Lali

19 août 2008

Les mots de Francis D. 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Il suffit parfois de quelques mots, d’une histoire qu’un autre raconte pour que la nôtre remonte à la surface, malgré l’ancre jeté au plus profond de soi.

Il a suffi de quelques mots tirés du recueil La longue course de Francis Dannemark pour que le cœur de la lectrice de Philip Wilson Steer batte trop vite.

La vie encore

Soleil. Soleil et nuages. J’avançais régulièrement – en musique comme toujours et seul comme souvent. Rien à signaler, sinon de soudaines attaques de la voiture par des nuées de feuilles mortes au milieu des grands coups droits du vent : un jeu, une distraction, et le ciel surtout me rassurait, avec ses dessins de dunes dans un désert et, quand les nuages sont des flocons, son ventre fabuleux de bébé léopard.
Quand je serai vieux, ai-je menti en frissonnant un peu, je serai prêt à toujours voyager seul, et nul besoin alors de quelqu’un pour me distraire de moi et de la solitude des hommes : cette chaleur-là, du ciel, me suffira – et alors en toute paix.

Une trentaine de gouttes sont tombées sur le pare-brise au moment où apparaissaient les premières images, au loin, de la ville où je rentrais avec quelques nuages en tête comme un poème et personne en particulier avec qui les partager. C’est ainsi que s’écrivent les poèmes, ces petits objets étranges qui en français riment judicieusement avec « je voudrais qu’on m’aime ». C’est ainsi et c’est pour cela que ça m’inquiète s’il y en a trop, des poèmes ; moi en tout cas, j’arrête là – pour aujourd’hui du moins. Je vais maintenant où il y a des gens, connus et inconnus, et la vie encore une fois est là, mystérieuse, magnifique.

et la lune là-haut qui danse

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une autre phrase et puis une autre
et puis une virgule
et une majuscule

un autre paragraphe et puis un autre
et un point qui hésite
non pas si vite

et puis cette urgence
cette idée venue par hasard
que je ne ne peux mettre dans un tiroir
et la lune là-haut qui danse

(août 2008)

*illustration de Ron Embleton

Et je me suis dit que rien n’avait changé

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:59

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Nous reviennent parfois en regardant une toile ou en entrant dans propres souvenirs sans même y prendre garde, des souvenirs si vifs qu’ils sont presque plus vivants que le moment présent. Ainsi, cette image qui m’est revenue en contemplant la toile de Margaret Lefranc. Cette image de mes vingt ans, où sur une petite table dehors, je m’installais avec la machine à écrire, du papier, une plume, un livre ou deux, presque comme l’écrivaine de la toile.

Et je me souviens du bonheur que j’avais à être là, dehors, à me laisser guider par un nuage ou par les histoires que j’entendais, venues d’une cour voisine ou de la rue, et parfois même par une nouvelle à la radio. J’aimais bien écrire à la main, puis taper le tout en laissant des espaces pour retravailler le tout par la suite. Et les après-midi passaient. Le temps n’avaient plus cours. Je m’inventais des histoires. Dans lesquelles je me glissais parfois. Rarement, mais de temps en temps. En faisant souvent de moi celle qui assiste à la scène plutôt que celle qui en est l’actrice.

Et je me suis dit que rien n’avait changé. Je me raconte toujours des histoires. J’ai juste ajouté des tableaux pour rendre celles-ci plus vivantes.

Elle sourira

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:08

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Elle est dans l’autre pièce. Mais pas assez loin pour ne pas entendre la plume qui gratte sur le papier. Assez près pour entendre – alors que lui-même ne se rend pas compte qu’il parle parfois à haute voix – les phrases qu’il est à écrire. Et même ses soupirs.

Et je sais qu’elle sourit. Et qu’elle sourira encore quand l’écrivain peint par Louis Galloche entrera dans la pièce avec quelques feuillets. Et qu’elle sourira quand elle reconnaîtra les morceaux de phrases d’il y a une heure ou deux. Et aussi quand elle le retournera à sa plume en disant : Il y a une suite? Et qu’il partira, le cœur léger : elle a aimé.

Je voudrais juste que ça se passe une heure plus tard

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 20:16

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Je vois soir après soir la lumière s’éteindre de plus en plus tôt, chaque matin le soleil poindre le nez de plus en plus tard, et je commence déjà à me sentir juste un peu moins bien. Comme si toute cette lumière remplacée par la noirceur était plus que le cours inexorable des saisons. Comme si peu à peu la lumière se retirait peu à peu de ma propre vie et non pas de celle de tout le monde en même temps. Et je n’aime pas ce sentiment du soleil de moins en moins présent. Et je n’aime pas cette lumière qui s’en va. Même si j’aime, comme la lectrice de Joseph Gyurcsak, que les derniers rayons du jour s’accrochent à mon livre.

Je voudrais juste que ça se passe une heure plus tard.

Moment d’éternité

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:01

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Il y a des moments où le livre reste ouvert, sans qu’on puisse lire, des moments où notre esprit est très loin des mots d’un poète qui nous est pourtant cher. On n’y peut rien. Un souvenir vient de surgir qui a pris toute la place. Qui ne veut pas s’envoler. Et surtout : qu’on veut retenir.

Un moment que certains appelle un moment d’éternité et qui devient éternel le jour où il s’installe dans notre mémoire pour toujours et nous permet de vivre.

*sur une toile d’Anna Digesu

On ne sait jamais quand on peut avoir besoin de fleurs rouges

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 15:20

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C’est une excellente chose d’avoir des provisions. On ne sait jamais quand on peut avoir besoin de fleurs rouges. Si bien qu’en me levant, je ne savais pas qu’il m’en faudrait autant! Oui, vive les provisions…

Du rouge pour Géraldine

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 12:41

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Une petite couche de rouge supplémentaire ne nuira pas. C’est un jour où nous en avons tous besoin, particulièrment Géraldine. Je le lui dédie, si vous permettez.

On aura vraiment essayé très fort!

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 8:19

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Même Armando s’y met. À quatre, nous aurons, je crois, réussi à contrer tout le gris qui traîne partout. Et si pas, on aura vraiment essayé très fort!

Encore du rouge

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 7:55

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Pour rester dans le ton, encore du rouge, déniché à un demi-pâté de la maison. Seul et unique exemplaire. Pas d’autres autour ni ailleurs depuis…

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