Lali

7 avril 2007

Les éclairages de Rembrandt

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:43

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On peut aimer ou ne pas aimer cette époque de la peinture, mais il est une chose qui est et qui restera. Le jour où on se trouve devant La ronde de nuit au Rijksmuseum, à Amsterdam, devant cette toile qui occupe un mur entier, ça bouleverse. Le souvenir a beau dater de 1985, il est encore aussi vif, aussi intense. L’équilibre dans la perspective autant que dans l’opposition entre la pénombre et la lumière de l’avant-plan a de quoi troubler.

Si bien qu’il m’a fallu aller sur les lieux, aller dans la maison de Rembrandt où il a peint et passé le plus clair de sa vie d’artiste. Et c’est peut-être là que j’ai un peu saisi sa compréhension de la lumière, dans cet atelier où il tournait le dos à la fenêtre pour capter le maximum de cette lumière avec laquelle il a joué toute sa vie.

Nombreux sont les livres, les lecteurs et les lectrices dans l’œuvre du maître. Peut-être parce que la peinture comme la lecture ont besoin de lumière. D’avoir été sur les lieux confère à ces toiles un autre sens. Même si d’emblée j’avoue que je ne vivrais pas avec une reproduction du grand peintre sur mes murs. Tout de même, il y a quelque chose de très fort qui se dégage de ces toiles, dans le trait, dans la composition, dans le jeu avec la lumière.

Pourquoi lui ?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:51

ethel pennewill brown leach

La lectrice d’Ethel Pennewill Brown Leach aura beau lire tous les livres, elle ne trouvera pas la réponse. Pourquoi lui? Pourquoi pas celui-là qui aurait plus à lui offrir ? Pourquoi lui, l’artiste, l’instable, l’angoissé et non pas l’autre, prévenant, sûr de lui ?

Il est des questions qu’il vaut mieux ne pas se poser, elle le sait, elle qui va de livre en livre en cherchant ce qui fait que le cœur craque à certains moments alors qu’il reste froid à d’autres. Elle le sait, elle qui aimerait être en mesure d’être séduite à nouveau. Mais elle reste là, froide, devant ces vendeurs, ces faiseurs de promesses, ceux à qui la vie semble facile, mais qui ne tremblent pas devant une phrase, qui ne s’émeuvent pas devant une toile, dont les épaules ne s’animent pas à la moindre musique et qui ne s’émerveillent pas d’un regard ou d’un sourire.

Ce n’est que pour ces derniers qu’elle a ouvert son cœur, avec passion, car elle ne sait faire autrement. Toujours tout ou rien. Et jamais, vraiment jamais, elle n’a été en mesure de faire semblant. De plus, elle n’a jamais essayé et si jamais le cas se présentait et qu’elle le fasse, je crois que ça paraîtrait tout de suite dans ses yeux. C’est comme ça quand on n’a pas l’habitude.

Et elle aura beau chercher pourquoi dans tous les livres du monde, elle n’aura jamais que des pistes. Les passions amoureuses, la plupart du temps, ne s’expliquent pas et restent insondables.

Les lettres qui s’échappent du livre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:08

lydia nunes

Les lettres s’échappent-elles du livre quand elles sont lues et sont-elles en train de voler pour se poser au fur et à mesure sur les pages que lit la lectrice de Lydia Nunes ? Les deux possibilités me séduisent, de même qu’une troisième où les lettres s’envoleraient de la page lue, feraient quelques acrobaties aériennes et viendraient se poser sur la page à lire.

Ces lettres qui s’évadent donnent à penser qu’elles sont aussi libres que celle qui est en train de lire, avec toujours cette possibilité de tourner une page, puis une autre, ou de laisser ouvert le livre.

L’homme en retard

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:17

charles green

Elle a sorti un livre, mais elle ne lit pas, bien trop occupée à surveiller son arrivée par la fenêtre. C’est bien sûr un jeu. Elle ne lui dira pas qu’elle a compté les minutes. Elle ne lui dira pas non plus qu’il est en retard. Elle fera celle qui n’a pas remarqué et jouera les surprises quand il s’excusera de l’avoir fait attendre.

La lectrice de Charles Green dira à son amoureux qu’elle lisait, qu’elle n’a pas vu le temps passer. Petite comédie de lectrice. Elle a compris que les hommes n’aiment pas les reproches, ni qu’on s’inquiète pour vingt minutes de retard.

Le journal sur le banc

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:27

maryann barton

Il est sorti faire quelques emplettes, comme il le fait tous les jours. Juste des fruits et des œufs, aujourd’hui. Jamais assez pour que le sac ne lui semble trop lourd et le retour éreintant. Et comme il le fait aussi chaque jour, il s’est arrêté à mi-chemin sur la route qui le ramène chez lui. C’est là, sur ce banc, qu’il lit les dernières nouvelles que lui apporte son journal quotidien.

Puis, quand il trouve qu’il a suffisamment d’information sur le monde qui l’entoure et la planète en général, le lecteur de Maryann Barton laisse le journal sur le banc pour qui passera et aura envie de prendre le pouls de l’univers.