Lali

12 décembre 2005

Loulou forever

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 21:32

lb2

Conservatoire d’art cinématrophique, Université Concordia, automne 1985, festival Louise Brooks.
Le classique Loulou de Pabst (1929), pour la énième fois, et d’autres films, moins importants dans lesquels elle a tenu de petits rôles, comme A girl in every port.

Mais surtout ce vieux monsieur venu nous parler d’elle, décédée au mois d’août précédent, qu’il a connue à l’aube de ses 20 ans, alors que l’ex-danseuse et ex-star du cinéma muet habitait le même immeuble que lui à New York. C’était l’époque où elle exerçait divers métiers, en radio et en publicité. C’était l’époque d’avant Rochester où elle a fini sa vie, loin de tous, dans sa solitude choisie, après avoir écrit sur le cinéma.

Le vieil homme avait les larmes aux yeux quand il parlait de Louise Brooks. Il avait sûrement aimé en secret cette femme de quinze ans son aînée. Elle avait été sa muse, son inspiration. Il n’a pas eu à le dire, car rarement ai-je vu des épaules affaissées se relever autant, exceptionnellement ai-je vu des yeux teintés de gris devenir aussi bleus.
La passion animait le vieil homme.
Visiblement, il était perdu sans celle qui avait illuminé sa vie.

La projection terminée, alors qu’il ouvrait son parapluie, livré à lui-même, je suis allée vers lui. « Thank you » ont été les seuls mots que j’ai pu lui dire. Il n’en fallait pas plus, je l’ai vu dans son regard.

Louise Brooks, la brillante interprète de Loulou, serait à jamais une inspiration pour lui. Comme elle l’est pour moi depuis vingt ans, alors que se tisse un roman autour d’elle que je ne parviens pas à terminer. Et qui restera peut-être inachevé, je ne sais pas.

Je sais d’elle tout ce que j’ai lu au fil des ans. Son non-conformisme, son esprit libertaire, son indépendance, sa fidélité envers ses amis. Je sais d’elle sa passion pour les mots et pour la vie.

Louise Brooks n’est pas une étoile filante, mais une de celles qui brillent dans mon firmament.

Socrate II

Filed under: États d'âme — Lali @ 14:02

emachines

Socrate est mort, vive Socrate II !!
Je vous présente donc mon nouveau compagnon. N’est-ce pas qu’il a un look d’enfer ?
Je sens qu’on va bien s’entendre lui et moi, maintenant qu’il a décidé de conserver son installation. Grâce à la patience de Daniel, heureusement !!
Et grâce aux frites que j’ai faites à 23 heures ? Qui sait ?

James Ensor huis… c’était trop tôt

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 13:14

ensor

C’est par ce Squelette regardant chinoiseries que j’ai découvert James Ensor, il y a quelques années. Cette toile a même servi de couverture à un numéro d’une revue littéraire, alors que j’étais adjointe au directeur de XYZ. La revue de la nouvelle.

J’avais envie de voir l’atelier où il a vécu 32 ans, à Ostende, au-dessus de la boutique de sa tante. Sentir jusqu’à quel point il avait pu s’imprégner de ce lieu pour en sortir un univers fantasque, qui en a fait un expressionniste de renommée internationale. Mais pas de chance, le musée était fermé ce jour-là.

ensor huis

Était-il trop tôt pour franchir la porte, pour moi ? Est-ce signe que je dois connaître mieux l’œuvre d’Ensor, sa vie, ses sources d’inspiration, pour profiter à plein de ma visite ? Je crois parfois aux signes, même si souvent je les balaie de la main.
Or, cette fois, j’ai envie de penser que ma visite chez Ensor était prématurée et qu’elle aura lieu à son heure. À celle où j’aurai à nouveau besoin de la mer du Nord, du vent, de la digue d’Ostende. De ce paysage rêvé dans lequel je suis entrée et qui faisait le quotidien d’Ensor.

Liège, deux histoires

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 11:21

expoliège

Un siècle tout juste après l’exposition universelle, je débarquais à Liège. Quelque vingt-quatre ans après le premier arrêt dans cette ville, en compagnie de Liliane, ma correspondante de Maastricht et de nos sœurs, toutes les deux prénommées Monique.
J’avais conservé en moi l’image d’une ville grise et curieusement, cette image persiste.

En 1981, opération shopping, alors que je rêvais de voir autre chose. Je suivais, dans ma bulle, bien davantage préoccupée par l’architecture que par les soldes. Encore aujourd’hui, faire les magasins est pour moi un supplice. Mais je me suis pliée au nom de l’amitié. Et le referais. Pour les sourire des trois folles du shopping avec moi.
Pour aussi cette rencontre dans le train au retour. Entre Liège et Louvain. Un Belge qui avait étudié un an à Montréal. Banal, direz-nous, mais attendez. Dans la même université. Mais encore ? Dans la même faculté, dans le même département, c’est beaucoup moins commun !
Et entre lui et moi une discussion à bâtons rompus. Tel cours, tel prof, l’association étudiante. Le temps d’un cours parcours, le voilà au milieu de souvenirs heureux. Je souris quand j’y pense. Dommage de ne pas avoir échangé nos coordonnées, probablement par timidité.

29 juin 2005. Le Thalys m’a emmenée de Paris à Liège où Jacques, le point de départ de mes histoires belges, m’attendait. Bien entendu, sous une pluie battante.
Si Jacques ne m’avait pas fait découvrir sa verte Wallonie, les sculptures de Comblain-au-Pont, s’il ne m’avait pas donné quelques rudiments de la langue wallonne, s’il ne m’avait pas fait découvrir les Gauf’ au Suc, aurais-je voulu en savoir plus sur ce petit pays qui est devenu si important à mes yeux ?

Jacques est la clé de départ. Le fil qui mène à Chantal, à Nathalie, à Jocelyne, à Sylvia, à Jean-Claude, à Gina, à Alain, à Annick, à Richard, à Thierry. Les autres sont arrivés autrement. Mais chacun d’entre eux, rencontrés en vrai ou encore virtuels, a une place privilégiée dans ma vie.

Liège a été le départ d’une grande aventure qui ne fait que commencer.
Et elle aura toujours le goût du péket, goûté dès mon arrivée, dans un resto tenu par quelqu’un qui avait vu Montréal. Toute petite, la planète.