Lali

8 août 2008

Les poèmes de Rina Lasnier 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Chaque fois qu’elle ouvre un recueil de poèmes, la lectrice de Suzy Shaefer se pose la même question. Pourquoi parle-t-on toujours des romans qui se ressemblent tous dans les journaux alors qu’il y aurait tant à écrire sur les poètes, tant de poèmes récents ou anciens à faire découvrir? Puis, la question s’envole. Elle vient de s’arrêter sur un poème Rina Lasnier et elle ne réfléchit plus.

L’ombre rouge

N’entre pas à l’ombre de mon ombre gisante
Quand mes gestes n’auront plus en toi leur sillage
Quand mes os seront les derniers biens épars,
Ne viens pas sur la dalle piétinée de peine
Ne te souviens plus du mur de l’ombre
Du malheur pierre à pierre et sans nombre;
Quand nos yeux ne savaient que la chasse au soleil
Et la terre perdait pied comme devant la mer
Le sang pour nous n’avait plus de frontière
Et justifié est le sang refoulé sous le cœur…
Ne me cherche pas entre les barreaux du soir
Ni à l’ancrage branlant des cimetières,
Dans la lampe rouge de ta longue mémoire
J’ouvre la flamme et tu gis dans la lumière…

Comme elle voudrait parfois…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:40

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Comme elle voudrait parfois avoir les mots qu’il a pour parler d’amour. Ces images toutes plus belles et plus douces les unes que les autres. Ces mots qui se caressent entre eux dans un élan de tendresse. Ses mots à lui qui chaque fois la chavirent. La bouleversent.

Comme elle voudrait parfois avoir écrit ce qu’il a écrit. Des phrases qui coulent. Des mots qui respirent.

Comme l’écrivaine de Nancy Chaboun voudrait juste une fois écrire des mots qui le fassent trembler, lui, aussi fort que les siens l’émeuvent.

La confidente

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:50

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Elle qui ne dérange jamais personne, elle qui ne raconte rien d’elle, elle qui ne se livre qu’à peu et du bout des lèvres et qui reste une énigme pour ceux qui la côtoient, comment a-t-elle pu faire en sorte que tour à tour ils viennent s’asseoir là pour lui raconter un voyage, un nouvel amour, une querelle, ou même ce qu’ils ne diraient à personne?

La lectrice de William Chadwick n’a jamais tout à fait compris la chose. Et pourtant, chaque jour, il y a bien quelqu’un qui vient s’asseoir là. Pour qu’elle l’écoute. Parce que celui ou celle qui parle sait que rien ne sortira d’elle. Qu’elle émettra quelques hypothèses, qu’elle ne donnera jamais de conseils, que quelques pistes, parfois, pour que son interlocuteur parte le cœur moins lourd.

Elle qui vit dans le silence, elle qui vit dans les livres, elle qui les écoute et qui parle si peu et le moins possible d’elle, n’a jamais compris comment c’est arrivé. Comment elle a pu toute sa vie être la confidente des uns et des autres. Et je crois qu’elle sourit. Elle ne cherchera pas à comprendre.

Pour me mettre dans le ton

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 18:38

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Enfin la fin de semaine! Rien que ce mot me fait voir la vie en rose… Et quelques fleurs roses vont, je crois, me mettre dans le ton…

De quoi me faire rêver…

Filed under: Vos traces — Lali @ 15:32

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Denise a elle aussi trouvé de quoi me faire rêver… Vivement la fin de l’après-midi que je puisse faire quelques trouvailles aussi et surtout, rêver devant toutes les fleurs qui ont embelli le pays de Lali ces derniers jours quand je rentrerai…

Le chardon de Géraldine

Filed under: Signé Lilas,Vos traces — Lali @ 12:29

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Géraldine nous a déniché un chardon exceptionnel. Exceptionnel, vous dis-je. Je pourrais passer l’après-midi à le regarder… Du moins, jusquà ce qu’il y ait quelques photos sur son nouveau blog et que je vous y invite…

Bien jolie trouvaille

Filed under: Vos traces — Lali @ 10:27

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Denise a, une fois de plus, fait une bien jolie trouvaille, au détour d’une de ses promenades dans les environs de Genève. Et une trouvaille bien colorée. Des iris ou ai-je encore tout faux?

Félix, vingt ans déjà

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 8:08

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Lui qui avait enchanté ma jeunesse avec Le petit bonheur s’est éteint il y a exactement vingt ans. Le 8 du 8e mois 1988. Autant de 8 ne pouvait que le mener au paradis des interprètes où il chante sûrement encore cette chanson qui lui a collé à la peau.

