Lali

31 octobre 2018

L’aube est un visage 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

CZENE (Béla) - 22

Écrire prend les mots en bouche
les affectionne, les vocalise
et d’un murmure les fait caresses
à ton oreille qui les mange
moi je les embrasse
d’un français qui coule
savoureux sur ta gorge et sur ma langue
l.Écluse où je me penche
écoute dire ma pensée
le cours des rives où je m’assieds
te parle de l’instant passé déjà

Chantal Fortier, L’aube est un visage

*choix de la lectrice de Béla Czene

Mémoire en fugue

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 18:27

memoire

Avec Mémoire en fugue, Laïla Héloua, auteure de la jolie série Mandarine et Kiwi, signe son premier roman pour les adolescents. Titre bien trouvé pour raconter l’histoire de William, amnésique à la suite d’un accident.

Dès les premières lignes, le lecteur sera emporté par le rythme assez rapide de cette intrigue qui dépasse le fait de sortir du coma et d’être amnésique, car les images qui surgissent, sortes d’instantanés, sont loin d’être claires pour William. Déjà qu’il a à tout retrouver de ce qui s’est perdu lorsqu’il a été frappé par une voiture, de son prénom aux liens qu’il entretient avec les siens, en passant par tout ce qui était sa vie avant.

Non, William n’est pas un grand joueur de hockey malgré le sentiment de joie provoqué par la simple idée de ce sport. Non, il n’a jamais vécu ailleurs que là où il vit, aux dires de ses parents. Non, il ne sait pas ce que faisait là son frère le soir de l’accident, ce dernier ayant tout vu et subi un tel choc qu’il ne semble pas être en mesure de redevenir celui qu’il était avant ce soir d’Halloween, jour fatidique entre tous où tout a basculé.

Mais ce dont il est certain, alors que la mémoire semble sortir de l’ombre, c’est qu’on lui ment, qu’on ne lui fournit pas tous les détails, qu’on élude certaines questions. Mais pour quelles raisons? Et quel est ce type avec un chapeau qui suivait William depuis des jours et qu’il a voulu confronter le 31 octobre?

Les choses ne traînent pas en longueur ici, le lecteur est vite fixé sur le rôle de chacun. Et le dénouement ne tardera pas.

On aurait peut-être aimé un peu plus de détails, davantage d’explications sur la protection des témoins à qui l’on donne une nouvelle identité, mais il n’en reste pas moins que Mémoire en fugue demeure un bon thriller pour les jeunes de 11 à 13 ans, et qu’il leur donnera envie de faire des recherches pour aller au-delà de ce qui leur est proposé dans ce roman d’une centaine de pages.

Les sorcières de Salem

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

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À l’occasion de la fête d’Halloween, c’est avec plaisir que je partage avec vous ces cartes postales de Salem, au Massachusetts – que m’a rapportées mon amie Heidi–, endroit connu notamment pour ses sorcières et le procès qu’on leur fit en 1692.

J’ai eu l’occasion de visiter cet endroit enfant. Et si mes souvenirs sont un peu flous, je me rappelle avoir été impressionnée par les robes longues des dames qui nous accueillaient au Salem Pioneer Village.

Ce que mots vous inspirent 2341

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

KATAKURA (Mizuki)

Quand on observe, comprend, accepte, partage, pardonne, et construit, on est dans l’être et pas le savoir. (Guy Sallat)

*toile de Mizuki Katakura

30 octobre 2018

L’aube est un visage 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

FURCHGOTT (Terry) - 5

La musique ton odeur
ton velours une douceur

tu me vois qui te vois parmi des cils
je t’appartiens quand tu souris

mes lèvres cherchent ton cœur
entre peaux d’Indiens

nos aines un refuge
laine de nos hivers

baisers pluriels
entre paroles et silences

d’un je solitaire jusqu’à nous
le temps courbe

Chantal Fortier, L’aube est un visage

*choix de la lectrice de Terry Furchgott

L’ultime voyage

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 19:15

ultime 1

On pourrait ne se fier qu’aux critiques et ne jamais aller au cinéma parce que celles-ci sont mitigées ou tièdes. On peut aussi ne les lire qu’après coup et se dire qu’on a bien fait de ne pas les avoir parcourues avant d’aller voir un film.

C’est ce que je me suis dit après avoir fait le tour des différents articles sur L’ultime voyage, un film de Pablo Solarz, relatant le rocambolesque voyage d’Abraham Bursztein, 88 ans, qui a quitté la Pologne pour l’Argentine il y a 70 ans, et qui a choisi de retourner au pays de ses racines. Même s’il déteste tout de la Pologne, jusqu’au mot même, pour tout ce qu’elle représentante de son passé de Juif qui a échappé à la mort.

