Lali

31 août 2006

Veille d’escapade

Filed under: Ailleurs — Lali @ 23:31

pommes

Qui dit fin d’été dit aussi saison des pommes. Et comme demain il va faire beau et que je suis en congé, je vais, comme au temps de mon enfance, prendre la route des pommes, à la seule différence que je suis passée de la passagère émerveillée au statut de conductrice-guide.

Et je me suis bien amusée des heures durant à tracer l’itinéraire, à choisir les haltes, en ne négligeant pas celles de mon enfance, tout en ajoutant quelques autres qui risquent de ne pas être banales. Demain, ce sera jour de vacances pour la traductrice qui mérite de prendre le large après le casse-tête qu’a été un texte sur l’amiante, celui-truffé de termes techniques et de mots savants. Oui, elle est plus que méritée cette escapade en Montérégie. Et je rêve déjà au cidre que je rapporterai… entre autres délices.

La lectrice au sofa rouge

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:43

ff

Je partage avec la lectrice de Federico Faruffini un sofa rouge sur lequel est déposé non pas un châle, mais une couette aux fleurs rouges et jaunes qui me sert de couverture les soirs d’hiver.

Je partage aussi avec elle les piles, car j’aime parfois aller de l’un à l’autre, ou tout simplement avoir un dictionnaire pas très loin pour aller au delà des détails et des mots. Et comme elle, je n’ai pas toujours un éclairage adapté à la lecture, ce qui arrive quand on commence à lire à la tombée du jour et que la nuit vient nous surprendre le livre à la main.

Il y a décidément quelque chose de moi ici dans ce décor qui est mien en hiver.
L’été est la saison de la lecture dans les parcs ou au lit avec le ventilateur les jours de canicule. L’automne et le printemps sont celles de mon fauteuil de lecture dans ma chambre, près de la fenêtre d’où proviennent les rires et les jeux des enfants. Enfin, il me semble bien que mon rituel ressemble à tout ça… même si je lis n’importe où, dans les cafés, dans le métro, dans la baignoire ou en mangeant.

Mais il n’en reste pas moins que mon sofa rouge des soirées d’hiver est un incontournable dans mon parcours de lectrice.

30 août 2006

Morlaix pour ses maisons

Filed under: Ailleurs — Lali @ 21:40

Morlaix

Encore une fois, les images sont venues, suscitées par un élément extérieur. Cette fois, une carte postale de Morlaix envoyée par une Tchèque qui a épousé un Breton. Et je suis à peu près certaine que quand Luba a posté cette carte, elle ne pouvait imaginer que la Canadienne dont elle ne connaissait que les grandes lignes de son profil sur un site d’échange international de cartes postales, avait visité Morlaix en 1981 et qu’elle en conservait un très bon souvenir.

De tous les endroits où on trouve des maisons à colombages, Morlaix fait sûrement partie de ma top list. Peut-être parce qu’une de ces maisons est celle de la duchesse Anne de Bretagne, et que de la voir a été l’occasion d’une belle leçon d’histoire de la part de Marie-Suzy.

On ne résume pas l’histoire de la Bretagne en quelques lignes. On ne résume pas ce qui fait que la Bretagne n’est ni Paris, ni la Bourgogne, ni le Languedoc. On ne résumera pas non plus les Bretons, le fait qu’ils ne fassent pas confiance aisément, mais qui sont des amis fidèles dès que la confiance est gagnée. On ne résumera pas non plus en quelques lignes la côte sauvage, les villages plus beaux les uns que les autres, les calvaires sur le bord des routes et le goût d’une crêpe.

Morlaix, c’était ce petit hôtel avec plein de couloirs, que j’ai eu l’impression de retrouver dans Les valseuses de Bernard Blier quelques années plus tard, sans jamais trouver confimation nulle part de cette impression. C’était aussi, au petit déjeuner, manger à la table voisine de Michel Serreault.

C’était aussi cet aqueduc romain toujours aussi solide qui surplombe la petite ville. Et j’y reviens toujours: ces splendides maisons à colombages et les pavés. Il y a des images dont on ne se détache pas.

