
J’ai relu le livre. J’ai revu le film. Et l’un comme l’autre possèdent toujours ce charme de la première fois.
Cet échange épistolaire qui dure pendant 20 ans entre une écrivaine new-yorkaise fauchée amoureuse de belles éditions et curieuse de tout apprendre de la littérature classique, et un libraire londonien spécialiste des beaux livres, me plaira toujours, peu importe le nombre de fois où je le lirai. En fait, je me demande si ce n’est pas le plus réussi de tous les livres portant sur la passion des livres.
Chaque lettre de ce recueil, alors que se tisse autre chose qu’un lien vendeur-cliente, est un bonheur. Qui me rappelle des échanges que nous avions en vrai Denis et moi, qui a d’abord été mon client du temps de ma vie de libraire avant de devenir un ami puis un fidèle commentateur de mes pages. S’il n’a pas lu 84, Charing Cross Road, je crois que je devrais le lui prêter.
Et si cette anthologie de lettres est un bijou, pour une fois, le film – qui met en vedette Ann Bancroft et Anthony Hopkins – n’a rien gâché au récit, ne le lui a rien enlevé non plus. Chose infiniment rare. Si bien qu’on se dit en regardant les deux acteurs que Frank Doel ne pouvait être interprété que par Anthony Hopkins et qu’Helen Hanff ne pouvait être mieux servie que par Ann Bancroft.
Le livre et le film laissent des images inoubliables. À peine a-ton vu la dernière scène ou lu la dernière page qu’on se dit qu’un jour ou l’autre on y reviendra. Sans savoir quand. Mais qu’on y reviendra.