Où serons-nous… 4
Le vent épuise la rumeur des arbres
ce frémissement voile la fenêtre
chère dormeuse où trouves-tu
la continuité de ton rêve
Jacques Ouellet, Où serons-nous dans une heure
*choix de la lectrice d’Adelaide Cole Chase
Le vent épuise la rumeur des arbres
ce frémissement voile la fenêtre
chère dormeuse où trouves-tu
la continuité de ton rêve
Jacques Ouellet, Où serons-nous dans une heure
*choix de la lectrice d’Adelaide Cole Chase
J’aimais l’idée de ces trois lecteurs de romans policiers, affectés au Bureau des Risques et Périls du ministère de l’Intérieur, afin de répertorier les titres de la littérature policière récemment parus selon certains critères de faisabilité et aussi, de détails novateurs. J’aimais aussi l’idée qu’avec une telle expérience ils décident de concocter le meurtre parfait. C’est d’ailleurs ce à quoi ils s’appliquent, ou plutôt se sont appliqués, puisque le roman de Jean-Baptiste Baronian s’ouvre sur la découverte d’un cadavre.
De fil en aiguille, nous apprendrons qui sont les protagonistes de cette histoire, ce qui lie chacun d’entre eux avec les autres directement ou indirectement, ainsi que les raisons et les circonstances qui ont poussé trois d’entre eux à s’allier pour éliminer quelqu’un. Et ça tient la route. Vraiment. Baronian sait raconter et il connaît le genre. Et même si je ne m’attendais pas à trouver un mort dès la première page, mais plutôt des détails sur le travail de ces lecteurs au quotidien, je me suis laissée prendre au jeu de ce meurtre parfait.
Vous l’aurez compris, Le Bureau des Risques et Périls n’est pas juste un roman policier. C’est aussi un roman ludique, authentiquement belge dans son surréalisme.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».
Se taire à l’écoute
pour qu’un poème respire
il faut le silence
silence liminaire
des lentes germinations souterraines
lorsque jaillissent les mots
dans l’éclat des enfantements
silence
quand la voix se repose
et que le texte n’en finit pas de résonner
dans nos solitudes visitées,
a écrit Colette Nys-Mazure.
Et je reste là, avec ma poignée de mots, dans un silence incertain, incapable de les agencer.
Comme s’ils n’avaient plus sens, plus cours.
Et je me tais, tandis que je les lance sans savoir s’ils atteindront une cible dont je ne sais rien.
*toile de Mark Thompson
Quand Chris, qui a beaucoup aimé 84 Charing Cross Road, et elle est loin d’être la seule à avoir une affection bien spéciale pour ce récit signé Helene Hanff, m’a demandé de lui suggérer d’autres romans épistolaires, j’ai décidé de faire profiter les amis du pays de Lali de ma réponse plutôt que de lui envoyer un courriel.
Voici donc, pour qui, comme Chris, aime les romans où s’échangent des lettres, quelques titres :
– Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, pour Guernesey, pour ses personnages, pour la tendresse qui se dégage de cette histoire sur fond de Seconde guerre mondiale.
– Angéline de Montbrun de l’écrivaine québécoise Laure Conan, parce que c’est un classique, que c’est le premier roman épistolaire que j’ai lu, il y a de cela 35 ans, et parce que j’en conserve un souvenir ému.
– Inconnu à cette adresse, court roman ou longue nouvelle, un des titres les plus bouleversants de ma vie de lectrice.
– L’amour est à la lettre A de Paola Calvetti, par pour l’histoire d’amour, mais bien pour la librairie de l’histoire.
– Vingt-quatre heures d’une femme sensible, qui réunit des lettres de toute beauté, mettant en scène de vrais personnages de roman, comme il n’en existe plus.
– L’immense abandon des plages de la Québécoise Mylène Durand, malgré un sujet difficile (le suicide d’une mère), pour la langue magnifique, les images évoquées et les paysages.
– Cher Diego, Quiela t’embrasse, pour le Paris des peintres de Montparnasse, pour Diego Rivera, pour celle qui a été sa première épouse, pour la plume remarquable d’Elena Poniatowska.
– Les lettres chinoises de Ying Chen, où il est question d’amour, de déracinement, de mal du pays dans un livre remarquable qui a marqué la littérature de chez nous.
– Se résoudre aux adieux de Philippe Besson, un livre à moitié réussi, mais dont l’écriture simple est forte et évocatrice.
– Un homme à distance de Katherine Pancol, parce que c’est une histoire de libraire, et que je suis incapable de résister à de telles histoires.
– La tentation d’Édouard de la Belge Élisa Brune, un regard sur l’art, sur la beauté, sur l’être humain, sur le quotidien et sur les fantasmes.
Et maintenant, à vous d’ajouter quelques titres à la liste destinée à Chris!
*toile d’Édouard Vuillard
Jour après jour, depuis dimanche, il n’a cessé de contempler la toile qui vous a été offerte. Cent histoires lui sont venues qui se sont échappées. Sauf une. La bonne. Celle qu’il a choisi de partager avec nous. Vous en avez une aussi?
*toile de Samuel van Hoogstraten