Lali

22 novembre 2009

Scirocco 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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La lectrice peinte par Jerry Ross n’a pas pris la peine d’enlever ni manteau ni chapeau. Elle avait rendez-vous avec la poésie. Avec un poète en particulier, Fulcio Caccia, né en Italie, ayant vécu trente ans au Québec et installé à Paris depuis 1988. Avec Scirocco, dont elle a retenu ces vers qui ouvrent le recueil :

Ceci est l’enjeu Le voyage blanc
mouvement qu’épuise le multiple désir
de toi
Un train fuit Le vent soulève la campagne toscane
la nuit se love
Fragilité Lueur incise Moiteurs
Que dire?
Le temps gronde cascade sous les ruines
Je regarde les pins parasols
la fleur de l’hibiscus tes lettres jaunies
pliées sur la table rauque
Comment parler de toi dans le chaos
Le songe
Comment crier ton nom
Donne-moi la force de me retourner
contre toi et de marcher
vers la frontière amère où tu me convies
enfin

Deux jours dans mes souvenirs 48

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 23:01

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C’est sur une toile de l’artiste Richard Lance Russell que je fermerai ce soir le livre de mes souvenirs. Ils n’étaient pas bien loin, il suffisait de les cueillir et de les partager.

Puissent certains d’entre eux vous avoir fait sourire. Ou fait remonter à la surface les vôtres, qui ne sont peut-être pas si éloignés des miens.

Un jour, j’y reviendrai, je le sens. Et ce jour-là, je ne sais pas encore quand, je vous raconterai ces livres et ces personnages que j’ai tant aimés enfant. À suivre, donc!

Deux jours dans mes souvenirs 47

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 22:01

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C’est à onze ans que j’ai eu mon premier « emploi ». Un emploi d’été, il va sans dire. Quelques heures par semaine, je faisais la livraison à la pharmacie de mes parents, à pied ou à bicyclette selon la distance et accompagnée de mon grand-père paternel si c’était après souper. Et bien entendu que j’avais mes clients préférés. Entre autres, une dame qui avait un magnifique chow-chow que je pouvais caresser chaque fois que je livrais quelque chose. Lequel s’empressait de me montrer sa langue. Bleue. Ça me fascinait.

*toile de Jose Enrique Pinaglia Gavira

Deux jours dans mes souvenirs 46

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 21:01

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Un jour, mon grand-père, qui adorait nous gâter, est arrivé avec un minuscule poste de radio orange assorti d’un écouteur qu’on glissait en douce dans l’oreille. Petit, le transistor se glissait fort bien sous l’oreiller et il suffisait d’appuyer la tête sur celui-ci du côté de l’écouteur pour faire croire que je dormais profondément alors que j’écoutais la fin du match de hockey du mercredi soir que je n’avais pu voir à la télé jusqu’à la fin…

*toile de Mark Norseth

Deux jours dans mes souvenirs 45

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 20:01

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Fin d’après-midi, le jour de mes sept ans. Papa nous avait fait la surprise d’arriver plus tôt et solennellement il a ouvert le coffre de la voiture parce que mon cadeau était là. Pas de papier d’emballage, pas de ruban, pas de chou, rien, mais un cadeau tout bleu! Une bicyclette que je me suis empressée d’enfourcher comme si j’avais fait ça toute ma vie, sous les cris de maman, affolée de me voir partir à l’aventure!

*toile de Valerie Makant

Deux jours dans mes souvenirs 44

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 19:01

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Je me souviens du premier Petit Larousse illustré familial. Ça devait être en 1968 ou 1969. Il avait une couverture rouge avec un L stylisé dessus. Il était beau, il sentait l’encre. Et tous les jours je l’ouvrais à la page des drapeaux avec la ferme intention de les connaître tous.

Un jour, j’ai quitté la maison. Je l’ai emmené avec moi. Il était couvert de papier collant, il ne pouvait plus servir qu’à quelqu’un qui s’était attaché à lui.

*toile signée Henri Lebasque

Deux jours dans mes souvenirs 43

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 18:01

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Je me souviens de vacances à Cape Cod où le soir, quand le soleil peu à peu entrait dans la mer, papa sortait ses jumelles. Lourdes, si lourdes que c’est lui qui les tenait devant nos yeux pour qu’on puisse voir au loin paquebots de luxe, voiliers ou bateaux chargés d’une lourde cargaison. Et je sais que chaque fois que la moindre embarcation croise mon regard, c’est à ce souvenir que je pense.

*toile de Catleen Leavitt

Deux jours dans mes souvenirs 42

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 17:01

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Je ne me rappelle pas avoir été autre chose que curieuse en ce qui concerne la gastronomie. Rien ne m’a jamais vraiment rebuté, même à l’âge où la plupart des enfants n’aiment rien. Ce n’était pas mon cas. J’étais prête à goûter à tout. Aux huîtres dans l’assiette de papa. Aux escargots, parce que c’était amusant de les sortir des coquilles. À la cervelle de veau. Aux câpres. À n’importe quelle sorte de poisson.

À tout? Enfin, presque. Je n’étais pas tentée et ne le suis toujours pas par les insectes, même recouverts de chocolat.

*toile de Jeffrey T. Larson

Deux jours dans mes souvenirs 41

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 16:01

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Heureusement que j’étais une enfant qui aimait les livres, sinon comment aurais-je occupé toutes ces heures où je me retrouvais à la maison plutôt qu’à l’école parce que j’étais malade? Ma spécialité : les otites. La preuve : sur nombre de photos, j’ai une boule d’ouate dans l’oreille. Et sinon, c’était une sinusite. Ou une bronchite. Ou une de ces maladies contagieuses où on vous met en quarantaine. Une année, je me souviens, il y avait presque autant de jours d’absence que de jours de présence sur le bulletin final, c’est tout dire, non?

Oui, heureusement que j’aimais les livres.

*toile d’Alexander Kiselev

Deux jours dans mes souvenirs 40

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 15:01

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Pendant presque 18 mois, je n’ai pratiquement pas souri, ou quand je le faisais, c’était les lèvres closes. Pas question que je ne fasse voir ma « quincaillerie » (terme trouvé par Jean-Pascal, le frère de mon amie Roseline, affublé lui aussi d’un appareil dentaire) à quiconque. 18 mois, c’est très long pour une fille qui sourit tout le temps…

*toile de Barbara Jaskiewicz-Socewicz

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