Lali

16 janvier 2012

Où serons-nous… 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Nous ne parviendrons pas à l’oubli
l’hésitation abolira la trajectoire
les escales ne suffisent plus
ton sourire me fait le signe
d’arriver
nous sommes là comme ailleurs

Jacques Ouellet, Où serons-nous dans une heure

*choix de la lectrice de Clay Olmstead

Hélène Rioux, d’abord poète

Filed under: Mes rencontres littéraires — Lali @ 19:26


(Photo de Kéro)

C’est par la parution de Suite pour un visage, en 1970, que la nouvellière, romancière et traductrice Hélène Rioux entame une carrière d’écrivaine qui ne ressemble en rien à celle qu’elle avait en tête au moment de la publication, presque par hasard, de ses premiers poèmes,.

En effet, les textes réunis dans Suite pour un visage ont avant tout été écrits pour accompagner un spectacle de ballet-jazz monté par un groupe d’étudiants du Cégep du Vieux Montréal, annulé à cause de la fermeture de la salle où devait se tenir l’événement. Robert Leroux, qui allait devenir libraire (et qui l’est toujours), trouvant que ces textes méritaient d’être diffusés et lus puisqu’ils ne pouvaient être entendus, a investi le montant de sa bourse dans la création d’une maison d’édition qui a vécu le temps de ce titre, tiré à 500 exemplaires, tous vendus.

À cette époque, la toute jeune Hélène Rioux est convaincue d’une chose : elle sera poète. « C’est d’ailleurs tout ce que je savais à ce moment-là. Rien d’autre, me dit-elle, alors que nous étions attablées devant une assiette de pâtes. Le reste allait venir plus tard. Graduellement. Les nouvelles. La traduction. Le roman. » Comme on tisse sa toile sans savoir la taille qu’elle aura ni connaître l’angle qu’elle prendra. Et poète, elle l’est toujours, même si elle ne publie plus ses textes poétiques, privilégiant la fiction.

Troisième au Concours de nouvelles de Radio-Canada en 1986, elle n’a pas cessé depuis de recevoir prix littéraires et mentions, tant pour ses romans que ses traductions.

Vient de paraître Nuits blanches et jours de gloire, le troisième tome de cette tétralogie entamée par Hélène Rioux en 2007 qui a pour point de départ le Bout du monde, un restaurant de quartier où se retrouvent habitués et chauffeurs de taxi, à partir duquel gravitent une pléiade de personnages de partout au monde. L’action se déroule lors du solstice d’été, chacun des « Fragments du monde » qui chapeautent cette série se déroulant au changement de saison, choix naturel pour celle qui a d’abord été poète et pour qui solstice et équinoxe créent par leur simple évocation un sentiment de poésie.

La poésie n’est pas qu’un genre littéraire, ni que des poèmes et de la prose poétique. « La poésie est un état, une façon de penser et d’écrire, un regard sur les petites choses du quotidien qu’elle débanalise. La poésie est partout », continue-t-elle. Dans chacun des livres d’Hélène Rioux. Dans cette magnifique série qui est un peu le prolongement de son premier titre paru, puisqu’elle constitue une sorte de « suite pour des visages », et non pas un seul, rappelant en ceci le titre de son premier livre. « Des visages dont je me suis éprise et qu’il m’est difficile de faire disparaître. Des personnages auxquels je me suis attachée, que j’aime, que j’écoute. Ce sont eux qui me dictent la suite. »

Hélène Rioux pensait qu’elle serait toute sa vie poète. Elle n’avait pas tort. La poésie est en elle et porte son écriture.

Texte publié dans

Savoureuse la cuisine péruvienne

Filed under: Le plaisir des papilles,Signé Lali — Lali @ 16:33

La contemplation d’un plat suffit-elle à titiller les papilles, à piquer la curiosité au point de tenter qui l’examine de pousser la porte de l’endroit où on le sert?
Peut-être pas. Et pourtant, comme je voudrais que ce lomo saltado, un émincé de bœuf aux légumes aussi savoureux que bien présenté vous fasse saliver au point de me demander où vous pouvez le déguster.
Je pourrai alors vous parler de Pat’e Palo, ce restaurant péruvien sans prétention de la rue Beaubien, à quelques coins de rue du cinéma, lequel offre des plats de poissons, de fruits de mer, de poulet et de bœuf des plus tentants et où la gentillesse est aussi au menu. Ce qui ajoute au plaisir de la table et qui me donne envie de m’y attabler à nouveau.

Quand Valentina et Hilary s’attaquent à Ives

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 10:39

On dit des compositions de Charles Ives, natif du Connecticut, qu’elles comportent des rythmiques si complexes qu’il faut des virtuoses pour les interpréter, ce qui ne semble pas avoir fait peur à la brillante violoniste Hilary Hahn ni à la pianiste Valentina Lisitsa, une habituée du Festival de Lanaudière, car elles ont décidé de s’attaquer aux sonates pour violon et piano du compositeur états-unien. Celui-ci, fortement influencé par la musique de fanfare, mélange dissonances et harmonies, ce qui peut dérouter ceux et celles qui ne connaissent pas sa musique, laquelle est magnifiquement portée par les deux artistes qui redonnent à ces sonates peu connues en dehors d’un cercle des mélomanes avertis un air de jeunesse.

À titre d’exemple, le troisième mouvement de la Sonate no.3 :

Ce que mots vous inspirent 580

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Il n’est au monde rien de plus rare qu’une personne que l’on peut supporter tous les jours. (Giacomo Leopardi)

*toile signée Hugues Merle

Du fond du cœur, merci

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:22

Si vous n’avez pas encore lu les textes inspirés par la toile du 8 janvier, une belle surprise vous attend. En effet, ce n’est pas un envosmotiste qui s’est joint à nous cette semaine mais quatre, ce qui constitue une récolte exceptionnelle. Merci donc à Lune (qui n’est pas une nouvelle venue pour nous bien que ce soit sa première contribution à En vos mots); à legranch, dont je sais rien, mais qui a su en un court dialogue animer avec brio la toile; à Ellia Gouté, qui en quelque coups de plume a tissé une histoire à la mesure de son pseudo; à Pivoine qui, à peine son texte déposé envoyait un autre texte pour la toile suivante; aux « filles du Sud », c’est-à-dire Lou et Chris; et à Armando qui a été de tous ces rendez-vous dominicaux.

À vous tous, envosmotistes et ceux qui les lisent, merci. Du fond du cœur. Vous êtes les animateurs de cette chronique.

*toile de Marie Engelina van Regteren Altena