Écrire, pour la liberté et le désir
« Écrire, c’est comme être amoureux, on est nouveau, libre – et porté par un désir formidable », a écrit Francis Dannemark, un autre de ces écrivains belges que je découvre et affectionne.
Est-ce pour cela que j’écris ? Pour conserver en moi ces sentiments de liberté et de désir que je retrouve chaque fois que j’ose les mots, que je tente de traduire une idée, que je me retrouve face à la page blanche plus invitante que bien des jeux amoureux?
Est-ce que dans l’écriture je trouve une continuité que je ne trouve pas ailleurs?
Est-ce qu’écrire peut me nourrir davantage que l’amour? Est-il des deux l’un qui m’est plus vital que l’autre?
Je serais incapable de voir ma vie sans stylo, plume, clavier, papier, écran, carnet… Il me faut écrire, comme je respire, comme je marche, comme je mange. Le jour où je n’écrirai plus, je serai morte.
Aimer, oui, cela aussi m’est essentiel.
Mais pas ces amours de romans. Pas ces images de couples siamois. Pas ces amours toujours.
Aimer, oui. Les miens. Ma famille, parce que j’ai cette chance rare d’en avoir une formidable.
Aimer, oui. Ceux entrés dans mon cœur. Parce qu’ils sont ce qu’ils sont. Sans vouloir les changer, sans qu’ils me bousculent ou m’envahissent.
Aimer, oui. Sans attendre, sans demander. Aimer en discontinu, hors du quotidien.
Trop besoin de ma bulle, trop besoin de ma solitude, mère nourricière. Trop besoin de vivre… sans témoin et sans juge.
Et surtout, besoin d’écrire. Parce qu’écrire me donne les ailes que l’amour peut vouloir m’enlever.
Écrire, parce qu’ainsi, je vis.
Dans la liberté et le désir.