Lali

31 juillet 2013

La leçon 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Par la fenêtre je contemple le ciel
au point de faire naître un monde
en permanence.

La grandeur déverse en moi
des prétentions impossibles
à identifier.

Je me donne comme repère l’oubli
la ligne est sans équivoque
car je deviens le chemin.

Nicole Richard, La leçon du silence

*choix de la lectrice de Brooke Olivares

Ne pas les retenir

Filed under: États d'âme,Dans mes tiroirs ou sur ma table — Lali @ 21:13

Et puis rêver.
Laisser les mots me toucher.
Ne pas les retenir.
Les savoir envolés.
Imaginer qu’ils reviendront.
On laisse libres ceux qu’on aime.
Qu’ils soient d’encre ou de chair.

(juillet 2013)

*toile d’Elisabetta Trevisan

Chez mon voisin

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 13:12

Il y a ces jours-ci des fleurs qui ne demandent qu’à être prises en photo!

Ce que mots vous inspirent 980

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Aucun changement n’arrive, s’il n’y a pas d’abord quelqu’un pour le rêver. (Riikka Pulkkinen)

*toile d’Alfred Broge

30 juillet 2013

La leçon 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Tes rêves traversent l’immensité attendrie
aux arcanes décroissants des appels
il y a tant de nuits qui m’obligent à veiller autrement.

Nicole Richard, La leçon du silence

*choix de la lectrice de Jerzy Merkel

Le vieil homme sur la barque

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:37

Il y a quelque chose de doux et de tellement tendre dans Le vieil homme sur la barque, le (trop) court récit de la Sénégalaise Fatou Diome, consacré à la fois à son grand-père pêcheur et à l’amour des livres que lui a inculqué celui-ci. Quelque chose de terriblement humain dans l’analogie entre le pêcheur d’Hemingway et son grand-père, lesquels sont pour elle deux figures de proue importantes qui transportent sur leurs épaules un monde de sagesse l’exhortant à aller de l’avant, à oser, à franchir les frontières de toute sorte.

Le temps d’une quarantaine de pages, ponctuées par les très belles illustrations de Titouan Lamazou, Fatou Diome nous donne un texte dont on savoure chaque phrase et chacune des images qui se révèlent au détour d’un paragraphe ou d’un seul mot. Peut-être parce qu’il s’agit d’un hommage à l’homme qui a tant marqué son enfance qu’il est devenu le visage de sa vie adulte auquel elle se réfère en toute occasion. Peut-être parce que ce que son grand-père lui a appris l’essentiel même s’il ne lui a jamais parlé de lui vraiment, du moins pas comme le fait le personnage d’Hemingway.

Le vieil homme sur la barque laissera en vous une image de sérénité. Des phrases qui vous toucheront et que vous aurez envie de noter, chose que vous ne ferez pas, car il vous faudrait pour cela recopier les trois quarts du livre.

Vous ferez la seule chose qu’il vous reste à faire : déposer le livre sur votre table de chevet pour qu’il ne soit jamais loin de vous.

Regarder où on met les pieds…

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 14:54

Ce n’est pas du tout lassant après la pluie!

Ce que mots vous inspirent 979

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Écrire, c’est traduire la splendeur du monde, pour mieux la raconter… (José Frèches)

*toile de Piotr Kontchalovski

29 juillet 2013

Rue des Érables 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Le placard

Les souvenirs s’entassent
sans distinction d’arrivée ou de départ
comme une gare de triage
certains ne sont plus qu’une caresse
vague soupir improvisé
tu voudrais tout balayer
mais ce mot lui appartient
ce parfum est à elle
ce sourire, à l’autre
ce souffle, à vous tous
tu es un étranger dans ta propre vie
où défilent les aumônes
sans que tu puisses saisir les richesses

Michel Albert, Rue des Érables

*choix de la lectrice signée Harriette Bowdoin

À vouloir tout dire, on finit par se répéter

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:24

Le projet de Ginette Durand-Brault avait tout pour m’intéresser puisque j’aime les romans épistolaires et ceux qui ont pour toile de fond la Seconde guerre mondiale. C’est donc emballée par le quatrième de couverture que j’ai entamé la lecture d’Écris-moi, Marie-Jeanne.

À la fois historique et en partie biographique, le livre résume un peu moins de six ans de la vie de Marie-Jeanne et de son frère Rodrigue. Narration et lettres alternent donc afin de nous faire vivre les événements qui ponctuent le quotidien d’une famille de Saint-Jérôme et les mois loin des siens de celui parti au front.

En effet, dès le début du conflit, Rodrigue, probablement par désœuvrement, l’homme n’ayant rien fait de marquant de sa vie malgré de solides études, attendant son heure sans le savoir, décide de s’engager, emportant pour tout bagage sa bonne volonté. Parce que sa sœur Marie-Jeanne est la personne dont il est le plus proche, celle-ci ayant fait office de mère plus que de sœur, c’est à elle qu’il écrit le temps qu’il est outremer.

Tandis que la vie continue pour Marie-Jeanne, dont les filles se marient une à une et dont le fils a aussi choisi de partir au front, tout un pan de la petite histoire du Québec nous est relaté par l’entremise des lettres échangées et la partie narrative du roman. Cette époque dont nous sommes bel et bien sortis nous est révélée au moyen d’anecdotes, alors que les femmes ne votaient pas encore, qu’elles devaient obéir à leur mari et ne pas « empêcher la famille ». Une époque bien difficile pour celle qui a quitté sa vie d’enseignante pour se marier et qui aurait préféré ne pas avoir autant d’enfants — et même ne pas en avoir du tout. Mais c’est là une des choses que Marie-Jeanne, avec son mari illettré et autoritaire, ne peut pas changer. Elle doit composer avec les problèmes de ses filles, l’arthrite qui la gagne et l’inquiétude de savoir son frère au combat.

Celui-ci doit faire face à l’attente, aux bombardements, aux décès de certains membres de son régiment, au désespoir de savoir en danger celle qu’il aime et dont il n’a pas de nouvelles, touches qui nous sont à la fois décrites par l’auteure et dans les lettres. Et c’est là le problème de ce roman : les longueurs et les répétitions.

À quoi sert-il de raconter ce qui s’est passé dans la narration et dans les lettres? Le lecteur est intelligent, il n’a pas besoin qu’on lui dise deux fois la même chose. L’auteure aurait donc gagné à faire un peu d’élagage afin de donner plus de rythme à ce long roman (450 pages) qui finit par devenir lassant à cause des répétitions et d’erreurs agaçantes, notamment les « six » enfants qui deviennent « dix » ou Théodore qui se transforme en Télesphore, pour ne nommer que celles-ci.

L’auteure a pourtant du souffle et le sens de la description. De plus, les lettres de plus d’un correspondant se démarquent les unes des autres, ce qui est une réussite, mais le tout est trop long et il faut du courage pour mener à bien cette lecture non dénuée d’intérêt. Il nous reste donc à espérer que l’auteure qui pense déjà à une suite, voire une saga, resserrera son texte afin de conserver l’intérêt de ses lecteurs.

Titre pour le Défi Premier Roman

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