Lali

8 octobre 2007

La page 82

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 21:35

bsh

Elle a laissé le livre ouvert à la page 82 sur la table à café. La lectrice de Beate Steinebach-Hagenlocher est allée s’allonger, nue. Elle sait qu’il la rejoindra. Elle sait parce que ces mots :

Tu me bois et tu me caresses
et c’est toi que tu fais naître à nouveau
tu te découvres léger nuage brume poème
quand tu pensais lourd et viril un homme
et tu es à la fois femme
je t’offre toi et moi conjugués
et tu me rends à moi-même ma propre image
que j’avais égarée au cours des siècles

(in Traces de Marcelle Roy)

L’écrivaine et sa source d’inspiration

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:55

chevalier tayler 2

Elle n’a jamais si bien écrit que maintenant. Elle n’a jamais trouvé les mots aussi facilement que maintenant. Elle n’a jamais su saisir les images et les impressions avec autant de justesse que maintenant. Lui-même l’a remarqué. Lui qui la lit inlassablement. Lui à qui l’écrivaine d’Albert Chevallier Tayler a dû expliquer que c’est ainsi pour deux choses.

Elle a trouvé en lui son inspiration.
Et elle l’aime.

Il tente de dire que ce sont de bien minces raisons. Mais au fond, il sourit. Il aime bien être la muse de celle qu’il aime.

Un poème pour une statue

Filed under: À livres ouverts,Signé Armando,Vos traces — Lali @ 19:21

qu’observent-elles

(photo d’Armando)

Je raconterai la beauté des statues –
Leurs gestes immobiles ordonnés et froids –
Et parlerai du visage des navires

Sans que personne ne découvre les secrets
Qui tels des fleuves coulent dans mes bras
Et emplissent de sang la pointe de mes doigts.

(Sophia de Mello Breyner)

Et probablement n’y a-t-il pas d’autres mots que ceux de la Portugaise Sophia de Mello Breyner pour parler de cette sculpture.

La leçon de chant

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:15

lecon de chant

J’ai étiré mon plaisir. Le plus longtemps possible. Presque goutte à goutte.

Je ne voulais pas terminer le roman de François Emmanuel, La leçon de chant, tant j’ai aimé ce récit qui se lit comme on lit une partition. Au même rythme. Avec les mêmes envolées, les mêmes silences, les reprises.

Une femme, deux hommes. L’amant, le professeur de chant. Tous deux épris d’elle, Clara la mystérieuse qui traîne quelque lourd secret de son enfance en Argentine. Clara, l’écorchée vive, la muette, la tendre, prête à se briser parce que plus fragile que la porcelaine. Clara l’évasive, la fugitive. Clara plus présente par ses absences que sa présence. Clara qui élude pour qu’on élucide. Or, on ne saura peut-être jamais autre chose que des bribes. Jamais LA vérité. Et tout ça n’a aucune importance.

La fascination opère. Celle de celui ou celle qui lit face à la fascination que Clara exerce sur les deux personnages masculins. Celle de celui ou celle qui lit devant cette écriture fine, subtile, toute en nuances et tellement maîtrisée malgré toutes les ellipses que s’autorise François Emmanuel.

La fascination subsiste. L’impression aussi de sortir d’un livre qui change le regard et notre perception.

Charmée par Odette Toulemonde

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 19:01

odette toulmonde

Entrer dans l’univers d’Odette Toulemonde, ce n’est pas autre chose qu’assister à une leçon sur le bonheur. Une belle leçon, peut-être simpliste à certains égards, mais une bien jolie leçon.

Oui, les uns n’y verront qu’un étalage de clichés. Oui certains diront qu’il s’agit là d’un conte de fées pour adultes. Oui, il y a une fin heureuse. Oui, tout ça. Et puis, est-ce si mauvais de se laisser porter par 104 minutes de magie? Est-ce si pénible de rêver avec Odette Toulmonde (campée finement par Catherine Frot) dans ce premier film d’Éric-Emmanuel Schmitt?

J’ai été charmée, j’y ai cru comme enfant je croyais à tout ce que je lisais. Parce que, peut-être y a-t-il un peu de moi dans Odette Toulmonde. Cette naïveté. Cette tolérance. Ce côté bon enfant. Cette envie de danser juste parce que le bonheur n’est pas du caviar dans un bol de cristal mais des pâtes préparées avec amour. Cette facette rêveuse omniprésente. Ce sens de la dérision face aux choses parfois graves.

Oui, j’ai été charmée. Totalement charmée.

Blasés et revenus de tout, évitez la séance, elle vous sera pénible. Rêveurs et idéalistes, foncez : ce film est pour vous. Et pour ceux qui hésitent, pensez à n’apporter que votre cœur et à laisser la raison ailleurs.

Le lierre amoureux

Filed under: Ailleurs,Vos traces — Lali @ 11:39

denise_maison

À Genève aussi, les couleurs s’étalent, presque insolentes de tant de beauté.

Et presque tous les jours, Denise voit la maison sur son chemin s’enflammer, devenir de plus en plus rouge. Si bien qu’il lui a fallu retenir cette passion qui unit le lierre flamboyant et la vieille maison.

Couleurs d’Auvergne

Filed under: Ailleurs,Signé Lilas,Vos traces — Lali @ 11:31

automne_g2

automne_g1

automne_g3

Et les couleurs se sont installées en Auvergne, vives ou estompées, vivantes, tellement vivantes, pour le bonheur de Géraldine et pour le nôtre. Pour ceux et celles qui regardent avec les yeux du cœur. Car il n’y a pas d’autre manière. Ou alors, je n’en connais pas d’autre.