Des mots qui éclairent la nuit
Tout est seul
On se prend à citer
ses maximes d’enfance
langue de rouille
mâchoires qui oublient
des dents sur la peau
d’abord l’effacement
on repousse demain
au fond des mots
rien ne sépare plus le silence
d’une rumeur lointaine
en ce point noyé du ciel
où les indices sont abolis
Puis de nouveau une âme
possible pour recueillir
les lambeaux du monde
de nouveaux quelques vérités
le sommeil, le souffle
qui lentement se déploie
des tristesses presque légères
quand la lumière vient voler
jusqu’aux draps froids
on dénoue peu à peu
les doigts des cadavres
on bouge, on crée
une bordure à l’horizon
de nouveau on crée
Il a suffi de ces vers tirés de Noir déjà de Louise Dupré pour que la lectrice de John Philip ait cette impression de saisir l’insaisissable. Quelques mots. Si peu de mots. Mais des mots qui éclairent la nuit qui tombe et le lit défait.