Lali

Je n’ai pas eu à prononcer un mot. La lectrice de Kim Roberti s’est littéralement jetée sur le recueil Moments fragiles choses frêles d’Hélène Dorion. « Depuis le temps que j’attends mon tour », a-t-elle dit pour exprimer son empressement. Et je l’ai laissée aux mots de la poète québécoise. Voici ce qu’elle a retenu pour nous :

Une émotion venue de la blancheur. On n’y croyait plus mais elle vient, comme une poussière ramenée par le vent. Dans l’horizon opaque, le blanc continue à se poser sur le blanc. Alors on sait : cela va demeurer. Silence, immobilité, solitude. Le temps n,en finira plus, comme un train ne fait que passer, sans jamais s’arrêter.

Elle a fermé le livre. Il y avait décidément trop de chiffres dans ce livre. Comme si seuls eux importaient. L’âge des personnage. La distance qui les séparait de la ville la plus proche. Le nombre d’enfants. Le nombre de jours d’absence. Le nombre de moutons dans le troupeau. Il n’y avait que des chiffres. Comme si le roman s’était transformé en livre de statistiques. Comme si les émotions n’existaient que si on pouvait les cumuler et les additionner.

Elle a fermé le livre. Les personnages pouvaient vivre jusqu’à 100 ans s’ils voulaient. Elle, elle vivrait sans âge dans une éternité sans chiffres.

*sur une toile de Renee Kahn

Comme le rouge est une des deux couleurs de prédilection de lanourse, je lui offre ces lectrices du peintre Charles Courtney Curran. Une ombrelle rouge, c’est toujours pratique, même si vous n’avez besoin que de vos yeux pour aller chez elle!

Gagnée par la fatigue laissée par les deux derniers jours, je n’irai que demain au salon du livre. Or, je ne crois pas que je trouverai des livres anciens comme ceux photographiés par Chantal chez un antiquaire de Bourgogne. Mais espérons que je pourrai réussir quelques photos pour un reportage ici!

Je sais, je sais, ce n’est pas du tout sérieux de photographier les arbres et les nuages de cette façon… Mais ça m’amuse!

Est-ce impression, est-ce réalité? Je ne sais pas. Mais j’ai vraiment trouvé qu’il y avait beaucoup moins d’arbres à Québec qu’à Montréal, même sur le chemin Saint-Louis, devant les belles maisons bourgeoises qui m’ont paru fort dénudées.

Et les quelques arbres que j’ai pu voir étaient sans vie, de telle sorte que les arbres suisses aux couleurs encore éclatantes photographiés par Denise sont plus que bienvenus aujourd’hui!

J’aime les dimanches matins où, à huit heures précisément, je valide en bloc les commentaires accumulés pendant la semaine sur la toile que je vous propose chaque semaine pour que vous nous la racontiez en vos mots. Qui a écrit cette semaine? Le trio habituel composé de Flairjoy, Denise et Armando ou quelqu’un d’autre – l’écrivain peint par Louis-Gabriel Blanchet, par exemple? C’est ce que nous saurons dans vingt-quatre heures, alors que la toile du peintre Kotianz vous sera dévoilée par les auteurs qu’elle aura inspirés.

Qu’il est bon le café du retour chez soi. Qu’il est tentant le livre qui est resté là. Qu’il fait bon savoir que vous étiez là, même si j’y étais si peu. Oui, comme la vie est douce ce matin, alors que je sais que dans quelques heures ou demain j’irai au salon du livre, question de glaner quelques images, de revoir des gens et de vous rapporter quelques anecdotes. Oh! oui, comme il est bon le café du retour chez soi.

*sur une toile de Deborah DeWit Marchant

Je n’ai pas vu la Chute-Montmorency, comme ce jour de 2007. Je n’ai pas rêvé devant elle, comme l’enfant qui la contemplait. Et pourtant, j’étais à Québec, pas très loin… mais dans un hôtel où toutes les heures du jour étaient bien occupées si bien que je n’ai pu m’échapper que tôt hier matin, le temps de rater quelques photos…