Lali

27 décembre 2005

Jean-Luc Fonck… désopilant

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:11

fonck

J’ai d’abord connu Jean-Luc Fonck par le groupe Sttellla, dont les chansons à textes étalent un humour noir et un cynisme rarement égalés, en même temps qu’une poésie qui lui appartiennent en propre. Qu’il s’agisse de Nagasaki ou de Torremolinos, les chansons de Sttellla sont acides et rythmées. Coup de cœur quand Patricia me les a fait découvrir.

Par hasard, sur le site des éditions Casterman, j’ai découvert que Jean-Luc Fonck, l’homme derrière Sttellla, avait commis deux recueils de nouvelles. Ses Histoires à délire debout portent bien leur titre. Il s’agit ici d’une suite de délires en passant du poisson rouge intelligent et confident aux balises du temps qui se déplacent dans un sens comme dans l’autre.

Ceux qui aiment l’ordre et n’aiment pas se laisser gagner par une imagination débridante vont perdre pied, c’est certain. Mais qui a envie de lire quelque chose de complètement désopilant va y trouver son compte. Les jeux de mots s’alignent en continu. On tourne les pages et on dévore. Chaque fois, on se dit que Fonck ne peut pas aller plus loin dans l’absurde et il en remet. Si bien qu’on sort de là en se demandant si on ne va pas acheter un poisson rouge.

Fonck sait jouer avec les mots et se joue de nous avec une certaine subtilité. Pas un grand livre, mais certainement une bonne thérapie pour sortir de la morosité.

Les sculptures de Comblain-au-Pont

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 14:09

comblainaupont

Pendant un an, j’ai rêvé de voir les sculptures laissées par les artistes en juillet 2004, car j’avais pu assister de loin à leur travail grâce aux photos que Jacques prenait ponctuellement pour moi.

2005 étant une année impaire, je me retrouvais donc à Comblain une année sans symposium, mais avec les vestiges des deux précédents. Et en compagnie d’Eugénie et de Nath, je voyais enfin, les sculptures qui s’étaient élaborées pendant deux semaines. Je pouvais les toucher, les admirer à loisir, les contourner, les examiner sous tous les angles. Emprunter le sentier qui mène au sommet et en voir surgir de nouvelles à chaque détour.

Ce fut un grand moment. Un de ces moments où l’attente se trouve enfin exaucée.

Je souhaite à tous de pouvoir aller les voir de près. Et plus encore: je souhaite à tous d’aller traîner en juillet dans les lieux où se tiendra le prochain symposium. J’y serai, enfin je l’espère. Il me tarde de voir les artistes à l’œuvre. De gravir à nouveau la route derrière la tour, de m’asseoir dans l’herbe et de contempler le paysage.

Il est des souvenirs qui font surgir un tel bonheur qu’ils donnent un sourire qui irradie.
L’après-midi à Comblain est un de ceux-là.

Beaucarne, à cause d’Alain

Filed under: Avec elles, avec eux... amitiés et projets — Lali @ 9:27

beaucarne

Je ne me souviens pas souvent de mes rêves. Et pourtant, combien de fois ai-je été tirée du sommeil par une troublante impression que le rêve avait quelque chose de prémonitoire ou que je devais voir là un signe ? C’est ce sentiment-là qui m’anime ce matin au sortir du lit. Je retrouvais Alain, le pote de mes 20 ans, le fumeur de Gauloises, le poète de Gaspé, l’ami de Beaucarne.

Et nous prenions une bière ensemble, comme autrefois, on discutait théâtre et chanson, et l’amitié n’avait pas pris une ride. Pourtant, combien de temps depuis la dernière fois où nous nous sommes vus ? Je n’ose pas compter les années. Alain fait partie de ma toile, lui qui m’a initiée à Beaucarne, dont on écoutait les 33 tours rue Garnier en préparant les scènes qu’on devait présenter dans le cadre du cours d’esthétique théâtrale.

Je sais que je pourrais débarquer sans prévenir. Et que Marie-Viktore, qui a maintenant 15 ans, possède sûrement encore la boîte de bois peinte d’oursons que je lui avais offerte pour sa naissance. Qu’Antoine doit avoir hérité des yeux toujours en mouvement d’Alain. Et qu’il y a dans la maison de Douglastown de la musique, celle des chansonniers français, québécois et belges. Que Beaucarne y sévit sûrement toujours.

Je sais sans savoir. Je devine, je pressens, je ressens.
Il y a dans cette amitié les mots des poètes. Ceux de René Char et de Prévert. Les siens. Ceux de son recueil Transparole, automne 1982. Les miens. Ceux que nous avons échangés dans nos lettres ou ailleurs.

J’ai rêvé d’Alain et en moi l’idée de le retrouver ce matin. De commencer 2006 en entendant sa voix.
De lui dire que j’écris toujours et que Beaucarne fait toujours partie de ma vie.