Lali

11 avril 2007

Passion, quand tu me tiens…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:05

harriet shorr 1

harriet shorr 2

Et comme s’il n’y avait pas déjà assez à raconter avec ces hommes, ces femmes et ces enfants qui lisent, seuls, en duo ou en famille, il a fallu que je trouve autre chose à me mettre sous la dent. Et comme si ceux et celles qui écrivent ne m’occupaient pas déjà suffisamment en plus de tous ceux et celles qui lisent des livres, des lettres et des journaux, en plus de ceux qui sont dans des décors faits de livres, il a fallu que je tombe au hasard de mes quêtes quotidiennes sur quelques toiles représentant des livres.

Encore une fois, je me suis laissée prendre au jeu, pensant qu’il n’y en avait que quelques-unes et les conservant pour le jour où ma chasse serait infructueuse, Mais c’était me leurrer. Où que j’aille, quoique je cherche, lecteurs, lectrices, personnages qui écrivent, rayonnages de livres ou piles de bouquins arrivent jusqu’à moi, sans que je ne les cherche. Si bien que ce n’est pas avec plus de 2700 toiles en banque que je vais pouvoir rester coite.

Les pages de Lali risquent de rester ouvertes longtemps, telles celles des livres sur le dessus des piles d’Harriet Shorr.

Les modèles

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:03

reg elridge 1

reg elridge 2

Que lisent les modèles de Reg Eldridge quand il leur autorise une pose simple et non pas digne de la plus douée des contorsionnistes? Que lisent-elles quand elles peuvent baisser le cou ou bouger les mains? Leur laisse-t-il conserver la pose suffisamment longtemps pour qu’elles aient au moins le temps d’un article de magazine ou pas? Ont-elles seulement le temps de regarder les images et de lire quelques encadrés?

Les lectrices d’Anthony Stewart

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:47

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Elles aiment lire chez elles, vêtues ou non, allongées sur un sofa prévu pour ça ou sur un fauteuil, dans une position qui a longtemps été la mienne du temps de mon adolescence au grand désespoir de mes parents qui auraient voulu que je m’installe correctement. Alors qu’on est si bien ainsi.

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anthony stewart 6

De temps en temps, une amie vient les visiter et les livres restent sur la table à café. Mais je crois qu’au cours de ces conversations il n’est pas rare qu’elles parlent littérature ou que l’une d’elles ouvrent l’un des livres posés là, comme une invitation.

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Mais les lectrices d’Anthony Stewart aiment aussi sortir pour lire, s’installer à une table ou dans un parc. Et du coup se laisser bercer par le vent, les rires des enfants, les conversations autour et les mots.

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Mais celle-ci, je crois que seul le peintre l’a vue. Ou imaginée. Sinon, tous les regards seraient tournés vers elle. Non ?

Les livres auxquels on revient

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:20

donat nonotte

Visiblement, ce n’est pas la première fois que la lectrice de Donat Nonotte lit ce livre. Il est usé comme les livres qu’on a traînés avec soi de maison en maison, comme ceux qu’on met dans nos bagages, comme ceux qui reviennent par cycles sur notre table de nuit, comme ceux qui nous font sourire quand on retrouve cette phrase qui avait fait chavirer notre cœur il y a longtemps et qui provoque toujours ce même effet. Celui de retrouver un vieil ami.

Combien y en a-t-il au cours d’une vie de ces livres qui donnent envie qu’on les retrouve ? De ces livres qui nous suivent ? Bien peu, je crois. En fait, probablement que ces quelques livres lus, relus, à relire, tiendraient sur une seule tablette. Peut-être deux. Guère plus.

Les livres auxquels on revient sont comme les amis. Ce ne sont pas tous ceux avec qui on se lie le temps de leur lecture qu’on peut appeler amis. Ce ne sont pas non plus tous les gens avec qui on fait un bout de chemin qu’on peut appeler amis. Mais il s’agit d’un autre débat.

