Lali

Et sûrement que j’écrirai, que je me laisserai porter par les mots d’un livre ouvert au hasard, par les teintes d’une toile. Oui, sûrement. Après quelques visites ici et là. Du côté de Déblogue, du jardin des livres et des champs, des Fenêtres sur la cour et de Sur ma planeth. Pour me nourrir, pour rêver, pour me gaver de toiles, de photos, de phrases. Pour le bonheur du partage que m’offre le net. Et j’ouvrirai le livre posé sur ma table de travail. Je me glisserai dans la peau de la lectrice de Juan Carlos Castagnino pour un quart d’heure ou deux heures. Pour continuer de rêver.

Elle pourra ouvrir n’importe lequel des livres de sa bibliothèque. Au hasard. Il y aura toujours un passage qui lui rappellera un moment de bonheur. Un chapitre qui racontera un plat de pâtes préparé à deux. Une phrase relatant ce jour où le héros offre des roses à celle qu’il aime. Un paragraphe décrivant un baiser de cinéma qui lui fera caresser ses lèvres de la langue pour en retrouver le goût. Un roman exprimant le bonheur tout simple de contempler le ciel à deux, de partager le même chocolat, de marcher main dans la main insouciants du temps qui passe, de poser la tête sur une épaule et de marcher dans un parc.

Et la lectrice de Rita Pedullà sourira. Ailleurs que dans les livres, par personnages interposés, elle aura elle aussi vécu tout ça.

Elle en est encore à apprivoiser les O et les A, les B et les D. Tout est encore tout nouveau, tout est encore tout beau. Car ce n’est que depuis quelques semaines que la petite lectrice de Robert Duncan est entrée au pays des mots, pas ceux qu’on murmure, mais ceux qui se donnent au fur et à mesure, peu à peu, ceux qui s’offrent comme le plus éblouissant des cadeaux pour celle émerveillée, assise sur les marches, attendant fort probablement l’autobus scolaire qui la mènera vers d’autres lettres, d’autres mots, et bientôt des phrases.

Et l’automne ne cesse de se déployer, d’étaler ses couleurs, de séduire l’œil de celui ou celle qui sait s’arrêter. Qui sait profiter de l’instant sans penser à autre chose qu’à ce précieux moment. Je sais Édith, la photographe du jour, l’artiste-peintre, dont je vous invite à aller voir la galerie, ainsi. Une gourmande des couleurs et des petits moments tous doux.