La phrase à commenter
La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer. (Roland Barthes)
Est-ce cette phrase que doit commenter l’étudiante peinte par Toni Lacey? Ou une autre du même auteur? Roland Barthes a écrit tant de phrases qui donnent à réfléchir.
Il me semble en évoquant celle-ci retourner en arrière. 25 ans, ajouterai-je. Et retrouver le grand amphithéâtre où se donnait le cours de critique de deuxième année. Barthes, Derrida, Jakobson, Todorov. Essentiellement. Des lectures que d’autres trouvaient arides, mais qui, si ma mémoire n’est pas trop vacillante, me passionnaient. Enfin, il y avait de la viande autour de l’os. Enfin, je pouvais voir les nuances. Enfin, j’avais de quoi bâtir une argumentation en choisissant la forme de critique qui s’imposait. Et j’ai pu le faire sur les bancs de l’Université de Montréal et pas beaucoup plus par la suite.
En effet, j’ai rarement eu l’occasion de me servir de ces notions acquises à coût de lectures et de dissertations. Et quand il m’a été donné de le faire, j’ai bifurqué loin de ces avenues. Le compte rendu impressionniste m’a toujours davantage attirée. Même si je sais me débrouiller avec une certaine aisance dans des argumentations étoffées de citations.
Qu’en est-il de cette étudiante aux prises avec Barthes? Sur quoi basera-t-elle sa dissertation? Citera-t-elle des auteurs? Établira-t-elle le contexte sociologique, historique et littéraire ou se permettra-t-elle d’écrire ce qu’elle ressent sans mise en scène? Peut-être ne le sait-elle pas encore. Il y a souvent des textes et un rythme qui s’imposent sans qu’on n’ait rien décidé. Je ne m’immiscerai pas. Je crois qu’elle est suffisamment inspirée pour ne pas avoir besoin que je ne lui souffle que je respire.