Lali

30 avril 2007

Le livre ouvert

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:56

appenzeller

Parfois le livre est ouvert, mais l’esprit de la lectrice est ailleurs, nullement attentif aux mots, mais perdu dans ses rêves. Cette absence vient peut-être d’une phrase qu’elle vient de lire, mais peut-être pas non plus. Il est si facile pour la lectrice de Felix Appenzeller de laisser vagabonder son esprit. En fait, c’est même, je crois, l’activité pour laquelle elle est le plus le douée.

Et comme les apparences sont souvent trompeuses, il n’est pas dit qu’elle soit nostalgique. Mais rien ne prouve le contraire non plus. Ce qui est d’emblée certain, c’est qu’elle a laissé ouvert le livre et qu’elle rêve.

C’est quand il est bientôt temps de partir

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:10

meschanov

C’est quand il est bientôt temps de partir et qu’elle est presque prête que la lectrice d’Andrey Meschanov retourne un peu sous les couvertures avec un livre. Pas longtemps, bien sûr. Juste le temps de ce petit bonheur avant que la vie ne la bouscule à nouveau, elle qui apprécie le silence et un rythme lent auquel elle n’a droit que chez elle.

C’est quand il est bientôt temps de partir que j’aurais envie de faire comme elle.

29 avril 2007

Les couleurs du Plateau Mont-Royal

Filed under: Mon Montréal — Lali @ 9:45

plateau_mr

J’aurais voulu pour l’arrivée d’une connaissance un soleil aussi lumineux et chaud que celui qu’elle a laissé derrière elle en Champagne. Mais ce n’est pas le cas. Le ciel de Montréal est tristounet et il fait froid. Or, à défaut de la lumière qui est absente et sur laquelle je n’ai aucun pouvoir, je lui offre des couleurs, celles du Plateau Mont-Royal, en particulier, celles des maisons sur les rues transversales à la rue Mont-Royal. Celles de ce quartier où j’ai vécu douze ans, alors qu’il devenait de plus en plus ce qu’il est aujourd’hui, le quartier branché de Montréal.

J’avais la chance d’habiter l’extrême est du Plateau, là où la vie commerçante n’est pas celle des restaurants et des bars, mais des petites boutiques. Mais je partais souvent en expédition vers l’ouest, m’attardant en chemin chez un bouquiniste ou un autre, puisque la plupart des revendeurs de livres sont installés dans ce quartier de jeunes professionnels ou d’artistes, une nette différence avec ce qu’il était il y a 40 ans, à savoir un quartier où s’agglutinaient des familles d’ouvriers depuis des générations. La gentrification a tout changé. Mais ce serait aussi un long débat de faire le procès de celle-ci qui a eu du bon en permettant qu’on ne jette pas par terre des habitations solides avec une histoire et du moins bon quand on pense à la surenchère, aux contracteurs qui ont sauté sur l’occasion et fait de logements abordables des appartements hors de prix.

Mais en ce jour, ce sont les couleurs que vous offre. Les couleurs du Plateau Mont-Royal. Celles des rues qui mènent tout droit au quartier portugais qu’il faudra bien que je vous raconte un jour.

La petite lectrice en rose

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:51

sgro

Elle a tout fait toute seule. Choisi la robe rose parce que c’est sa couleur préférée, et puis les collants et les ballerines. Attaché ses cheveux avec un élastique comme elle a vu sa mère faire. Et même fait le lit sans aide.

La petite lectrice de Catherine Sgro est toute fière de ses exploits. Surtout que les autres sont loin d’être prêts et que ça va lui laisser amplement le temps de continuer sa lecture, raison principale de sa précipitation en ce dimanche matin. Oui, de poursuivre la lecture des aventures d’une princesse pas comme les autres qui ne porte pas de couronne. Des aventures qui la passionnent et dont elle vous parlera des heures si vous ne lui posez qu’une seule question. Mais ce n’est pas le moment, vous l’aurez compris. Elle est toute à son livre et ne vous entretiendra de celui-ci que lorsqu’elle devra l’abandonner pour partir. Avec plein de Savais-tu que, de Tu savais, ça, toi, qui constituent une partie du charme des petites filles en rose qui lisent des histoires de princesses et qui y croient.

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Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 7:59

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Troisième dimanche. Temps de lire les textes inspirés par la toile de dimanche dernier ?

Temps pour une nouvelle toile ? Temps pour un lecteur ?

La toile de Nicolai Fechin est à vous, à vos mots, à vos histoires, à ce que vous « lirez » dans le tableau.

