Ce bonheur qui est le mien
J’aime ce bonheur fait de solitude où je me retrouve avec mes livres et les mots, un peu à la manière de celui de la lectrice de Robert Alexander Graham. Mais un bonheur qui n’est entier que parce que d’autres en font partie. Chantal, par une lettre qui a traversé l’océan depuis Brest avec une photo récente des enfants. Régis que j’ai appelé parce que j’avais besoin d’un conseil linguistique. Jean-Marc dont j’ai trouvé les mots sur MSN, laissés là pour le moment où je l’ouvrirais. Roch, qui fait appel à mes connaissances littéraires, lui aussi par courriel, après un an sans nouvelles. Chantal, l’amie des 17 ans, qui a laissé un message sur la boîte vocale du téléphone cellulaire et que j’appellerai demain. Et tous ces messages laissés ici comme autant de signes de vie et d’amitié.
J’ai beau aimer la solitude, je ne suis pas seule pour autant. J’ai beau aimer la compagnie des livres et du papier, je n’aime pas moins les soirées entre amis, les repas partagées et les fous rires à deux ou plus. J’ai beau, pour certains, vivre en recluse, on n’a pas à chercher à me convaincre bien longtemps pour que je sois de la partie quand j’en ai envie. Un peu comme un chat dont le bonheur est de choisir son heure pour une caresse sur son dos et qui, le reste du temps, vit un bonheur paisible.