes amis belges et français, et encore plus connaître la provenance de ces mots et de constater qu’ailleurs ils n’ont aucun sens. Ou un sens tellement différent!

La vraie richesse, ce n’est pas de les gommer au profit d’un français international bien fade, mais bien de les conserver précieusement, ces mots qui nous sont propres, de les partager, de faire en sorte qu’ils continuent à vivre grâce à nous. Je ne dirai jamais gant de toilette à la place de débarbouillette : il me semble que je serais moins propre si j’en arrivais à ça.

Que de clins d’œil dans ce dictionnaire! Que de moments de plaisir pour celui ou celle qui s’y aventurera, car les mots, la langue, ce sont les premiers outils de communication, bien avant les livres ou l’ordinateur. Non, je ne tournerai pas casaque, je ne changerai pas d’avis.

25 février 2006

Rouge passion

Filed under: États d'âme — Lali @ 9:34

rouge

J’aime le rouge. Le rouge des toiles de Matisse et des images des contes pour enfants. Le rouge de mon sofa rouge et celui de mes souliers rouges. Le rouge à lèvres rouge assorti à ma robe rouge. Le rouge des fraises et celui des tomates. Le rouge de mon manteau rouge et de mon écharpe rouge. Le rouge de certains couchers de soleil et celui des autobus de Londres. Le rouge des cœurs qu’on glisse dans des courriels et celui de ma valise. Le rouge de la toile de Renée Chevalier dans mon salon et celui des rubis sur la bague de ma grand-mère. Le rouge d’un bourgogne fabriqué par le père de Christine à Vosne-Romanée et celui de ma R5 à la fin des années 80. Le rouge de mon pull rouge que je porte depuis 15 ans et celui des cerises dans le gâteau Forêt-Noire. Le rouge des tulipes qui annoncent le printemps et celui du bracelet de ma montre. Le rouge des toiles d’August Macke et celui de mon sac à dos. Le rose des roses rouges et le rouge des pois de mes bas noirs. Le rouge des pommes cueillies avec ma filleule et sa sœur à Rougemont et celui d’un foulard rapporté de Belgique. Le rouge des chandelles rouges et celui de la soupe minestrone. Le rouge de mes gants et celui d’un gâteau mousse aux framboises. Le rouge des coquelicots en Valais et celui du drapeau belge. Le rouge de Stendhal et celui du petit chaperon. Le rouge des couvertures de livres et celui des briques des maisons de Haarlem. Le rouge des masques de carnaval et celui de mon soutien-gorge en dentelle. Le rouge des poivrons qui brûlent la gorge et celui des joues rougies par le froid d’hiver. Le rouge du sirop de grenadine et celui des boîtes aux lettres. Le rouge d’un homard à Bar Harbor et celui des flammes d’un feu de foyer. Le rouge d’un jujube et celui de Derain.

Retirez-moi le rouge et je n’existe plus. Car le rouge, dit-on, est la couleur de la passion.
Et je ne suis que ça, une passionnée aux prises avec ses différentes passions.

24 février 2006

Journée de paresse

Filed under: Vraiment pas sérieux — Lali @ 17:04

parc_neige

Est-ce que regarder dehors et décider de ne pas sortir est de la paresse ?
Est-ce que ne pas faire la vaisselle d’hier en est aussi ?
S’agit-il de paresse si on fait la sieste après le diner ?

Alors, je suis coupable de paresse. Car je n’avais aucune envie de mettre des bottes, ni de laver une assiette et deux tasses. Mais j’avais une furieuse envie de sieste ! Quel bonheur qu’une heure au pays des oreillers un vendredi après-midi ! Paresse ou luxe ? Plaisir !!!

C’est si bon de ne rien faire, parfois. Et de déguster chaque seconde .
Et de me sentir aussi comblée et satisfaite de moi que si j’avais marché 10 km et lavé le parquet.
Et de regarder dehors sans y mettre le nez.

