Il a lu tant de poèmes. Tant de poèmes que les siens lui semblent maladroits. Tant de poèmes avec les mots qu’il aurait voulu trouver et qui ne sont jamais venus à lui de si belle façon que ce soir seuls les vers de Natália Correia lui semblent justes pour lui dire ce qui lui brûle les lèvres :
Laisse courir
dans les couloirs secrets de ton corps
les chevaux vertigineux de tes désirs.
Eux seuls connaissent la destinée
que l’esprit voilé par des brumes honteuses
n’ose pas découvrir
Mes mains se cherchent sur ton corps
Pour saisir ta forme la plus complète.
Si tu pars, je garderai la robe
De ta nudité parfaite.
Mais ce que le poète d’Hervé Thibault ne veut pas toujours croire, même si elle le lui répète ad nauseam, même s’il voudrait la croire, c’est que tous les poèmes qu’il lui a dédiés seront toujours pour elles les plus beaux.