Je sais que le premier roman de Sophie Bienvenu a été encensé par la presse. Je le sais très bien. Ça ne m’empêchera pas de dire que j’ai eu du mal à accrocher. L’auteure a choisi de raconter l’histoire d’Aïcha au « je », celle-ci s’adressant à une assistante sociale afin de relater en ses mots ce qui s’est véritablement passé. C’est donc une langue parlée transposée qu’a choisi d’explorer Sophie Bienvenu, Française d’origine, débarquée au Québec il y a dix ans. Beau défi, je l’avoue. Et belle réussite. La jeune auteure a saisi les particularités et les nuances de la langue québécoise.
Mais je n’ai pas réussi à m’attacher à son personnage principal, continuellement en crisse. J’ai été agacée de la première à la dernière ligne par cette adolescente paumée, qui zigzague et fabule en continu, insaisissable, que nul ne peut aider sans que cela ne se retourne contre lui, alors que j’aurais voulu éprouver une certaine sympathie pour elle. Parce qu’elle est issue d’un milieu dysfonctionnel. Parce qu’elle est paumée. Parce qu’elle est démunie. Mais je n’y suis pas arrivée.
Malgré tout, Et au pire, on se mariera reste un beau pari pour Sophie Bienvenu, qui a réussi là où d’autres échouent, à savoir écrire dans une langue vivante et colorée, avec juste assez de lieux communs et de tics pour éviter la caricature.
Lu dans le cadre de la Masse critique Québec de Babelio
Titre pour le Défi Premier Roman