Et de me dire qu’il n’est que 18 heures, que j’ai encore cinq heures pour lézarder et me la couler douce.
Demain me rattrapera bien assez vite !

23 février 2006

Une expression vaut-elle mille images?

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 9:45

pvbf

Qui cause sème, qui choûte méchonne, dit-on à Namur. Ce qui signifie Celui qui cause, sème, celui qui écoute, récolte.

Ce proverbe est un de ceux de cette sympathique anthologie, que je consulte de temps en temps, pour le plaisir des expressions, pour me retrouver ailleurs le temps d’une phrase.
J’aime que les proverbes et dictons soient répertoriés par thèmes, et aussi qu’on puisse lire la phrase en wallon avec la traduction. Et aussi la précision de la provenance géographique, quand elle est connue.

Petit livre sans prétention, il puisse ses sources à même le folklore régional, particulièrement liégeois. Bien sûr, certains puristes pourront critiquer des graphies douteuses, d’autres des oublis. Et puis, est-ce si grave si le plaisir est là?

Je ne m’arrête pas à ces détails. Mon seul but en tournant les pages est de sourire.
Mission accomplie.

22 février 2006

Le plaisir des petits paniers

Filed under: Petits plaisirs — Lali @ 19:45

paniers

J’aime les paniers. Je ne sais pas d’où cela me vient, mais j’aime les paniers. Et ce, depuis bien avant une mode qui, semble-t-il, est en train de passer de mode. Désormais, de plus en plus, on cache, on dissimule, on ne laisse rien sur les comptoirs de cuisine, ni autour du lavabo de la salle de bain. Plus de paniers, ça fait désordre.

Et bien, tant pis. Je n’ai jamais aimé les modes, ça tombe pile. J’aime ce que j’aime. Mon fouillis et mes paniers. Des stylos de toutes les couleurs, en quantité industrielle. Dans des tasses, des boîtes de thé ou des paniers. Des échantillons de crème pour la peau, eux aussi dans de jolis paniers. Et mes épices, aussi. Je n’ai jamais pu m’habituer à ces flacons tout bien rangés par ordre alphabétique dans un casier prévu pour ça.

Mes vis et mes clous aussi sont dans des paniers. Même les batteries supplémentaires. Et les attache-feuilles. Je n’arrive pas à fonctionner autrement. J’ai besoin que tout soit à la vue, accessible. Signe que je n’aime pas la dissimulation et la cachette ? Il se peut. Signe aussi que je vis dans un désordre organisé et fonctionnel ? Peut-être aussi.

Je vois dans ces paniers et ces boîtes éparpillées ici et là mon goût pour l’improvisation. Pour tout voir d’un coup et choisir selon l’inspiration celui qui du stylo, qui du tube de crème, fera mon bonheur du jour. Pour le plaisir de trifouiller dans le panier à épices et improviser une recette.

J’imagine mal chercher dans des tiroirs ce qui, pour moi, doit être à portée de main.
Je me vois mal organiser mon quotidien autrement qu’en paniers, jolies boîtes ou tasses. C’est là mon ordre et mon désordre. Et quelque part, sûrement, une partie de mon bonheur. Ranger sans ranger.

21 février 2006

Je hais le mensonge

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 18:45

sable

Ce soir, je suis en rogne. Une amie vient encore d’être victime d’un fabulateur doublé d’un manipulateur. En qui elle a cru, à qui elle s’est livrée comme jamais à quiconque alors que pendant ce temps il s’inventait une vie avec des personnages auxquelles il faisait faire ce qu’il voulait à sa convenance.
Un fabulateur de première, vous dis-je. Adroit et calculateur comme le sont les oiseaux de proie. Sans pitié pour la victime séduite dont ils abandonnent le cadavre.

