En vers et en prose 25
La lectrice de Shirataki Ikounosuke s’est elle aussi laissée séduire par les mots d’Hélène Dorion. C’est sur cet extrait de Mondes fragiles choses frêles qu’elle s’est longuement arrêtée.
Le temps pose des éternités, puis, sans rien dire, les reprend. Amour, lumière, consolation; lointaine parole, trouée de regrets, infiniment blessée. Une route de terre, la forêt, les rives imparfaites d’un fleuve; toute ville s’oublie. Une vent me reconduit jusqu’à toi. Je murmure – mon amour, et devant moi le paysage résonne du trouble ainsi nommé.
Lentement, quelques ruines. Mon visage contre ta poitrine, je pense à cet instant fugace, à nos vulnérabilités qui frémissent, à cette faille toujours possible, – parce que je t’aime.