Le lecteur sur le banc
C’est toujours sur le même banc qu’il l’attend, matin après matin. Mais elle ne sait pas que le lecteur d’Alan Ferebee est là, bien avant l’heure, pour ne pas la rater, pour ne rien manquer de ce long trajet d’autobus durant lequel ils discutent de ce qu’ils lisent.
Elle ne sait pas, non plus, que le lecteur des matins de semaine tourne en rond les samedis et dimanches. Que ça lui manque ces longs trajets avec elle. Qu’il voudrait bien lui demander ce qu’elle fait les jours de relâche. Elle ne sait pas non plus qu’il aimerait l’emmener dans ce parc, là-bas, à l’autre bout de la ville où ils liraient côte à côte. Elle ne sait que son sourire lorsqu’il la voit arriver et qu’il referme son livre.