Lali

30 septembre 2010

Quelques poèmes de Rilke 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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C’est la lectrice du peintre polonais Zbigniew Pronaszko qui a ce soir parcouru le recueil de Rainer Maria Rilke. Non sans émotion. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas ouvert ce livre qui contient ce texte qu’elle affectionne tant.

Comment encore reconnaître

Comment encore reconnaître
ce que fut la douce vie?
En contemplant peut-être
dans ma paume l’imagerie

de ces lignes et de ces rides
que l’on entretient
en fermant sur le vide
cette main de rien.

Ondjaki, un écrivain à découvrir

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:35

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Dès les premières pages de Bonjour camarades, vous serez conquis par ce récit autobiographique destiné aux jeunes écrit par Ondjaki, ce touche-à-tout né à Luanda (Angola) en 1977 qui a obtenu une maîtrise en sociologie à l’Université de Lisbonne, a vu ses toiles exposées, a donné des performances en tant qu’acteur, a réalisé un film portant sur sa ville natale et a obtenu en 2008 le Grande Prémio de Conto Camilo Castelo Branco. Un récit où il pose son regard d’enfant sur un Angola en devenir quinze ans après l’indépendance du pays, en pleine guerre civile, dans ces heures qui vont précéder le traité de paix de 1991 et d’où les Cubains venus en renfort vont se retirer.

Un récit plein d’imagination où la visite d’une tante vivant au Portugal sera prétexte à une réflexion sur les conditions de vie des uns et des autres et où une rumeur voulant que Cercueil Vide terrorise la région en s’attaquant aux élèves des divers collèges et écoles du coin. Un récit plein de finesse sur le quotidien de ces enfants, sur la famille et sur le vent qui fait chanter l’avocatier du jardin. Un récit que je recommande chaudement aussi pour cette belle langue imagée qu’est celle d’Ondjaki que j’ai envie de connaître davantage et que je vous invite à découvrir grâce à cette entrevue en portugais.

Sur la route de Gaillac

Filed under: Vos traces — Lali @ 14:46

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Il y avait ce jour-là un ciel que Lou a tenu à partager avec nous…

La suggestion du 30 septembre 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Un lieu où il est question de livres et de lieux littéraires, tel est l’endroit que vous suggère de visiter l’écrivain peint par Vasily Vereschagin.

Ces airs qu’on connaît mais dont on ne connaît pas les titres

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 10:52

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C’est quand on écoute certains albums qu’on se rend compte à quel point sont ancrées dans notre mémoire certaines musiques dont on ne connaît ni le titre ni le compositeur. Des mélodies qu’on peut pratiquement fredonner d’un bout à l’autre sans aucune hésitation. C’est d’ailleurs ce qui fait le bonheur de ces albums.

Et celui du guitariste espagnol Narciso Yepes, décédé en 1997, un des rares musiciens à avoir utilisé une guitare à dix cordes, fait partie des albums où on va d’une mélodie à l’autre avec enthousiasme, d’un classique de Francisco Tarraga à une pièce de Gaspar Sanz en passant par Manuel de Falla, l’incontournable thème du film Les jeux interdits (dont l’histoire mériterait bien l’attention d’Armando dans le cadre de sa musique de la semaine) et cette danse espagnole d’Enrique Granados que vous reconnaîtrez, j’en suis presque certaine.

Ce que mots vous inspirent 243

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Neuf personnes sur dix aiment le chocolat; la dixième ment. [John G. Tullius]

*toile de David Tanner

Un nouveau coquelicot pour ma collection!

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 7:01

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C’est Armando qui l’a trouvé dans ses archives… Un coquelicot bruxellois, je crois. En tous les cas, ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas de meilleure façon de terminer le mois de septembre qu’un gentil coquelicot!

À l’heure du Portugal 96

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Dulce Pontes interprétant Mae Preta

*choix de la lectrice de Stephen Winterton

29 septembre 2010

Quelques poèmes de Rilke 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Il est des rendez-vous qu’on attend toute sa vie sans savoir qu’on les attendait. Tel est celui qui a eu lieu entre la lectrice du peintre Pierre Laprade et le poète Rainer Maria Rilke. Une rencontre avec un recueil inoubliable dont elle a transcrit ces mots pour ne jamais les oublier.

