Lali

31 juillet 2006

Quand Comblain-la-Tour était un haut lieu de jazz

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 21:43

comblainlatour

Ce soir, je pense à ces fois où j’attendais le train à Comblain-la-Tour, village natal de l’artiste wallon Joseph Huberty, juste là, à côté de la sculpture des jazzmen . Souvenir de cette époque, pas si lointaine, où s’est tenu dans ce joli village de l’Ourthe un festival de jazz. Première édition en 1959 et dernière il y a 40 ans cette année.

Je me souviens de cette fois chez Sylvia où j’ai parlé de cette sculpture qui avait attiré mon regard. Je ne pouvais mieux tomber, et je ne le savais pas. C’est dans sa maison – qui était alors celle de ses parents – qu’a logé Joe Napoli, le grand manitou du festival, toutes les années où il a eu lieu. Village qu’il avait choisi entre tous pour l’accueil qu’il y avait reçu en tant que GI en 1944.

Je revois les yeux de la mère de Sylvia quand elle parlait de Joe Napoli qui est revenu visiter ses amis régulièrement, bien après que le festival n’existe plus. Je la revois demander à Sylvia d’aller chercher une photo tandis qu’elle me racontait la bonté et la chaleur humaine qui se dégageaient de cet homme.

Il suffisait d’un train à prendre, d’une gare où trône une sculpture et d’une question pour que s’ouvre à moi un pan de la petite et grande histoire de Comblain-la-Tour. Comme j’aurais envie en cette minute de me retrouver là, à attendre un train qui me mènerait vers Liège, Huy, Bruxelles ou Ostende. Je ferme les yeux et je l’entends entrer en gare.

30 juillet 2006

Il suffit d’un timbre pour traverser l’océan

Filed under: Vraiment pas sérieux — Lali @ 13:39

timbres

J’adore aller au bureau de poste et choisir des timbres pour les enveloppes et les cartes postales que j’envoie. C’est comme la petite touche finale, la boucle sur un cadeau.

Je viens d’ailleurs d’y passer et j’ai bien sûr fait le tour de l’inventaire de tous les nouveaux timbres émis ces dernières semaines. La production philatélique du Canada est inégale, mais il y en a toujours un qui sait m’attirer plus qu’un autre. Et j’imagine le voyage qu’il va faire pour se rendre à destination.

Je sais, je m’amuse de peu. Et je sais inventer des histoires là où il n’y en a peut-être pas. Mais bon, je suis comme je suis, la femme aux enveloppes, aux cartes postales et aux timbres.

29 juillet 2006

Paul Éluard et son amoureuse

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 21:22

capitaledeladouleur

À cause d’un magnifique poème de Louis Aragon sous forme de diaporama que j’ai envoyé à mes amis qui savent apprécier la poésie, me voilà à glaner dans le rayon poésie de ma bibliothèque. Et c’est ainsi que j’ai mis la main sur le recueil de Paul Éluard que je cherchais. Bonheur de mes 19 ou 20 ans que ce recueil exceptionnel qu’est Capitale de la douleur.

Et pour le plaisir de le partager, voici, tiré de ce recueil le poème L’amoureuse:

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.

Déjeuner en solo

Filed under: Le plaisir des papilles — Lali @ 13:00

déjeuner

Je me suis gâtée aujourd’hui. Je suis allée déjeuner au restaurant, chose que je n’avais plus faite depuis longtemps. Et comme la canicule du moment me coupe l’appétit durant la journée, peu importe si je mange aujourd’hui avec tout ce que j’ai avalé ce matin.

Œufs, jambon, saucisses, bacon. fruits, pommes de terre, fèves au lard, rôties et café. Un ogre aurait trouvé son compte!! Je suis donc « pleine comme un boudin » et pourrai vivre sur mes réserves jusqu’à demain.

Quelle liberté que de pouvoir ainsi déjeuner en paix, sans conversation à entretenir. Car j’ai de moins en moins envie de me forcer et rares sont les gens avec qui on puisse partager le silence. Non pas que je n’aime pas discuter, et même refaire le monde à mes heures, mais j’aime choisir quand et avec qui je vais échanger et apprendre. Je ne cherche pas à voir des gens pour pallier à une solitude qui me pèse comme beaucoup. Et quand je vois mes amis, quand je discute avec eux sur MSN, quand on se parle au téléphone, quand je leur envoie des courriels, c’est bien pour partager.

Par contre, rien que l’idée que je devrais être présente au quotidien dans la vie des uns et des autres, et plus particulièrement d’un autre, me donne tout simplement envie de prendre mes jambes à mon cou et de filer le moins possible du monde dans un endroit où ne me trouvera pas. Je suis tout simplement incapable de sentir ce poids sur mes épaules.

Que ceux qui attendent quelque chose de moi passent leur chemin. Je ne pourrai être tout le temps présente et attentive, car mon jardin est vaste et j’arrose les fleurs à tour de rôle, même si parfois j’en oublie quelques-unes, car elles sont si nombreuses…

Il me faut ces moments de solitude pour moi, un déjeuner au restaurant ou une soirée au cinéma, lire au lit, chercher sur le net ou écrire. Mais quand je suis là, une chose est sûre: je suis vraiment là.

