Lali

11 mai 2007

Sur la table

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 8:54

colin

J’ai apporté du bureau un gros document dont je dois réviser la traduction. Fastidieux, devrais-je ajouter. Il est posé sur la table et m’attend, comme ce qui semble attendre aussi la lectrice de Maximilien Colin puisque sa petite table est elle aussi jonchée de feuilles.

Comme moi, elle ne semble pas pressée de se mettre au travail. Et peut-être fera-t-elle comme moi et va-t-elle y aller petit à petit, par blocs, pour ne pas devenir ahurie. C’est ce qui m’arrive quand je fais face à un long document à réviser et à « coller » à d’autres sur le même sujet. En faisant ça par petits bouts, ça risque moins de me sortir par les oreilles

Je crois que je vais laisser encore une heure les 60 feuilles de côté et me faire un autre café. Tout de même, il me faut être d’attaque pour un travail de cette envergure et le café saura y faire… un peu. Le reste est dans la préparation mentale!

Elle était là…

evora

La lectrice de la cathédrale

Elle était là assise dans l’escalier qui donnait accès à la cathédrale d’Evora. Indifférente à tous les passants. Le nez collé à sa lecture, comme si rien d’autre existait.

En ce moment. Où les murmures des passants semblent déranger le sommeil des statues.

En ce lieu. Ivre de siècles d’histoire.

Qu’y avait-il de si important dans ce livre ? …

Je ne saurai jamais. D’ailleurs pourquoi le savoir ? …

L’envie m’est venue de voler cette image pour te l’offrir …

Juste comme ça …

Pour un sourire … Peut-être …

(Photo et texte d’Armando. Sourire de Lali, parce que de là-bas, au Portugal, il a pensé à elle.)

À première vue

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:01

roy

Quiconque doit aimer aime à première vue.[ William Shakespeare ]

À première vue, ou dès les premiers mots, pense la lectrice d’Abel Roy. Puisque ce sont quelques phrases, bien avant que l’homme ne lui livre son visage, qui ont fait fléchir son cœur.

À première vue, ça a été pour elle quelques jours plus tard.

Il y a d’abord eu ces lettres, toutes ces lettres. Ces lettres qu’ils ont échangées. Ces lettres qui ont alimenté leurs rêves laissant en eux ce mélange de certitude et de doute. Cette assurance instinctive que ce serait une magnifique histoire. Mais en même temps cette question : Et si en vrai ce n’était pas ça?

Or, ça a été ça. Ça et même davantage. Plus qu’une histoire de mots.

Et ce matin, devant son livre ouvert, elle sait qu’elle a aimé aussi une seconde fois. Cette deuxième fois, à première vue. Et même si l’histoire n’est plus, même si elle s’est effritée, il y aura toujours dans ses souvenirs heureux les mots et le visage d’un homme dont elle est tombée amoureuse deux fois en huit jours. La première, à cause de quelques mots. La seconde, à cause de ses yeux.

Avant la pluie

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:32

coogler

Le ciel est incertain, mais elle n’a pas résisté à la tentation de déjeuner et de lire dehors avant qu’il ne tourne à la pluie. Elle rentrera précipitamment à la première goutte d’eau. Mais tout le temps où le ciel n’aura été que couvert et annonciateur d’averses, la lectrice de Betsy K. Coogler en aura profité. C’est ce petit détail, cette manière à elle de saisir le moment présent qui fait que la plupart du temps elle sourit et elle est heureuse. Et peut-être devrions-nous tous en tirer quelque leçon.

La petite phrase assassine

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 1:43

maykov 2

maykov 1

Un jour, il y a très longtemps de cela, presque 25 ans je crois, la lectrice d’Igor Maykov a ouvert son grand livre de textes pour lire quelques feuillets en public lors d’une soirée de poésie. Des poèmes d’amour comme on en écrit à 20 ans, et quelquefois plus tard. Des poèmes qui s’adressaient à lui, lui qui s’était caché derrière une colonne pour ne pas la troubler par son regard.

Ce soir d’automne d’il y a très longtemps, elle a tout livré d’elle, tout ce qu’ell avait écrit, tout ce qu’elle ressentait pour lui.

Son départ précipité de la salle après une petite phrase assassine de sa part a fait que plus jamais elle ne lui a fait lire les mots qu’il suscitait en elle. Non, ce n’était vraiment pas ce qu’elle espérait.

Elle attendait plus de lui que cette toute petite phrase fort simple, mais assassine : Tu lis bien.