Lali

24 février 2012

Marche forcée 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Bien longtemps je t’ai celée…

Bien longtemps je t’ai celée,
comme l’arbre en son feuillage
le fruit lentement mûri;
et, lucide fleur de glace
sur le miroir de la vitre,
dans mon esprit tu fleuris…
Et je sais ce que veut dire
ta main dans ma chevelure;
je porte en moi de tes pas
cette infime fléchissure,
et la courbe de tes côtes
s’il advient que je l’admire
comme un qui s’y reposa,
pur miracle qui respire;
dans mes rêves bien souvent
mes deux bras deviennent cent
et comme un dieu dans un rêve
dans mes cent bras je te prends.

Miklós Radnóti, Marche forcée

*choix de la lectrice de Frances Strain

Ni réssurection, ni Mozart

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:43

Il n’est pas ici question de Mozart, ou si peu, car il ne s’agit pas de musique, pas plus qu’il ne s’agit de ressusciter qui que ce soit. Il s’agit d’une image à laquelle on s’accroche le temps d’une conversation pour tuer le temps dans cet été 1940 où la guerre étend ses tentacules au large de Paris et où des exilés russes rêvent à haute voix de ceux qu’ils ressusciteraient volontiers.

Il n’est pas question de Mozart, mais il y a là, au milieu de cette communauté sur lequel le temps s’est quasi figé parce que tous ses membres avaient jusqu’ici refusé de partir, Maria Leonidovna, alter ego de Nina Berberova. Il y a aussi là un homme surgi de nulle part, qu’elle abrite quelques jours dans l’annexe, un homme qui se dit musicien, mais dont ne saura rien, ni la nationalité, ni la situation.

Il s’agit d’un récit de 70 pages environ qui relate quelques jours dans la vie de quelques Russes au large de Paris, alors que les premiers bombardements sur la ville font se jeter sur les routes de France nombre de gens, dont ceux réunis ici.

La résurrection de Mozart est un récit d’atmosphère qui n’a pas la volonté d’être autre chose. Le résultat : quelque chose de bien ficelé qui n’est pas sans rappeler Les estivants de Gorki ou Oncle Vania de Tchekhov pour l’impressionnisme qui se dégage de ces deux œuvres.

Vacances, me voici

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 15:39

Plus qu’une demi-heure et j’éteindrai l’ordinateur du bureau et les lampes. J’enfilerai mes bottes et mon manteau, puis fermerai la porte. Sans me retourner.
Jusqu’au 5 mars, il y aura des livres, des livres, des livres.
Et des repas entre amis, de la musique.

Vacances, me voici.

*illustration d’Evangelina Prieto

Vestiges d’automne

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 10:56

De jolis « restes » qui m’ont fait sourire!

Ce que mots vous inspirent 609

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. (René Char)

*toile d’Andrea del Sarto