Les éclairages de Rembrandt
On peut aimer ou ne pas aimer cette époque de la peinture, mais il est une chose qui est et qui restera. Le jour où on se trouve devant La ronde de nuit au Rijksmuseum, à Amsterdam, devant cette toile qui occupe un mur entier, ça bouleverse. Le souvenir a beau dater de 1985, il est encore aussi vif, aussi intense. L’équilibre dans la perspective autant que dans l’opposition entre la pénombre et la lumière de l’avant-plan a de quoi troubler.
Si bien qu’il m’a fallu aller sur les lieux, aller dans la maison de Rembrandt où il a peint et passé le plus clair de sa vie d’artiste. Et c’est peut-être là que j’ai un peu saisi sa compréhension de la lumière, dans cet atelier où il tournait le dos à la fenêtre pour capter le maximum de cette lumière avec laquelle il a joué toute sa vie.
Nombreux sont les livres, les lecteurs et les lectrices dans l’œuvre du maître. Peut-être parce que la peinture comme la lecture ont besoin de lumière. D’avoir été sur les lieux confère à ces toiles un autre sens. Même si d’emblée j’avoue que je ne vivrais pas avec une reproduction du grand peintre sur mes murs. Tout de même, il y a quelque chose de très fort qui se dégage de ces toiles, dans le trait, dans la composition, dans le jeu avec la lumière.