Lali

23 janvier 2012

Les mots de Sylvain 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

la mer est bleue le sable est blanc
et le temps s’amuse autrement

le soleil seul sait le secret
qui nous déchiffre discrètement

et rien de nous n’est singulier
sinon nous deux

Sylvain Lelièvre, Entre écrire

*choix de la lectrice de Wim Zurné

En compagnie d’Yves Simon parlant des femmes

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:49

« … le temps et l’espace entre les êtres deviennent parfois si considérables qu’on se demande comment ces planètes ont pu un jour graviter dans un même ciel. »

Belle question que pose Yves Simon dans La compagnie des femmes, un récit proche de l’autobiographie que lui avait demandé son éditeur, sans tous les éléments factuels qu’on lui avait suggéré de glisser au fil des pages. L’auteur des Jours en couleurs, roman publié il y a 40 ans cette année, a plutôt joué sur les teintes et les demi-teintes, l’élan et le départ, pour remonter aux sources, à l’enfance, aux lieux, et aux femmes, pour nous parler de lui, de ce qui restera, de ce qui s’est envolé, de ce qu’il a choisi de ne pas retenir.

Un parcours entre Paris et Aix-en-Provence servira à cette introspection jugée nécessaire par celui qui s’y est plié afin d’établir où il en est et surtout ce qu’il veut, alors que les années ont gommé certains souvenirs, dont la voix de son père décédé alors que l’auteur avait 20 ans et des poussières. Alors aussi qu’il aura 70 ans en 2014, qu’il le sait même s’il ne les sent pas dans ses veines, et que celle qu’il aime et qui l’aime le sait aussi, elle qui voudrait qu’il pose enfin ses bagages quelque part. Finalement.

L’auteur, parti sur un coup de tête, avec le projet d’aller se recueillir sur la tombe d’un ami, avec l’intention de mettre fin à une histoire parallèle pour préserver un amour qu’il a attendu toute sa vie, avec le rêve que les rencontres de hasard seront, comme elles le souvent, déterminantes, signe avec La compagnie des femmes, un livre sans compromis où il n’a pas nécessairement le beau rôle. Un livre qui dresse le bilan d’une vie de rencontres et d’étonnement, de quête et de fuites, un livre qui parle de ceux qu’il a aimés une heure ou toute sa vie, et qui ont fait de lui ce qu’il est. Un livre pour souligner leur importance. Un livre pour aller de l’avant avant d’avoir perdu la partie. Un live qui s’inscrit dans la lignée de ses livres précédents et de son album Rumeurs, paru en 2007, parfait accompagnement pour ces pages d’errance à la poésie omniprésente.

Les livres ne nous apprennent rien

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:01

Les livres ne nous apprennent rien.
À moins que ce ne soit la vie qui soit mauvaise enseignante.

Elle n’était pas préparée à cela. Aux mots d’amour. Aux souvenirs qui ont jailli qu’elle croyait oubliés, du moins pour lui, alors qu’en elle tout était toujours aussi vif, le désir qu’elle avait tu, les gestes qu’elle n’avait pas osés.
Les quinze ans qui les séparaient y étaient pour quelque chose.
Elle n’était pas prête à défier les regards des uns et des autres.
Pourtant. Ceux qui les avaient croisés ensemble n’avaient vu qu’un couple à la trentaine rayonnante, malgré ses 25 ans à lui, ses 40 ans à elle.
Sans penser une seconde qu’ils n’avaient jamais franchi la frontière ténue qui sépare parfois l’amitié de l’amour.

Les livres ne lui avaient rien appris, me disait-elle. Ni la vie.

Je n’ai trouvé dans mes souvenirs livresques aucun titre qui la pousserait à se jeter à l’eau.
En aurais-je trouvé un que je me serais quand même tue. Je crois.

*toile de Daniel Ibanez

Éternelle

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 11:11

Son cœur qui bat trop vite.
Les mots qui ne suffisent plus.
Et la voix d’Etta James qui parle d’elle, qui parle d’eux.
Éternelle. Comme elle souhaite leur histoire.

*sur une toile d’Anwen Keeling

Ce que mots vous inspirent 585

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Personne ne sait comment sont exactement les choses quand on ne les regarde pas. (Hubert Reeves)

*illustration de François Schuiten