Lali

13 octobre 2007

Des mots qui éclairent la nuit

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 19:53

j_philip

Tout est seul
On se prend à citer
ses maximes d’enfance
langue de rouille
mâchoires qui oublient
des dents sur la peau
d’abord l’effacement
on repousse demain
au fond des mots
rien ne sépare plus le silence
d’une rumeur lointaine
en ce point noyé du ciel
où les indices sont abolis

Puis de nouveau une âme
possible pour recueillir
les lambeaux du monde
de nouveaux quelques vérités
le sommeil, le souffle
qui lentement se déploie
des tristesses presque légères
quand la lumière vient voler
jusqu’aux draps froids
on dénoue peu à peu
les doigts des cadavres
on bouge, on crée
une bordure à l’horizon
de nouveau on crée

Il a suffi de ces vers tirés de Noir déjà de Louise Dupré pour que la lectrice de John Philip ait cette impression de saisir l’insaisissable. Quelques mots. Si peu de mots. Mais des mots qui éclairent la nuit qui tombe et le lit défait.

Si peu de choses en vérité

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 11:49

cji

Je sais peu de choses, si peu de choses en vérité. Les certitudes ne sont rien. Elles peuvent voler au vent au détour d’une phrase. Je sais si peu de choses. Je sais seulement le bonheur de me plonger dans les toiles pour y déceler une histoire ou un morceau d’âme. Je sais seulement ces longues heures dans les livres d’art ou sur la toile. Et je sais le bonheur de la tourneuse de pages de Corinne Jordan-Ivers.

Celle qui a choisi de se taire

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:08

davids

Un peu comme l’art, le silence est partout.
Dans un coin d’un cœur déçu. Dans le regard pathétique de la fin imprévue d’une histoire qu’on sait pourtant inachevée. Dans les chansons qu’on écoute. Dans chacun de nos rires d’enfant. Insouciants et libres. Vrais.

Un peu comme l’art, le silence est partout.
Et par moments on l’entend tellement fort. Parfois dans nos fêlures le silence, comme un murmure léger, une douce brise maritime, nous cajole de quelques mots non dits, pour nous rappeler, que nous ne sommes que l’addition de nos silences précieux, dilués dans des mots qu’on écoute plus vraiment, puisque seuls les souvenirs nous caressent le cœur, malgré leurs silences.

Ces mots ne sont pas les miens. Ce sont ceux d’Armando il y a six mois. Ce sont ceux que me dictent la lectrice d’André Davids qui a choisi de se taire.

Elle qui n’a plus vingt ans depuis longtemps

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 9:25

ctl

Seuls les yeux ne vieillissent jamais : l’âge passe et ne touche pas le regard. (Tahar Ben Jelloun dans L’auberge des pauvres)

Elle qui n’a plus vingt ans depuis longtemps, elle, cette peut-être grand-mère au cœur chargé de souvenirs, a encore les yeux qu’elle avait quand elle a reçu sa première lettre d’amour. Il y a longtemps, très longtemps.

Ces mêmes yeux qu’aujourd’hui alors que je la vois sourire en lisant un message d’amour d’un peut-être petit-fils. Non, les yeux ne vieillissent jamais. Ceux de la lectrice de Christelle Lods-Taniukiewicz en sont la preuve alors qu’ils brillent comme ils brillaient à vingt ans, comme ils brilleront éternellement,

Le bonheur de pouvoir m’inscrire quelque part

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 9:08

amanda_l

Il me semble, sous cette lumière parfaite pour les photographes et les peintres qui, ce matin, entre dans ma pièce d’écriture, être ce personnage dessiné par Amanda Luv. Celle qui s’habille de mots venus des livres, de lettres d’amour ou d’échanges par courriels.

Il me semble ce matin n’avoir besoin que de mots et de toiles pour tout vêtement, alors que je viens ici, mon âme parfois mise à nue, le cœur ouvert, avec nulle autre intention que de partager quelques morceaux d’éternité.

Il me semble ce matin être plus heureuse que d’habitude. Je ne sais si c’est cette lumière, je ne sais si ce sont les mots, je ne sais si ce sont toutes ces couleurs dehors, je ne sais si c’est parce que je compte écrire une partie de la journée. Je sais juste que le bonheur gonfle ma poitrine alors que le soleil taquine ma joue. Je sais juste le bonheur d’être en vie et de pouvoir m’inscrire quelque part.