Un recueil qui a trente ans 4
La lectrice peinte par Elfriede Stark-Petrasch a savouré chacun des poèmes du recueil Peinture aveugle de Robert Mélançon. Avec une gourmandise évidente. Puis, elle est partie en laissant le livre ouvert sur ces lignes :
L’amante
Telle la rose mouillée quand
L’aurore, sa rivale, ne s’empourpre
Que de honte pour la clarté
Qui brille entre ses épines plus
Rouge que l’horizon, telle
Tu vins dans l’ébranlement
Du mai le plus beau du siècle,
Telle tu fis du soleil
Un simple trope (ainsi l’aube
À son essor balaie les étoiles,
Poudreuse mémoire du jour
Semée dans les ténèbres pour
Une germination d’énigmes) :
Tu me donnes la forme et
La substance, et la lumière que
Je deviens ne me vient que de toi.