Lali

17 avril 2007

Pitié pour le mal

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 21:09

pplm

C’est la guerre, comme partout en Europe, en ce jour de 1944. Et plus précisément dans cette femme de Wallonie où les Allemands ont réquisitionné Gaillard, le brabançon de la maison, le cheval qui faisait la fierté du père disparu, tué par les nazis.

Est-ce l’inconscience ou la hardiesse qui pousse Mutien, l’aîné, 13 ans, à entraîner Abel, son frère de 8 ans sur le chemin de la guerre en direction de l’Allemagne où les soldats épuisés rentrent chez eux ? Ou un peu des deux ?

Si Pitié pour le mal est un roman sur la guerre, c’est aussi un livre sur la fraternité, sur le sens de celle-ci, sur la complicité entre deux frères, alors que se joue la vie d’une poignée de soldats mal en point, blessés physiquement, brisés moralement. Un roman où l’ennemi devient humain alors que l’un de ceux-ci se prend d’affection pour les jeunes frères. Un roman de l’intérieur, en dehors des livres où l’Histoire est relatée en champs de batailles, en villes dévastées, en cimetières du débarquement et en nombre de morts.

Un roman sur la compassion, comme son titre l’indique. Un roman de tendresse envers ceux embarqués dans cette guerre dont ils ne comprennent pas le sens, qu’ils soient du côté des vainqueurs ou des perdants.

Un beau roman. Pas vraiment triste, même si le sujet aurait pu l’être. Un roman dans lequel on entre et qu’on a du mal à quitter parce que nous nous attachons à ces hommes et à ces deux enfants. Un roman à l’écriture fine, juste, sensible.

Pitié pour le mal est un grand roman. Un roman que j’aurais pu ne pas lire si une Belge ne me l’avait conseillé, elle qui, dans quelques heures, aura le plaisir de discuter avec l’auteur. Puisse cette rencontre être agréable. Puisse-t-elle lui dire à quel point j’ai été touchée, émue, comme elle l’a été aussi, à la lecture de ce roman marquant.

La dernière phrase

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:58

de boever

Il y a tant de moments exceptionnels dans la vie de ceux et celles qui lisent qu’il est difficile de n’en oublier aucun. Que ce soit ce jour où le livre arrive jusqu’à nous, parce qu’il nous est offert ou prêté, parce qu’on l’achète suite à une critique ou parce que nous tombons dessus au hasard d’une visite en librairie, ou juste parce qu’on le retrouve dans une pile de livres à lire alors qu’on avait oublié son existence. Que ce soit ce moment où on le caresse avant d’en tourner les pages, celui où on lit le quatrième de couverture en rêvant. Que ce soit la première page, la dernière.

Tous ces petits moments ont leur importance. Elle le sait bien, la lectrice de Jan Frans De Boever. Elle le sait bien, puisqu’elle a connu tous ces petits moments et qu’elle vient de lire la dernière phrase qui la laisse songeuse.

Les escaliers sous la neige

Filed under: Couleurs et textures,Mon Montréal — Lali @ 7:39

pascale bellot

La pluie qui tombe fera-t-elle fondre la neige laissée il y a 36 heures sur les escaliers de Montréal si joliment peints par Pascale Bellot ?

J’aimerais tant que le printemps soit enfin là dans quelques douze jours. Pour me promener dans la ville aux escaliers, sans devoir porter des bottes. Car je ne peux pas – et ne veux pas, surtout – croire que nous aurons de la neige en mai, comme en 2000.

Et même si les escaliers enneigés ont un certain charme, ils en ont tout autant lorsqu’ils sont dégagés et remplacés par des pots de géraniums. Et encore plus quand il fait assez bon pour s’asseoir dans les marches, entre deux étages, pour lire et regarder la vie qui s’active plus bas. Comme il me tarde de les croiser tous ceux-là qui lisent dehors, au pied d’un escalier, dans un parc, sur un banc et qui, fort probablement, attendent comme moi l’arrivée du printemps pour additionner les plaisirs. Celui de lire et d’être dehors, entre autres.