La chaleur de son corps
Je crois que les yeux de la lectrice de James Cahill se sont troublés. Mais je ne le lui dirai pas. Il n’aime pas quand elle pleure s’il n’est pas là pour boire ses larmes. Je ne dirai rien. Je ne ferai que transcrire ici le poème de Gabriel Cousin, tiré du recueil Dérober le feu qui a tant ému la lectrice :
La chaleur de son corps
Je rêvais appuyé sur une table, lorsqu’elle vint par derrière et me prit dans ses bras.
La chaleur de son ventre sur mes reins, le moelleux de ses seins contre mon dos, le désir de ses mains sur ma poitrine m’envahirent.
Son souffle s’effilait sur ma nuque. Son cœur résonnait et se confondait avec le mien.
Nos corps devinrent vivants.
Bien plus tard, alors que le travail me harcelait, que la ville me piégeait et que la fatigue s’épanouissait comme une ivresse, je sentais encore son corps moulé au mien.
Cela me réchauffait sous la pluie comme un soleil posé sur mon dos.