29 août 2006

Un livre pour tout compagnon

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:26

josevangool

Et plus ça va, et plus j’ai besoin, pas juste envie, de m’isoler. De prendre le large avec un livre et mes rêves. De me pas parler, surtout. De ressembler aux lectrices de José Van Gool. De me retrouver un peu. Ou de trouver dans les mots que je lirai quelque chose qui me ramènera à l’essentiel ou soulèvera des questions. Ou même, me fera chercher pour comprendre un pan de l’Histoire.

josevangool2

Ce besoin vient-il du fait que je travaille au service des communications et que s’il est un endroit où on parle et où ça bouge, c’est bien là ? Vient-il du fait d’une overdose de conversations sur MSN ? Ou vient-il, comme chaque automne, s’installer dans ma vie pour les prochains mois ?

La seule chose que je sache en cette minute est ce besoin très fort d’un livre pour seul compagnon. Un qui soit muet et qui ne m’étourdisse pas en réflexions de tous genres. Un qui ne pose pas de jugement et qui ne proteste pas si je l’abandonne pour un autre. Un qui m’ouvre au monde au lieu de me retenir dans le sien.

josevangool3

Un qui me laisse libre d’être ce que je suis.

À cause d’une plaque du Massachusetts

Filed under: Ailleurs,Revendications et autres constats — Lali @ 21:59

hyannis1

Ce soir, peut-être parce qu’avec Danielle, le mot Cape Cod a été prononcé, je rêve de Hyannis. Premières vacances dont j’aie encore des images un peu floues, puisque je devais avoir trois ans; dernières vacances avec mes parents quand j’en avais 18. Et quelques séjours entre les deux dates.

Souvenirs de la plage, du village où on peut aller d’une galerie à l’autre et rencontrer des artistes, des bateaux qu’on regardait au loin avec des jumelles, et des vagues qui nous berçaient toute la nuit. Souvenirs heureux, images douces que celles de ce Massachusetts, au large de Boston.

C’est là, sûrement, que mes parents nous ont raconté Kennedy, en nous montrant là-bas, au bout du doigt, les chalets des divers membres du clan. C’est là que j’ai appris qu’on assassine des présidents et que les énigmes restent irrésolues. C’est là, donc, que j’ai appris l’impuissance des uns et la puissance des autres. Et c’est depuis que je sais qu’il y a des choses que je ne comprendrai jamais, des éléments qui ne s’expliquent pas, ou que n’on veut pas expliquer.

Mais ce soir, malgré l’anecdote qui fait réfléchir et sur laquelle je pourrais m’étendre longtemps, c’est aux vagues que je préfère penser, et encore plus aux couchers de soleil sur l’eau. Car ce soir j’ai envie de paix et de tranquillité. Car ce soir j’ai envie de fuir dans mes rêves et de ne pas chercher plus loin qu’une image heureuse. Et j’ai choisi Hyannis parmi tant d’autres, à cause de ce Cape Cod évoqué aujourd’hui, parce que Danielle et moi avons croisé une voiture qui affichait une plaque du Massachusetts.

Il faut peu pour mettre la machine à rêves en marche. Du moins, pour moi.

28 août 2006

Une lectrice disponible à se laisser emporter

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:46

pz

Devient-on solitaire à force d’aimer les livres, et tout ce qui a trait aux mots et au savoir, ou aime-t-on toutes ces choses parce qu’on est avant tout, par nature, solitaire ? La toile de Partou Zia ne répond pas à ma question.

On ne sait rien de la lectrice. On ne voit que son regard posé sur le livre ouvert, une main qui tient celui-ci et l’autre la tête. Le reste n’est que décor. Tout est dans ce regard et cette bouche quasi étonnée. Mais il y a aussi beaucoup de douceur dans les teintes choisies. Cette liseuse offre une image paisible. Ce n’est pas la seule. Il y a dans la lecture plus que les mots, plus que ce qui est raconté. Il y a ce qu’on y trouve et qu’un autre ne trouvera pas. Et parfois, quelque chose qui va changer notre perception, éclairer une zone d’ombre ou semer un doute.

Je n’ai aucune idée de ce qui fera chavirer cette lectrice. Je peux juste percevoir qu’elle est disponible à se laisser emporter. Et c’est ainsi que nous devrions tous ouvrir un livre. Jamais autrement.

27 août 2006

La lectrice aux cheveux en bataille

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:42

susancouden

J’aime les teintes de la toile de Susan Couden, la chevelure ébouriffée qui ressemble à la mienne, la concentration de la lectrice, les lignes fines du nez, des lèvres er des doigts.