Quelques jours à Plouharnel un certain juillet 1992

Filed under: Ailleurs — Lali @ 8:37

plouharnel

La lumière qui entre dans l’appartement ce matin me rappelle celle d’un matin de fin juillet à Plouharnel. Elle a ce même doré qui éclairait la chambre que m’avait réservée Jacqueline en Bretagne. La maison était belle et ressemblait à celle-ci, si on ajoute çà et là une profusion d’hortensias. Cette image est restée dans ma tête, intacte, ou peut-être embellie, je n’en suis pas certaine, même si elle date de quatorze ans.

Je n’ai pas revu la Bretagne depuis. Et quand je pense à elle, à MA Bretagne, puisque quiconque la visite et l’aime se l’approprie, c’est souvent à Plouharnel que je pense, au tour de bateau avec Pierre, Rafaël et Jacqueline, au plateau de fruits de mer et à mes promenades toutes seules.

plouharnel2

Seule destination: l’eau. Et je restais là des heures, à lire, à écrire, à écouter de la musique. Plus rien n’existait que ce paysage dans lequel je m’incorporais et tentais d’oublier une récente déception sentimentale. Et je crois bien que toutes ces minutes passées là, à regarder les vagues et à rester dans ma bulle ont réussi à me guérir.

La mer me manque. Il me semble que si elle était à proximité, ou du moins plus près, je pourrais parfois partir et aller y déposer le trop plein de ces émotions qui me gagnent et dont je ne ne veux pas, pour ne conserver que la légèreté et la joie de vivre. Alors, je regarde les cartes postales et les photos, et je tente du mieux que je peux d’entrer dans le paysage. Et parfois, ça fonctionne.

Ce matin, j’ai laissé ici dans ces photos de Plouharnel un peu de ce qui m’a fait mal hier. Et c’est le cœur un peu moins lourd que je vais aller déjeuner au restaurant.

28 juillet 2006

Tel un livre ouvert sur la littérature belge

Filed under: Mes lectures belges — Lali @ 23:56

lecarnetetlesinstants

Ce soir, j’avais rendez-vous avec Françoise, mais nous nous sommes ratées – nous ne nous attendions pas l’une l’autre au même endroit- et je suis rentrée bredouille de ce qui devait être une soirée de placotage. Heureusement, elle est remise à vendredi prochain, mais avec un point de rencontre qui ne laisse planer aucun doute.

Épuisée par mon expédition en métro où il devait faire 35 degrés à la station Berri-de-Montigny-UQAM, je me suis plongée dans le plus récent numéro du périodique littéraire belge Le carnet et les instants. Belle surprise. M’attendait là une entrevue avec Bernard Tirtiaux, dont je suis justement en train de lire le tout nouveau roman, sur les conseils d’une Belge.

Quelle merveille que ce périodique produit par la Communauté française de Belgique dans le but de promouvoir ses auteurs et qui est offert gratuitement à qui en fait la demande, qu’elle provienne de Belgique même ou d’ailleurs.

Voilà un an et demi que j’ai fait la découverte de ce bijou qui suit l’actualité littéraire sous toutes ses formes de près. Je ne connaîtrais pas autant la littérature belge sinon, même si je cherche et creuse continuellement dans le but de faire des trouvailles, de découvrir l’un ou d’approfondir l’autre, et de me donner des outils pour saisir la richesse de cette littérature qui ne cesse de me séduire.

Pour moi qui ai longtemps défendu la littérature québécoise sur tous les fronts, quelle aubaine cela aurait été de voir ici un tel magazine offert gratuitement. Non pas pour valider mon enthousiasme, mais pour l’accentuer. Mais bon, on traite ici de littérature dans des périodiques qui ne sont pas gratuits, inutile de revenir là-dessus. Et tant mieux pour les auteurs belges qui a des défenseurs, dont je suis.

Outre le fait que Le carnet et les instants arrive jusqu’à moi tous les deux mois, outre le fait qu’il traite des dernières parutions et présente des entrevues, il passe au peigne fin la création théâtrale et ne néglige pas la littérature jeunesse ni les écrits scientifiques ou d’architecture. Et de plus, il présente les sites Web des écrivains et les activités dans les diverses maisons de la poésie, comme les rencontres auteurs-lecteurs.

Oui, Le carnet et les instants est un bijou, c’est le bon mot. Et maintenant que je l’ai parcouru, je vais prendre le temps de noter les titres de ce que j’aimerais bien lire et qui est disponible ici. Car, le seul hic de tout ça est bel et bien que tous ces livres ne sont pas disponibles ici, faute de distributeurs. Mais bon, il y a suffisamment déjà pour de nombreuses heures de lecture et de plaisir.

