Lali

5 janvier 2012

Les vers de Nâzim 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

24 septembre 1945

Le plus beau des océans
est celui que l’on n’a pas encore traversé.
Le plus beau des enfants
n’a pas encore grandi.
Les plus beaux de nos jours
sont ceux que nous n’avons pas encore vécus.
Et les plus beaux des poèmes que je veux te dire
sont ceux que je ne t’ai pas encore dits.

Que c’est beau de penser à toi :
à travers les rumeurs de morts et de victoire
en prison
alors que j’ai passé la quarantaine…

Que c’est beau de penser à toi :
ta main oubliée sur un tissu bleu
et dans tes cheveux
la fière douceur de ma terre bien-aimée d’Istanbul…
C’est comme un second être en moi
que le bonheur de t’aimer…
le parfum de la feuille de géranium au bout de mes doigts,
une quiétude ensoleillée
et l’invite de la chair :
striée d’écarlate
l’obscurité
chaude
dense…

Nâzim Hikmet, Il neige dans la nuit et autres poèmes

*choix de la lectrice de Kathy Weber

Vera, un jour pas comme les autres

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:08

Le mariage de ma mère est le quatrième roman jeunesse de l’auteure portugaise Alice Vieira que je lis. Et comme chacune des fois, elle a su me gagner dès les premières lignes.

Comme elle en a l’habitude, Alice Vieira a choisi d’entrer dans la peau du personnage principal, à savoir la narratrice, en utilisant le je de circonstance. C’est donc Vera qui nous raconte son histoire, ou plutôt qui la raconte à son docteur (pour ne pas dire psy). Une histoire qui débute le jour du mariage de sa mère, alors que celle-ci a choisi pour l’occasion une tenue qu’elle juge immonde et mal assortie à ses kilos en trop, ses boutons et ses cheveux impossibles à peigner. Mais comment sa mère pourrait-elle savoir tout ça, elle qui l’a abandonnée alors qu’elle avait quelques semaines afin de mener une carrière internationale de mannequin? Comment serait-elle au fait de ces détails qui concernent sa fille alors qu’elle ne s’est jamais intéressée à elle que quelques heures par année, la petite étant élevée par l’épouse d’un cousin lointain qui n’a de cesse de lui répéter qu’elle n’est rien pour elle?

Une mère absente et le manque d’amour ont été si forts que pour les contrer Vera a donné à des personnages de second ordre, notamment les futurs maris de sa mère qui ne sont jamais devenus des beaux-pères et une grand-mère imaginaire, des rôles si importants que cela lui a permis de survivre à sa manière.

À priori, il n’y a rien de gai dans la vie de Vera. Et pourtant, parce qu’Alice Vieira est passée par là avec sa baguette magique, son sens de l’autodérision et sa connaissance des relations humaines, le livre n’est pas triste. Il est même parfois loufoque. Et pas que ça. Il est émouvant.

Le mariage de ma mère, bien que destiné aux jeunes, est, selon moi, pour tout le monde. Enfin, pour ceux capables de se laisser attendrir par une adolescente qui ne désire qu’une chose, être aimée, et qui, le jour du mariage de sa mère, fera une rencontre qui risque de changer sa vie.

Vous êtes convaincus? Pas encore? Alors, il ne vous reste qu’une chose à faire. Vous filez chez votre libraire ou à la bibliothèque, vous lisez le premier chapitre. Il est certain que ça ne vous suffira pas. Je ne dis que ça.

De toute beauté!

Filed under: Signé Armando — Lali @ 14:19

Il n’y a pas d’autre façon de décrire ces photos prises par Armando, je crois…

Pour Flairjoy, notamment

Filed under: Avec elles, avec eux... amitiés et projets — Lali @ 10:39


Renée Chevalier, La Vierge à la mouche Stigmate III (vue partielle)

Le 5 novembre dernier, je vous avais fait part d’une exposition de Renée Chevalier qui débutait et à laquelle j’avais collaboré à ma manière, soit en écrivant un texte à partir de son travail.

Le texte est maintenant en ligne. Il est signé Christine Champagne, le nom de Lali hors d’ici.

Bonne lecture à ceux qui le liront, notamment Flairjoy qui souhaitait pouvoir le faire.

Ce que mots vous inspirent 573

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Quoi qu’en pense la raison, il faut penser avec la vie, et quoi qu’en pense la vie, il faut rationaliser la pensée. (Miguel de Unamuno)

*toile de Guido Reni