Un recueil qui a trente ans 12
La lectrice du peintre canadien George Agnew Reid a tant aimé Peinture aveugle de Robert Mélançon que je la laisserai partir avec le recueil. Et aussi parce que d’autres attendent leur heure, impatients de vous livrer leurs mots. C’est donc avec le choix de celle-ci que nous fermerons le livre.
Le verger perdu
Il n’est plus une enceinte où je pénètre.
Le jour n’y verse plus la lumière
Qui coule dans la rue.
Ni que diffuse la fenêtre. Le silence
D’une autre solitude que l’absence
Y recueille une autre rumeur que l’été.
Mais il n’est pas un lieu sans lieu, un espace
Sans espace, ni un temps sans cours,
Puisqu’il déploie autour de ton vrai corps
L’aube qui me suscite.