Le pouding au tapioca de ma grand-mère
Aucun ne goûtera jamais celui que faisait ma grand-mère. Aucun. Parce qu’il y avait à la fois de la magie et de l’amour quand elle faisait son pouding au tapioca.
Je vois encore le bain-marie de pyrex transparent sur le rond du poêle, avec l’eau qui bouillonne et les grains perlés qui s’agitaient au-dessus. Pour la petite de cinq ou six ans que j’étais alors, ça ne pouvait être que de la magie. Et quand, enfin, ça arrivait dans mon bol, c’était de l’amour. Ce que je me suis régalée sous l’œil attendri de celle qui gâtait ses petites-filles avec des plats tous plus savoureux les uns que les autres, et dont je conserve un souvenir impérissable. Un jour, je vous parlerai de sa soupe. Promis. Ce sera une histoire drôle. Je n’en dis pas plus pour tout de suite.
Alors, non, jamais, aucun pouding au tapioca, aussi bon soit-il, comme c’est le cas de celui que je viens de déguster, n’aura ce goût de l’enfance, ce goût que seule ma grand-mère savait donner à tout.