Lali

8 mai 2007

Pour Ève en ce jour de ses 17 ans

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 23:02

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Elle est loin cette époque des cheveux longs et des livres d’images pour ma filleule. Elle est loin pour celle qui fête ses 17 ans aujourd’hui, mais qui a été un jour une lectrice semblable à celle de Sally Cummings Shisler.

Car dans la tête de la marraine que je suis, il y aura toujours, quand je ferme les yeux, une image comme celle-ci. Il y aura toujours au creux de mes bras cette puce prématurée de moins de trois kilos de quelques heures à peine. Il y aura pour la vie les souvenirs de journées bricolage. Un après-midi à faire des tartes aux pommes. Et beaucoup de livres. Ceux de mon adolescence, entre autres, que je lui ai tous légués, parce que je voulais les partager avec elle et parce que je savais qu’ils seraient bien avec elle.

Ève, toi qui me dépasses d’une tête désormais, puisses-tu toujours aimer les livres, comme tu les as aimés dès que tu as pris conscience de leur existence. Puisses-tu aussi écouter ton cœur le plus souvent possible et trouver le bonheur dans chaque petit moment que la vie nous donne. Et ne jamais oublier tes 17 ans : c’est un des âges les plus beaux de la vie.

J’aime penser que…

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 22:13

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J’aime penser quand je regarde ces croquis que l’artiste Adolf Pirsch aimait qu’elle soit dans la même pièce, pas trop loin, à lire ou à écrire. J’aime penser qu’il n’avait pas ce besoin qu’ils fassent la même chose, au même moment, et ensemble, pour qu’ils soient heureux. J’aime penser que sa présence lui suffisait, le ravissait.

J’aime penser, oui, que c’est posssible, de vivre ainsi, sous le regard de l’autre qui nous laisse vivre hors de lui. Malgré le fait que dans une autre vie qui n’est plus la mienne depuis longtemps, je subissais des reproches si je préférais m’isoler avec un livre au lieu de regarder un truc insipide à la télé à deux qu’il avait choisi et non pas un film comme j’aurais aimé, moi. Mais tout cela est si loin. Si loin que je puis penser – et rêver – que ce que je vois dans ces dessins est possible. Même pour moi qui n’ai jamais connu ça.

Oui, j’aime cette idée de quelqu’un qui me laisse à mes livres et me dessine tandis que je suis en train de lire. Jusqu’à ce qu’il dessine des caresses à même ma peau et que je laisse là mes livres et mes papiers pour un ailleurs à deux.

Ce n’est pas mentir quand…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:47

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L’imagination, ce n’est pas le mensonge.[ Daniel Pennac ]

Imaginer, ce n’est pas mentir, mais ça peut être d’une certaine façon travestir la vérité, l’arranger. Ainsi, toutes ces histoires qu’on s’invente à partir d’un indice, d’une phrase, d’un geste, voulant voir là des signes incontestables ou des preuves. Tout en sachant très bien qu’à ce jeu, deux fois sur trois, nous faisons fausse route. Mais ce n’est pas grave, imaginer est si agréable,

Ce n’est pas plus mentir quand les phrases d’un roman laissent imaginer la suite ou les traits des personnages principaux. Ce n’est pas non plus mentir quand je laisse mon imagination vagabonder à partir d’une toile et que je lui invente une histoire et que je donne vie aux personnages.

Ce n’est toujours pas mentir quand vous vous livrez à ce même jeu quand je vous propose une toile à raconter. Et toujours pas quand j’imagine que la lectrice de George Smith, le livre ouvert devant elle, est sûrement en train de penser à un homme et qu’elle imagine déjà leur future rencontre.

Bravo et merci, Michel Fugain

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 19:01

bravo et merci

Bravo et merci, c’est du Fugain, mais c’est tout autant Aznavour, Lama, Adamo, Chedid, Nougaro, Leforestier, Sanson, Manset, Sardou, Hardy, Duteil, Leprest; ceux qui ont répondu à son invitation par des textes. Des textes pour lesquels il a composé des musiques. Des textes qu’il a fait siens en les interprétant, comme lui seul sait le faire.

Bravo et merci est un album qui fait trembler le cœur, un album auquel on voudrait répondre par le titre que Michel Fugain lui a donné. Un album qu’il s’offre. Un album qu’il nous offre.

Et depuis qu’Armando me l’a offert, je ne me lasse pas de le découvrir. Sans être en mesure de dire que je préfère celui-ci ou celui-là de tous les titres de Bravo et merci. Je crois que je vais rester sous le charme longtemps…

Le lecteur de la terrasse

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:56

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Il fait si beau ce matin que le lecteur de Ruth Scotch a décidé de s’octroyer un avant-midi de congé et de prendre son café à une terrasse pour y lire son journal.

Ce genre d’habitude n’est pourtant pas la sienne, mais il sent qu’elle le deviendra. Toutes ces années confinées derrière un bureau dans une tour où les fenêtres n’ouvrent pas et qui n’existeront plus parce que son poste sera supprimé vendredi suite à une fusion d’entreprises, lui donnent une liberté qu’il n’aurait pas prise lui-même. Le fait qu’on le pousse vers la porte fait en sorte que ce matin il profite du soleil sans se soucier d’autre chose que de son plaisir.

Et aussi, fort probablement, se dit-il que plus jamais il n’y aura de tour à bureaux dans sa vie, qu’il ne supportera plus cette vie. Et tant pis si ça prend des semaines avant de trouver un autre travail s’il peut profiter de moments à lui.

Ce matin, un lecteur est assis à une terrasse avec l’assurance que sa vie va changer du tout au tout et que ce qu’il pensait dramatique est peut-être un des plus cadeaux qu’on lui ait faits dans sa vie.