Il s’agit d’abord d’une lectrice et de ce livre qui est un ami depuis très longtemps.

Le plaisir de manger avec les doigts

Filed under: Le plaisir des papilles — Lali @ 21:00

tomates raisins

Ce soir, le bonheur est tout simple. Quelques tomates raisins dans un bol. Quelques tranches de salami de Gênes. Rien à voir avec la fine cuisine, mais tout à voir avec le plaisir.

Bien sûr, j’aurais pu couper les tomates en deux, les mélanger à des boules miniatures de bocconcini, napper le tout d’un mélange d’une huile d’olive et de vinaigre balsamique. Mais il y a des moments où tout est meilleur quand on mange avec les doigts.

La lectrice au regard lointain

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:15

muller

Les doigts sont restés entrent deux pages. Le regard est ailleurs.

La lectrice d’A. Muller rêve. Elle a sûrement en tête le passage qu’elle vient de lire et qui a réveillé quelque souvenir lointain. Une image précise et précieuse. Inaltérée malgré le temps. Évoquée avec les mots justes, ceux qui lui ont toujours manqué quand il lui arrivait de se remémorer cet épisode de sa vie.

La lectrice rêve aux mots qui viennent de la toucher aussi fort que la scène à laquelle elle a immédiatement pensé.

Le lecteur et les lectrices de Vilhelm Hammershoi

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:10

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Est-il moins secret qu’elles pour que Vilhelm Hammershoi ait peint le lecteur de face alors que nous n’avons droit qu’aux lectrices de dos ou de profil?

Ou bien est-il de face parce que justement il est le seul lecteur?

Deux petites heures volées au sommeil

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:52

gregg chadwick

Il y a des matins où elle est si bien avec pour seuls compagnons un livre, une tasse de café et le soleil qui entre dans la pièce, qu’il lui faut faire un terrible effort pour se pousser hors du sofa et se préparer à partir. Pas tous les jours, il va sans dire. Mais c’est souvent en milieu de semaine que ça arrive. La lectrice de Gregg Chadwick, si elle était en mesure de le faire, lirait tous les mercredis et ne ferait que ça.

C’est peut-être pour contrer cette impossibilité que cette journée-là elle se lève toujours tôt. Pour se donner l’impression qu’une partie de sa journée n’a appartenu qu’à la lecture, alors qu’en fait il ne s’agit que de deux petites heures volées au sommeil.

Odeur d’enfance

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:33

erin de burca

Il y a dans cette toile d’Erin de Burca beaucoup de petites joies additionnées. Le livre, la musique, la position allongée, les pieds nus.

Mais il y a aussi une odeur. Une odeur qui ravit la lectrice un peu repliée afin de profiter de temps en temps de celle-ci. Une odeur qui fait plaisir et dont elle ne se lasse pas. Celle qui colle aux vêtements quand on les met à sécher à la machine. Celle de l’assouplisseur de tissus. Et chaque fois qu’elle enfile un pull encore chaud, tout droit sorti de la sécheuse, elle se remémore la scène. Quand sa mère lavait sa doudou et qu’elle la séchait, elle restait là devant la machine à surveiller. Il fallait bien. Parce que la couverture rapetissait à chaque séchage.

Toutes les mamans font ça : couper en douce la couverture que l’enfant refuse d’abandonner. Jusqu’à ce qu’il ne reste aucune trace. Mais l’odeur subsiste. Et c’est un bonheur que de la retrouver.

Pour lire longtemps sans se fatiguer

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:19

charles james adams

Il fait ce qu’on ne peut plus faire quand on grandit. Le petit lecteur de Charles James Adams a glissé ses jambes entre les barreaux pour être bien confortable. Et surtout pour que son livre soit appuyé contre ceux-ci et qu’il soit de cette façon beaucoup moins lourd.

Et ainsi, il pourra lire le plus longtemps possible sans fatigue provoquée par un livre à bout de bras. Les enfants savent contourner les obstacles avec bien plus d’imagination que les adultes. Une preuve de plus.