Une toile qu’on pourrait dire automnale pour la richesse des couleurs et les ors qui se marient aux couleurs.

De celle-ci, je retiendrai avant tout la chevelure. C’est là et dans l’attention qu’elle apporte aux mots qu’elle me ressemble le plus. Ou que je lui ressemble le plus.

Une certaine idée de la liberté

bledinde

C’est quoi, la liberté ? Faire cuire du blé d’Inde à 23h, le napper de beurre et y ajouter un peu de sel ? Le déguster en écoutant de la musique ? Si ce n’est pas la liberté, c’est sûrement le bonheur.

Alors, c’est quoi la liberté ? Avoir le privilège de traîner chez soi en petite culotte et t-shirt ? Le droit de ne répondre au téléphone que si on a envie ? Rester des heures dans le bain en rajoutant de l’eau chaude ? Manger au lit en ne se demandant pas si ça fera des miettes ? Écouter quatre fois de suite le même CD ? Tout ça, ça ressemble encore à des moments de bonheur.

Alors, c’est quoi au juste la liberté ? Peut-être ne pas avoir à demander à quiconque si je dérange ? N’inclure personne dans mes plans ? N’en faire qu’à ma tête et selon mes envies ? Peut-être bien.

Mais il y a liberté et liberté. Cette notion large du droit de parole, entre autres choses. Celle de ne pas vivre sous une dictature. Celle de pouvoir me déplacer aisément. Une liberté que beaucoup n’ont pas, beaucoup trop. À laquelle s’ajoute ma liberté au quotidien. Celle de manger du blé d’Inde tard le soir et celle de danser dans mon salon sur la musique que j’aime. Oui, j’ai beaucoup de chance.

26 août 2006

Quand Chantal m’attendait à Saint-Malo

Filed under: Ailleurs — Lali @ 19:44

saintmalo

Et ce soir mon cœur est à Saint-Malo, souvenir d’une escale après l’Angleterre, été 1988. Je ne savais pas le souvenir si vif et pourtant, je me revois la tête appuyée sur mon sac à dos sur le banc de bois du bateau qui faisait la traversée, tentant tant bien que mal de grapiller çà et là quelques minutes de sommeil. Mais je crois ne pas avoir dormi, excitée de traverser la Manche, heureuse de partir à la découverte de Saint-Malo et encore davantage de revoir Chantal.

Et si je pense ce soir à Saint-Malo, c’est peut-être parce que j’ai eu un courriel de Chantal il y a quelques jours et qu’il y a si longtemps sans nouvelles que je ne sais pas par quoi commencer en lui répondant. Nous avons tant partagé des années durant, nous écrivant tous les jours, comme je le fais maintenant ici. Sans réserve et sans pudeur, avec nos coups de cœur et nos constats.

Chantal, c’est mon vent frais de Bretagne, mon amie poète. Et pourtant je la connais si bien que je sais qu’elle ne m’en voudra pas pour mes silences et ma longue absence. Et pourtant, je sais qu’elle sera juste heureuse de renouer et qu’il n’y aura pas de reproches. Et cette assurance me donne envie de lui écrire longuement, de lui rappeler Saint-Malo, et puis la crêperie de Vannes, et Damgan, et le château de Josselin, et la Chapelle des Lombards où nous sommes allées danser à Paris, et ses vacances montréalaises, la visite de Québec avec la panne d’autobus au retour, et les poèmes, et l’écriture…

Finalement, je trouverai les mots. Peut-être lui rappellerai-je le pull bleu que j’avais tricoté et qu’elle a cousu, et que je porte encore ? Il a le bleu de l’eau de Saint-Malo. Il a le bleu du ciel de Vannes un jour de juin. Il a le bleu d’une pièce de faïence rapporté de là-bas.

Oui, je trouverai les mots, je le sens.

25 août 2006

Hugo Grenville aime les lectrices

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:14

hg1

hg2

hg3

hg4

hg5

hg6

Elles possèdent un petit-je-ne-sais-quoi qui me plaît. Peut-être parce que – volontairement ou non – Hugo Grenville a fait un petit clin d’œil à Matisse avec son choix de couleurs et la manière avec laquelle il les a installées dans des décors.

J’aime qu’il ait su les regarder dans des moments de lecture différents.
J’aime le naturel des poses et le fabriqué de la composition autour d’elles.
Comme si elles avaient su s’installer dans l’imagination du peintre.

Page suivante »