Lali

13 avril 2007

Dialogues intimes

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 10:32

dialogues_intimes

J’ai relu cette nuit un livre que j’aime beaucoup. Dialogues intimes de la romancière/nouvellière/traductrice Hélène Rioux regroupe de courts textes dont certains ont été publiés en tant que nouvelles. En effet, chacun de ces épisodes de la vie d’un couple dépeints ici peut être lu comme une nouvelle.

Ce récit qui fait le portrait d’un couple qui n’arrive jamais à se décider sur rien (lieu des vacances, soirée au restaurant, réveillon, etc.) est à la fois cynique et croustillant. Aucun épisode ne laisse indifférent. Chacun s’y retrouvera par moments ou reconnaîtra des couples de son entourage, car Hélène Rioux a réussi là où d’autres échouent, à savoir relater des moments anodins de la vie en leur donnant une couleur et une saveur.

Ces Dialogues intimes qui ont tous pour sujet et pour issue l’indécision se laissent lire en vrac ou dans l’ordre, un morceau à la fois ou tous d’un coup. Dans chacun d’eux, il y a ce détail, cette langue qui font de cette lecture un moment inoubliable.

Avant que la journée ne commence vraiment

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 5:00

wilson steer 2

Il aime bien se lever dans la nuit et marcher jusqu’à ce coin de rue, loin de chez lui, où il sait qu’il trouvera le journal du matin, bien avant qu’il ne soit distribué. Ça fait des années qu’il fait le parcours, hiver comme été, qu’il va ainsi dans la noirceur et qu’il rapporte ces quelques feuilles de papier qu’il dévore.

Il aime l’odeur de l’encre fraîche et aussi le fait qu’elle tache un peu les doigts. Un peu comme si ce qu’il lisait s’imprimait à même sa peau. Et quand il a tout lu, sans sauter une ligne, comme il l’a toujours fait, le lecteur de Philip Wilson Steer referme le journal. Ça y est : sa journée peut commencer.

Avec mes mots et des toiles

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 3:41

dobrinsky

Je me suis réveillée dans la nuit. Il était presque deux heures du matin. Comme si j’avais dormi des heures. Comme si c’était l’heure d’entamer une nouvelle journée.

Il y a tôt et tôt pour celle qui se lève tôt. Deux heures, c’est vraiment tôt. Mais je n’avais plus aucune envie de dormir.

Le téléphone a sonné. Un ami qui avait appelé d’Edmonton plus tôt me rappelait. Et j’ai pensé que c’était pour cette raison que je suis sortie du sommeil. Pour être en mesure de décrocher en ayant les idées claires. Pour qu’on prenne le temps de parler. Parce qu’il avait beaucoup à raconter. Et j’ai toujours été de ceux et celles qui écoutent. Qui aiment écouter. Il le sait, lui qui, depuis qu’il m’a retrouvée, a renoué avec ce bonheur d’avoir quelqu’un à qui se confier.

Il a encore redit ce bonheur que je sois là quelque part au bord de sa vie avant d’aller s’allonger dans l’immense lit d’une chambre d’hôtel. Alors que je reste là, telle celle qui écrit dans la nuit, peinte par Isaac Dobrinsky. Avec mes mots et des toiles.