Or, à son âge, il n’a plus rien à perdre. Ses filles ont vendu sa maison, et il n’a pas l’intention de vivre dans cette maison de retraite qu’elles ont choisi pour lui. Pas plus qu’il n’acceptera qu’on lui coupe la jambe, gangrénée, qui lui rend les déplacements de plus en plus difficiles. Non, pas question.

Il est temps de faire le trajet inverse à celui qu’il a fait quand il avait 18 ans. Temps de tenir une promesse qu’il a faite à celui qui l’a caché, promesse qu’il s’est faite à lui-même. Et surtout sans le dire à quiconque afin que nul ne le retienne, que personne ne veuille l’empêcher d’aller au bout de son projet, et qu’il aille à la rencontre de son destin.

Mais il n’est pas simple d’aller de Buenos Aires à Varsovie. Il faut pour cela s’arrêter en Espagne, aller jusqu’à Paris et traverser l’Allemagne avant d’y arriver. Au risque de se faire tout voler, ce qui va arriver. Au risque de devoir se faire aider par une Allemande, oui, une Allemande. Au risque de tomber malade, ce qui n’était pas prévu.

Mais Abraham, bien que bourru et pas vraiment sympathique, a de la chance. Il y a toujours quelqu’un sur son chemin pour l’aider. Et si parfois, tout cela a l’air « arrangé avec le gars des vues », il n’en reste pas moins que chaque personne dans la salle souhaitait qu’Abraham réussisse, malgré les embûches, parce que les projets fous font toujours un peu rêver…

L’ultime voyage n’a rien d’un grand film, malgré une belle direction d’acteurs, et des scènes drôles, attendrissantes et presque surréalistes. C’est un film touchant. Et je ne regrette pas d’avoir vu ce film qui m’a fait verser quelques larmes, et encore moins de ne pas avoir lu ce qu’on en dit avant de le voir.

ultime 2

Pour oublier le gris de novembre

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

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(photo de J. E. Rubio)

Rien de tel que des coquelicots pour oublier que le mois le plus gris de l’année est à nos portes.
Mon amie Nadine, qui est horticultrice, ne pouvait choisir carte plus parfaite pour la saison.

Ce que mots vous inspirent 2340

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

KING (Haynes) - 10

Les absents sont assassinés à coups de langue. (Paul Scarron)

*toile signée Haynes King

29 octobre 2018

L’aube est un visage 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

TRÜBNER (Wilhelm) - 2

L’amour
lieu orphelin
pour se rejoindre
un trouble désordre
un poème dont on naît

L’œil noir de l’eau
au-dessous de nos étreintes
souvenirs étales
l’un et l’autre
retenus

Chantal Fortier, L’aube est un visage

*choix de la lectrice de Wilhelm Trübner

Un grand-père pas comme les autres

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:36

transformable

Un grand-père qui peut se transformer au gré de ses désirs, ça peut être formidable. Il ne suffit que de dire tout haut ce qu’on souhaite tout bas pour que le moindre caprice, la moindre lubie, la plus petite idée devienne réalité.
Devenir dinosaure, dauphin, voiture de sport, tarte aux pommes pendant un moment n’est nullement impossible au grand-père transformidable du jeune héros, qui ne quitte jamais son chapeau. Au grand plaisir de son petit-fils et de ses amis.

Un grand-père comme cela, c’est tellement extraordinaire. Tellement formidable. Si, si. Enfin, jusqu’au moment où, devenu un robot de l’espace prêt à affronter tous les monstres intergalactiques, celui-ci se trouve dans l’impossibilité de retrouver son corps et sa vie de grand-père. Malgré les efforts de tous, la consternation des autres, et les bisous qui savent d’habitude remettre les choses en place.

Mais rassurez-vous, tout rentrera dans l’ordre grâce à Lola. Je ne vous dirais pas de quelle façon.
Je vous dirai simplement que cette (més)aventure permet au jeune avant d’apprécier son grand-père à sa juste valeur et non pas parce qu’il se transforme quand son petit-fils en a envie, et que c’est là un très beau message.
Un grand-père qui nous aime est précieux, juste parce que c’est un grand-père qui nous aime. Point.
Un bel album signé Alain Serres et illustré sobrement par Hervé Blondon, auquel je n’ai trouvé qu’un seul bémol : Lola n’y est pas remerciée alors que c’est grâce à elle que tout rentre dans l’ordre.

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