Les vers de Ronsard 11
Et la lectrice de Gustave de Jonghe va repartir avec Les Amours de Pierre Ronsard. Je n’ai pu que lui offrir, elle semblait si enthousiaste. Et puis, j’ai encore tant de recueils qui attendent les lectrices du soir. Je lui ai juste demandé de déposer un poème pour nous, ce qu’elle a fait.
Vu que tu es plus blanche que le lis,
Qui t’a rougi ta lèvre vermeillette
D’un si beau teint? Qui est-ce qui t’a mis
Sur ton beau sein cette couleur rougette?
Qui t’a noirci les arcs de tes sourcils?
Qui t’a bruni tes beaux yeux, ma maîtresse?
Ô grand beauté remplie de soucis,
Ô grand beauté pleine de grand liesse!
Ô douce, belle, honnête cruauté,
Qui doucement me contraint de te suivre,
Ô fière, ingrate, et fâcheuse beauté,
Avecque toi je veux mourir et vivre.