C’était un petit bonheur
Que j’avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d’un fossé
Quand il m’a vu passer
Il s’est mis à crier :
« Monsieur, ramassez-moi
Chez vous amenez-moi

Mes frères m’ont oublié, je suis tombé, je suis malade
Si vous n’me cueillez point, je vais mourir, quelle ballade!
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture »

J’ai pris le p’tit bonheur
L’ai mis sous mes haillons
J’ai dit :  » Faut pas qu’il meure
Viens-t’en dans ma maison  »
Alors le p’tit bonheur
A fait sa guérison
Sur le bord de mon cœur
Y avait une chanson

Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié
Ma vie de désœuvré, j’avais dégoût d’la r’commencer
Quand il pleuvait dehors ou qu’mes amis m’faisaient des peines
J’prenais mon p’tit bonheur et j’lui disais: « C’est toi ma reine »

Mon bonheur a fleuri
Il a fait des bourgeons
C’était le paradis
Ça s’voyait sur mon front
Or un matin joli
Que j’sifflais ce refrain
Mon bonheur est parti
Sans me donner la main

J’eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes
Lui montrer le grand trou qu’il me faisait au fond du cœur
Il s’en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine
Comme s’il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure

J’ai bien pensé mourir
De chagrin et d’ennui
J’avais cessé de rire
C’était toujours la nuit
Il me restait l’oubli
Il me restait l’mépris
Enfin que j’me suis dit :
Il me reste la vie

J’ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles
Et je bats la semelle dans des pays de malheureux
Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une fille
Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux
…Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux…

***
C’est quinze ans après sa mort, alors qu’un de mes amis l’a chantée lors d’un de ses spectacles que j’ai découvert La chanson du pharmacien (1951).

La fille en coupant son pain s’est coupée dedans la main
Affolée en criant accourut chez l’pharmacien

Rendue chez le pharmacien, on cherchait un assassin
Qui venait de tuer le pharmacien dans un coin

Quand la fille est arrivée, on l’a d’abord soupçonnée
On lui a barré le chemin à cause du sang dans la main

Mais c’est en coupant mon pain que j’me suis coupée la main
Les voisins l’œil en coin, disaient : C’est pas bien malin

Elle a dit : Bande de crétins je vais vous faire voir le pain
Mais de pain y’en avait point, il était dans l’ventre du chien

Elle a rit et elle a geint, que pensez-vous qu’il advint
On l’a mise dans le moulin, elle sera pendue demain

Quand vous couperez le pain, ne vous coupez pas la main
Surtout si un assassin vient de tuer le pharmacien

***

Je ne vous raconterai pas Félix Leclerc. Mais vous pourrez en savoir plus ici si jamais le sujet vous intéresse.

Moi, en ce jour anniversaire, je repenserai à une phrase qu’il avait écrite dans Le fou de l’île et qui reste pour moi une des plus belles phrases de la poésie québécoise, celle qui me permet de rêver encore et encore : Lance un câble aux étoiles. Et je sourirai en regardant le ciel.

Les raisins de Denise

Filed under: Vos traces — Lali @ 7:37

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Denise ne cessera jamais de trouver de quoi nous séduire. Après les fleurs, les bancs, les oiseaux et les fenêtres, voilà qu’elle s’attaque aux raisins. Miam, ils font envie, non?

Anecdotes de libraire 19

Filed under: Anecdotes de libraire,Couleurs et textures — Lali @ 6:15

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En 25 ans de vie de libraire, il n’y a pas eu de semaine où je n’aie pas vendu à quiconque un des romans de la comtesse de Ségur. Longtemps, dans la collection rose de Casterman, celle-là même qui avait fait la joie de mes sept et huit ans et qui est toujours sur les rayons de mes bibliothèques, parce que je n’ai jamais réussi – ou voulu – m’en départir.

Chaque fois, celles qui les achetaient – il ne me semble pas avoir y avoir eu d’acheteur pour ces titres – avaient mon âge ou un peu plus. Bien sûr que comme moi elles avaient été enchantées par ces lectures de leur jeunesse et voulaient transmettre à une autre génération ce bonheur qui avait été le leur.

Mais une question est toujours restée dans mon esprit et je n’aurai probablement jamais la réponse à cette question. Celles qui recevaient ces livres d’une autre époque, pas du tout à la mode, étaient-elles déçues ou ravies du choix de leurs aînées? Car je n’ai pas plus vu de petite fille me demander où étaient les livres de la comtesse que d’acheteur…

*toile de Robin Cheers

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