Lali

Elle a offert au lecteur de John Singer Sargent quelques livres. Des livres qu’elle a lus, des livres qui étaient siens, des livres dont elle a elle-même tourné les pages. Parce qu’elle a aimé ces livres. Parce qu’elle a envie qu’il les aime aussi. Pour le partage.

Et en cette minute, elle l’imagine, ainsi, plongé dans un recueil de poèmes ou de nouvelles. Et en cette minute, elle se demande lequel le tentera en premier. Et en cette minute, elle voudrait bien l’entendre lire à haute voix.

Il fallait juste lever les yeux. Il fallait juste me précipiter sur le balcon. Car celui qui se lève dans mon bureau se couche dans mon salon. Et ce soir, je le sens, je le vois, il s’est endormi paisible et radieux. Le soleil serait-il amoureux?

Le décor auvergnat automnal capté par mon amie Géraldine me donne envie de partir la rejoindre. Juste pour être là, avec elle, à regarder la vie en pleine mutation. Peut-être même sans parler. Parce que le silence est bon. Pas avec tous. Mais je sais qu’il l’est avec elle.

Il y a, il y aura toujours, chez la lectrice de Danielle Miquel, ce bonheur de lire allongée, loin de tout, loin de la rumeur, loin des intentions qu’on lui prête. Il y a, il y aura toujours, ce sentiment qu’elle est aimée, qu’elle aime. Il y a, il y aura toujours, et de ça elle ne veut jamais douter, quelqu’un qui la regardera lire, parfois de loin, parfois dans la même pièce. Il y a, il y aura toujours des jours où elle sort des livres pour les vivre.