27 juillet 2006

Honesty is such a lonely word

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 22:26

billy joel

C’est voyage dans le temps ce soir grâce aux chansons de Billy Joel. Celles d’avant, celles de 1979 au Forum de Montréal où il avait quitté les lieux en limousine, ce qui avait impressionné l’adolescente que j’étais. Souvenir, souvenir, quand tu nous tiens !

Et ces mots qui reviennent sur mes lèvres:
Honesty is such a lonely word.
Everyone is so untrue.
Honesty is hardly ever heard.
And mostly what I need from you

ou
You may be right
I may be crazy
But it just may be a lunatic you’re looking for
Turn out the light
Don’t try to save me
You may be wrong for all I know
But you may be right
You may be wrong but you may be right
You may be wrong but you may be right

Ces mots qui disent vrai et qui parlent sûrement de moi. Encore aujourd’hui.

Impressions d’une journée en pays amish

Filed under: Ailleurs — Lali @ 21:12

lancaster

Un jour de juillet 1990, je suis entrée dans un film. C’est vraiment l’impression que je ressens quand je pense à ces kilomètres vers Lancaster, en sortant de Philadelphie. Quasi le même trajet que les héros de Witness.

Rarement un film a-t-il collé autant à la réalité. Le pays des Amish du film de Peter Weir est bien celui que j’ai vu. Celui où on se déplace sur des carrioles, celui des hommes à chapeau de paille et des femmes à robe longue fermée jusqu’au cou malgré la chaleur. Débarquer là-bas, c’est presque faire un voyage dans le temps. Et ce bonheur qui est le leur, ces sourires partout, nous donnent la perception non pas de leur incongruîté mais de la nôtre, où certaines valeurs se sont perdues, comme celle de l’entraide.

Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il nous faille vivre sans électricité, déjà que je ne puis imaginer ma vie sans ordinateur, mais je me demande parfois si nous ne pourrions pas tirer profit de la leçon communautaire que les Amish nous donnent. Est-il trop tard pour réapprendre à saluer les gens qu’on croise, à dire merci au chauffeur d’autobus, à rendre service sans rien demander en retour ?

Je repense à cette journée à Lancaster à discuter avec les artisans de là-bas, à goûter la cuisine de ce « pays », à m’émerveiller de cette chaleur humaine. Mais peut-être tout cela est-il propre à la vie rurale et que c’est mon étonnement de citadine qui me revient ?

amishmailbox

Et puis, encore une question, la vie a-t-elle changé là-bas en seize ans ou est-elle restée ce qu’elle était ?

26 juillet 2006

C’est bon de partir travailler!

Filed under: États d'âme — Lali @ 7:07

monbureau

J’aime travailler, ce n’est un secret pour personne. Et même quand ça n’allait pas et que je ne me sentais pas appréciée par mon ex-patron, c’est le cœur vaillant que je partais pour la librairie. Car je savais que ce travail je le faisais bien, parce que je l’aimais et que j’étais motivée par ce que j’allais faire partager avec mes clients.

Je vis désormais un quotidien dans lequel je suis beaucoup plus à l’aise et où le mot équipe a un sens. Nous collaborons les uns avec les autres, nous nous parlons, nous échangeons. Oui, la plupart du temps, je me retrouve seule – ou avec Francine – dans mon bureau où j’ai accroché une affiche du Taj Mahal et installé en fond d’écran un canal de Bruges. À décortiquer des textes, à me battre avec la terminologie scientifique par moments, à chercher dans les grammaires et les dictionnaires une précision ou un détail, à creuser pour rendre des traductions claires et exactes. Et j’aime ce travail de moine, comme j’aime les gens avec qui je travaille et ce bureau où nous nous sommes réunis jeudis pour souligner notre installation définitive. Il n’y a beaucoup de gens, si on y pense vraiment, avec qui il est aussi agréable de travailler que de partager des loisirs. Et pourtant, c’est bien le cas. Et ce soir, nous irons manger tous ensemble, pour souligner les vacances à venir de trois d’entre nous.

Ce n’est qu’à la revue littéraire que j’aie vécu quelque chose qui ressemble à ça. Pas au quotidien, comme c’est le cas maintenant, mais ponctuellement, au hasard de réunions ou de soupers,

Oui, je suis contente d’aller retrouver mon bureau, même si je devrai me battre avec des mots comme mésenchymateuse, méthylation, kinase et curiethérapie. C’est un beau défi.

25 juillet 2006

Un autre signe que l’amitié n’a pas de frontière

Filed under: Le plaisir des papilles — Lali @ 22:24

cailler

Grand jour dans la vie de Lali: le nouveau CD de Nicolas Peyrac a traversé l’océan depuis la Suisse pour arriver à sa porte, accompagné de cinq tablettes de chocolat. Sa réputation de gourmande semble avoir franchi la frontière, la voilà démasquée, tant pis.

Christine a eu l’idée du siècle que de joindre à ces heures de bonheur que constitue déjà le CD de Nicolas de quoi me titiller les narines et les papilles.

Le combiné Peyrac- chocolat suisse, de quoi planer… Extase, je vous dis !!

suchard

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