Oui, je suis en rogne. Je n’en peux plus de ces gens qui donnent une image de ce qu’ils sont, qui se racontent d’abord des histoires à eux-mêmes et qui les livre aux autres pour les tester, et voir s’ils sont crédibles. Et si ça marche, qui en rajoutent, rajoutent, confiants. Trop confiants. Car c’est là que la première faille intervient.

Le premier doute confirme le mensonge que le coupable nie bien évidemment, invoquant un manque de confiance, n’aimant pas être pris au piège par ses propres divagations. Et cela mène au second, et au troisième, et la chaîne continue. Plus rien ne tient la route. Le château de cartes s’écroule et celui ou celle pour qui il a été érigé se retrouve sans défense. La personne ainsi flouée, trahie, brisée, n’a plus de repères.

Et aujourd’hui, encore une fois, une personne ainsi défaite et humiliée parce qu’elle a été pure et vraie, se trouve sur mon chemin. Bien entendu que je me reconnais en elle, moi à qui on a menti plus d’une fois. Mais j’ai su reconnaître les détails qui clochaient bien plus vite. Suis-je moins naïve ou plus méfiante ? Va savoir. Et pourtant, je sais comme les autres m’accrocher à des mots. Comme elle.

Car c’est avec des mots que ce prédateur l’a eue. Il prétendait l’aider alors qu’il l’enfonçait dams un trou sans lumière dont elle cherche aujourd’hui l’issue. Mais tout cela est trop récent. Je voudrais qu’elle comprenne qu’il lui faudra du temps pour reprendre possession de sa vie et qu’elle en vaut la peine, cette vie ! Mais ce soir, il est trop tôt. Mon amie est un oiseau blessé à qui on vient de couper les ailes.

Elle a été portée par son amour. Sans calcul et sans mesure. Alors que lui additionnait et ne donnait rien, sinon que des mots qui font rêver. Des excuses pour cacher la vérité. Des mensonges pour ne pas avouer. Des bifurcations continuelles pour expliquer ceci ou cela. Oui, elle a trop excusé, oui elle a refusé de voir certains détails qui clochent aujourd’hui. Oui. Mais pour la seule et unique raison qu’elle a souhaité l’homme qu’elle aimait à son image, aussi sincère qu’elle.

Mais lui jouait. Un jeu horrible. Monstrueux. Qui fait qu’aujourd’hui elle est dévastée. Démolie.

Et pourquoi ? Quel plaisir peut-il y avoir à briser quelqu’un ? Je cherche, je ne trouve pas.
J’ai peur pour elle. J’ai peur qu’elle se laisse leurrer encore. Qu’elle accepte les mensonges et les délires pour ne pas perdre cet homme qui l’a bercée avec ses mots d’amour. Car en ce moment, elle est déboussolée, fragilisée. Comme d’autres autour de moi l’ont été.

Ce soir, je suis en rogne. La situation me donne envie de hurler, mais je dois conforter mon amie, lui parler du temps qui répare et cicatrise, même si elle n’y croit pas. Mais je sais que c’est ce qui arrive. Or, la durée, je ne la connais pas. Et je ne peux pas non plus guérir les plaies ouvertes de son enfance, ni celles qui ont suivi. Je ne peux qu’être là, l’écouter, tenter de l’éclairer.

Sans comprendre pourquoi cela arrive. Sans trouver une raison à celui qui, de mensonge en mensonge, tisse sa toile pour emprisonner sa proie et la dévorer. Non, je n’y arrive pas. Car tout ce que je vois, c’est quelqu’un qui dépose la vie d’une autre personne sur du sable mouvant, la tirant un peu et la laissant s’enfoncer jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’elle.

20 février 2006

À voix basse

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 18:06

mvb

Rares sont les écrivains qui nous laissent véritablement entrer dans leur intimité. Rares sont ceux qui se donnent en écrivant comme le fait Régine Vandamme dans Ma voix basse.

