Avec Paco, Jacques Folch-Ribas signe un roman sur l’enfance, l’apprentissage de la langue et des langues, la guerre, la révolution et l’amour, mettant en scène un jeune garçon qui, au fil des pages, va devenir un homme. Un roman auquel je reprocherai l’usage alternatif de la première personne et de la troisième qui, dans certains cas, notamment dans Le sermon aux poissons, sert le roman parce que le personnage principal et narrateur est en pleine confusion, mais qui ici déconstruit le rythme et n’apporte rien à la densité des personnages et à la force des situations.
Paco demeure un roman qui se laisse lire, malgré ce détail qui n’agacera peut-être que moi. C’est de plus un roman attachant parce qu’on s’attache à Paco et parce que Jacques Folch-Ribas sait nous prendre par la main et nous raconter une histoire avec une manière bien à lui, où bien souvent tout se joue dans les regards des uns et des autres, entre eux, ou sur les gens, les situations, les objets.
Petit bémol pour qui a révisé le roman : Margarita devient soudainement Magdalena pour redevenir Margarita plus loin. C’est une autre chose qui m’irrite. On ne me changera pas.
Ceci dit, qui a envie de se plonger dans un roman autour de la naissance de la Seconde République espagnole où il ne sera pas question uniquement de politique mais de sentiments à cause de la jeunesse du personnage principal, sera servi. Paco reste un roman réussi malgré mes réserves.