« Étonnez-moi! » comme a un jour dit le chorégraphe Diaghilev à Jean Cocteau.

Je ne sais qu’écrire

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 1:09

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D’un œil, observer le monde extérieur, de l’autre regarder au fond de soi-même.[Amedeo Modigliani]

Écrire, est-ce faire autre chose que ça? Ou peindre? Il me semble que la phrase de Modigliani est valable dans les deux cas, même s’il est plus facile pour moi de l’appliquer à l’écriture, puisque je n’ai pas peint depuis plus de 30 ans, même si je continue à dessiner ici et là des visages sur des feuilles que je jette à la poubelle.

Dans le geste d’écrire, il y a en effet ce regard sur le monde qui nous entoure. Regarder, retenir le détail. Les détails. Ceux qui nous serviront quand nous entrerons en nous pour trouver l’angle, les mots. Ceux-là que parfois on oublie quand vient le temps d’écrire, parce que l’image de départ sera devenue une autre et une autre encore. D’aucuns appellent cela l’inspiration. Peut-être ont-ils raison…

Or, je ne sais qu’écrire, m’attabler comme le fait celle qui écrit peinte par Edward Dufner. Regarder autour de moi, me laisser porter par des toiles, par la vie, et chercher au fond de moi.

Plus que huit heures

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 0:00

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Et dans quelques heures il sera temps de valider ces billets inspirés par la toile du dimanche. Ils ne sont pas arrivés sur de jolies feuilles de papier comme la lettre que parcourt la lectrice de Dale Bedford, mais je les lis avec la même attention qu’elle a pour les mots.

Je suis déjà émue. Je sais que vous le serez aussi puisqu’il s’agit d’un moment de partage.

Plus que huit heures. Pour que vous puissiez lire les histoires de chacun et de chacune. Pour que je trouve un nouveau tableau pour vous inspirer.

28 avril 2007

Les mauvaises nouvelles

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 9:12

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Quelles nouvelles annonce le lecteur de Reinhold de Witt pour que son épouse fasse cette tête ? Elles ne sont sûrement pas bonnes, ces nouvelles… Leur fils qui a des ennuis ? Une mère qui est malade ? Les impôts qui leur réclament de l’argent ?

Je n’aime pas les mauvaises nouvelles qui arrivent par écrit. On dirait toujours qu’elles sont deux fois pires, parce qu’on n’arrête pas de les relire. De les relire à s’en rendre malade.

Puissent-ils ranger la lettre, ne pas la relire, se servir du café et trouver une solution. Car il y en a toujours une. Et parfois même plus qu’une.

Celle qui attend ses visiteurs

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:33

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S’est-elle installée près de la fenêtre pour voir arriver ses visiteurs ? On peut facilement le supposer puisque de là elle voit le sentier qui mène à la route.

J’imagine même que ca fait longtemps qu’ils ne sont pas venus la voir, qu’elle habite loin, très loin, si loin qu’aller la visiter est une expédition. Or, c’est le choix de la lectrice de Nikolaï Gay que de s’isoler ainsi. Même si elle voit moins de gens de cette façon.

De plus, elle ne sort que très rarement, tout est si loin. Mais elle lit davantage, ce qu’elle désirait quand elle s’est exilée dans sa campagne. Et elle peut travailler de là, puisque j’ai envie de l’imaginer traductrice. Après tout, je puis tout imaginer, non ?

Oui, j’aime bien qu’elle soit loin de tout pour lire et traduire. Avec des visiteurs qui viennent de temps en temps passer quelques jours avec elle et lui apporter des livres. Beaucoup de livres.

Ce dont ils ne parlent jamais

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:52

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Ils se sont installés face à face dans le salon, comme ils aiment le faire le samedi, alors que rien ne les presse. Le père est plongé dans sa lecture qu’interrompt par moments sa fille. Il aime ces petits intermèdes, ces questions, même s’il fait semblant de bougonner un peu, comme si elle le dérangeait. Il aime qu’elle soit là à partager avec lui les livres. Il aime qu’elle lui consacre quelques heures alors qu’il sait très bien que la majorité des jeunes filles de son âge sont dans les magasins à cette heure.

Ce que le lecteur d’Anne Womack ne sait pas, par contre, ou qu’il sait mais dont ils ne parlent jamais, c’est que sa fille préfère les livres aux essayages de fringues et le silence en compagnie de son père aux babillages sans fin sur les chanteurs à la mode.

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