Brugeoise de naissance, journaliste, puis chargée de projets chez Casterman et directrice de la maison de la culture de Tournai, Régine Vandamme avait le parcours tout désigné pour devenir écrivaine, ce qu’elle a fait pour souligner ses 40 ans en 2001, puis éditrice, ce qui est tout récent avec la fondation des éditions de l’Estuaire.

Amoureuse des livres comme peu, elle livre dans ce récit ses lectures, ses rêves, ses interrogations, sa vie de femme, de mère, d’épouse, ses liens avec sa mère, sa passion pour le chocolat, ses bribes de vie, sans censure, sans restriction, sans mesure. On aime le style ou pas. Parce qu’il y a dans Ma voix basse des questions et des énumérations, s’il faut en définir le contenu. Et que ça.

Mais quelles questions. Quelles réponses aussi. Quel voyage en soi exceptionnel que celui de Régine Vandamme. Le sien, dans un premier temps, mais aussi le nôtre. Car chaque question, chaque réponse constituent des entrées sur nos propres questions, sur nos vérités ou nos doutes.

Des questions comme  » À quoi tu penses ? « ,  » Où vas-tu ?  » ou  » Qu’est-ce que tu cherches ? « , pour n’en nommer que trois des dix-neuf qui servent de titres aux chapitres. Et des réponses troublantes, des phrases fortes ou toutes simples mais qui rejoignent.

J’ai envie de dire que la nuit est un climat en soi.
Je ne sais pas si les écrivains se comportent comme des personnages de roman dans la vie de tous les jours.
J’aime les titres des livres de Jean-Paul Dubois et de Thomas Gunzig.
Je cherche du doigt sur la carte de ma vie le chemin de l’insouciance.

Quelques phrases. Mais il y en aurait tant à extraire. Tellement qui me séduisent ou me questionnent à mon tour. Quel tour de force que Régine Vandamme en son jardin. Quelle générosité sans complaisance, aussi.

À lire, à relire. Et à partir d’une phrase, écrire.
À voix basse. Pour trouver aussi la mienne.

19 février 2006

Encore quelque chose que j’aime !

Filed under: Vraiment pas sérieux — Lali @ 8:44

oursons

Non, je ne vais pas mentir et dire que les images animées sont pour ma filleule et mes copines de 10 ans et moins. Non, du tout. Même si j’adore en trouver de nouvelles et les partager avec elles.
Non, j’avoue. J’aime les images qui s’animent, les tags qui clignotent, les signatures colorées, les blinkies et tous ces trucs qui bougent. Comme j’aimais et aime encore découper des images dans les magazines pour les coller sur des papiers à lettre.

Il fut même un temps où je collais les belles images dans des cahiers que je regardais. D’accord, j’avais douze ans, je l’admets. Mais ça a dû laisser des traces… Et je me demande si ça ne vient pas encore de plus loin ! Et même si mon grand-père ne m’a pas appris à lire pour que je n’arrache pas les pages des costumes dans les encyclopédies !

Je sais, je sais, ça ne fait pas trop sérieux que je vous parle d’images animées. Mais j’assume tous les morceaux de moi et j’en suis fière. Car je peux aussi bien faire le bonheur d’une gamine de six ans avec des chats qui dansent que discuter d’un essai pointu sur l’avenir de la langue française.

Me limiter à une seule passion, à des gens de mon âge uniquement, à des littéraires avant tout, j’en serais bien incapable. Ce serait comme balayer l’horizon et ne voir que ce qui est dans mon champ de vision. Non merci, pas pour moi. Je veux tout. Les images et les bouquins sérieux. Les films pour enfants et les classiques du cinéma. Les frites et le homard. La montagne et la plage.

Non, ce n’est pas demain que je vais poser des limites à ma soif d’apprendre et à mon goût de sourire et de faire plaisir. Et ce n’est pas non plus aujourd’hui que je vais cesser d’aller cueillir des nounours qui dansent ou des fées qui lancent des étoiles. Parce que, tiens, je ne suis pas raisonnable. C’est dit.

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