Lali

3 avril 2007

Allongée à même le sol

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:58

asoma 2

asoma 1

Elle a bien essayé de nombreuses autres positions, mais rien à faire. La lectrice de Tadashi Asoma n’est bien qu’allongée à même le sol pour lire.

D’autres trouveraient cela inconfortable, alors que son plaisir est évident. D’autres se demanderaient quelle est cette lubie alors qu’il y a sûrement dans cette pièce un fauteuil justement prévu pour lire.

Peut-être vous racontera-t-elle alors qu’elle a lu ses premiers livres ainsi, sur le tapis, son grand-père sur la chaise juste à côté et que c’est ce souvenir qu’elle retrouve quand elle est allongée ainsi. Mais peut-être ne le dira-t-elle pas. Elle n’a pas à se justifier.

Les personnages de la liseuse

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:31

roseline scoupe

Même si la liseuse s’est endormie, les personnages des contes de fées qu’elle lisait ont continué à vivre. En fait, ils sont sortis des livres pour prendre un peu de bon temps et se dégourdir les jambes. Pas facile de rester figés dans des images alors qu’ils aiment tant gambader!

Il est donc fort probable que quand la lectrice de Roseline Scoupe ouvrira les yeux, elle ait l’impression de voir des personnages ailés miniatures courir autour d’elle pour entrer dans les livres, mais le temps qu’elle se frotte les yeux, ils seront rentrés sagement au bercail.

Et elle croira qu’elle a rêvé.

Journée sans lumière

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:53

rothbort

C’est une journée sans lumière. C’est une journée où la lectrice de Samuel Rothbort restera près de la lampe à lire pour ne pas regarder ce ciel sombre annonciateur de pluie. C’est une journée où il fait bon être chez soi et pas ailleurs, auprès d’un livre. Elle le sait, elle qui n’en est pas à sa première journée ainsi cloîtrée, avec pour compagnons un livre et une lampe. Une journée comme elle les aime.

Une lettre ouverte avec précipitation

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:43

anonyme 1

On ne saura jamais qui est cette lectrice anglaise du 19e siècle, parce que la toile est sans signature. Oubli ? Choix ? Nul ne peut savoir. On peut juste noter la précipitation avec laquelle elle a ouvert cette lettre – probablement attendue – puisque l’enveloppe est par terre. On peut juste aussi supposer qu’elle vient d’entamer sa lecture puisque son visage est impassible. Ce n’est que lorsque nous ne serons plus là que la lettre livrera son contenu. Qu’elle seule saura si la lettre était porteuse de tristes nouvelles ou de joies à venir.

Pour rêver

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 6:18

alajos

Elle aime bien partir marcher. Elle leur dit qu’elle va lire ailleurs, et c’est ce qu’elle fait aussi, mais c’est avant tout pour rêver que la lectrice d’Alajos Györgyi s’éloigne.

On peut lire avec quelqu’un à côté de soi, mais il est plus difficile de rêver quand quelqu’un n’est pas loin.

Personne ne dit rien quand on s’active, mais il suffit qu’on soit là, les yeux rêveurs, sur une autre planète pour qu’on tente de nous faire tomber de notre nuage. Et pourtant, cette échappée dans le monde des rêves est souvent plus profitable à celui ou celle qui s’y adonne que les gestes machinaux d’une activité dans laquelle ils n’entrent pas. Alors, oui, pour ne pas avoir à expliquer, il faut faire comme cette lectrice hongroise et aller là où personne ne nous reprochera de rêver.

La silencieuse

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 5:24

hans makart

Ce n’est pas qu’elle leur tournait le dos. Elle voulait juste être dans la même pièce qu’eux, les sentir près d’elle, mais ne pas parler. Parce que ça lui était impossible. Parce qu’il y avait trop de douleur contenue en elle. Qu’elle n’arrivait pas à dire, à exprimer, qu’il lui fallait la vivre seule. Mais en sachant que quand la douleur serait moins forte, moins omniprésente, la lectrice de Hans Makart, plongée dans les livres et l’écriture depuis des semaines, n’aurait qu’à tourner sa chaise vers eux, qu’ils seraient tous là, ceux qu’elle aime. Ele a déjà tourné un peu le corps vers la droite; elle ne va plus tarder à sortir de son exil et à entrer dans la vie à nouveau. Ils savent, ils attendent, ils ont les bras ouverts.