Elle était dans l’ombre, muette, silencieuse, blessée, avec pour tout univers des livres, du papier, des notes de musique, des couleurs, tout ce qui pouvait la faire rêver un peu, la faire se sentir en vie quand on revient de loin, quand le chemin parcouru ne peut mener qu’à soi, parce qu’on a tout perdu en route. Mais même sans lumière braquée sur elle, il a remarqué la lectrice d’Angel Zarraga. Il l’a si bien remarquée qu’elle est sortie de l’ombre, qu’elle a rayonné. Tellement rayonné qu’il a été éblouie par la métamorphose. Et alors que petit à petit l’ombre à nouveau se glisse, elle a cette conscience propre à certains êtres, cette conscience de savoir que sans son regard sur elle, elle n’y parviendra jamais tout à fait. Presque, mais jamais tout à fait.