Quel calme nocturne, quel calme

Quel calme nocturne, quel calme
nous pénètre du ciel.
On dirait qu’il refait dans la palme
de vos mains le dessin essentiel.

La petite cascade chante
pour cacher sa nymphe émue…
On sent la présence absente
que l’espace a bue.

Le premier roman d’une auteure de 75 ans

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:25

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J’ai eu peur d’être déçue. Il en est ainsi quand on ouvre un livre écrit par quelqu’un qui a marqué notre vie. J’ai eu peur aussi que le fait d’avoir côtoyé de près l’auteure pendant des années-charnières de ma vie m’empêche de lire ce roman avec détachement.

Mais c’est autre chose qui est arrivé. C’est la voix de Denise Dufour-Clément qui m’a accompagnée dans ma lecture. Cette voix chantante, vive, énergique, cette voix que je n’ai jamais oubliée. Parce que de tous les enseignants qui ont croisé ma vie, elle est celle dont je me souviendrai toujours. Pour tout ce qu’elle m’a appris, mais surtout pour toutes ces conversations « à part », dans la classe, dans le corridor, dans son bureau et ces autres fois où la vie nous a remis en présence l’une de l’autre puisque les deux années où j’ai animé un atelier d’orthographe destiné aux élèves du secondaire, je le faisais dans « sa » classe.

Et avant de d’ouvrir Flora Martin, j’ai d’abord ouvert le livre de mes souvenirs. Retrouvé les corridors du Collège Marguerite-Bourgeoys de mes 17 et 18 ans. Puis, je suis entrée dans la classe de Denise. Je me suis assise au premier banc, là où je m’asseyais toujours pour ne rien rater de ce qu’elle allait nous raconter avec une passion que j’ai rarement trouvée ailleurs. Et une vague de souvenirs m’a emportée, loin, très loin. À elle seule je parlais des livres que je lisais, à elle seule je faisais voir mes poèmes. Et le jour où je lui ai annoncé que j’allais faire des études littéraires plutôt que scientifiques elle m’a embrassée. Elle avait compris depuis longtemps que c’était là ma voie.

Elle a terminé sa carrière de professeur de français au Collège Regina Assumpta que j’ai fréquenté pendant cinq ans et qui restera à jamais mon alma mater. C’est là que nos vies se sont à nouveau croisées. Je ne sais pas qui des deux a été la plus fière quand venait l’heure où elle me cédait son pupitre. Je sais juste qu’elle m’inspirait et que je n’ai jamais réussi à être autre chose que ce qu’elle avait été et qu’elle m’avait enseigné. Livrer la matière tout en prenant le temps d’écouter, de raconter.

Si bien que quand j’ai vu que Saint-Alexis-de-Matépédia était au cœur du roman de Denise, j’ai souri. Souri d’un sourire qui ne se décrit pas. Les histoires de son enfance qu’elles avaient partagées avec ses élèves ou en privé étaient toutes là. Intactes. Et dès les premières pages, la voix de Denise m’a raconté Flora, sa grand-mère. C’est sa voix que j’entendais et rien d’autre.

Et pendant plus de 200 pages, je me suis laissée emporter par celle-ci, par cette histoire d’une femme qui, à la fin du XIXe siècle, ne voulait pas vivre comme les femmes de sa génération le faisaient et qui n’avait que le mot « liberté » en tête. Une femme qui aimait les livres, les mots, la vie, les histoires et les légendes, si bien que le roman est parsemé de ces détails de la petite et de la grande Histoire du Québec aussi bien que d’extraits de poèmes, de Longfellow et d’Octave Crémazie, notamment.

Oui, j’ai eu peur d’être déçue. Il en est ainsi quand on ouvre le premier livre d’une auteure de 75 ans qui a marqué notre vie. Mais c’est tout le contraire qui s’est passé. J’ai été sous le charme dès la première page et je me suis mise à rêver… Et si Denise nous offrait la suite des aventures de sa grand-mère?

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