Lali

20 novembre 2007

Le thé du mardi

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:24

stubner

Tous les mardis, la lectrice de Robert Stubner va prendre le thé. Tous les mardis, sans exception. Depuis quelque temps, on ne saurait dire depuis quand, précisément. On sait juste qu’elle est là tous les mardis, qu’elle décore son seul chapeau de rubans, de fausses perles, de morceaux de tissus, de dentelles, pour chaque fois faire illusion et se donner l’impression de porter un chapeau tout neuf. Et on la complimente. On regarde sa parure et sa grâce tandis qu’elle tourne les pages du même livre. Mardi après mardi. Puis, elle enfile ses gants. Elle rentre en marchant. Elle a une semaine devant elle pour se faire un nouveau chapeau.

Celle qui avait des ailes

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:11

ibarra

De temps en temps, l’un ou l’autre, amant, amie, collègue, sœur ou autre, lui apprend à retirer le im de impossible. Et pendant quelques heures, quelques semaines ou davantage, la lectrice de Rosa Ibarra a des ailes. Tout lui est permis et rien ne la retient au sol.

Oui, elle vole. Vraiment. Je vous l’assure, je l’ai vue un jour quitter le sol. Je crois qu’elle parlait de l’un de ceux qui lui avaient fait croire au mot possible ou au mot vrai. Oui, oui, ce coup-ci, elle ne se trompait pas, disait-elle. Il est sincère, disait-elle. Et elle y croyait. Et je l’ai regardée s’écraser au sol avec ses ailes imaginaires au dos et je l’ai ramassée. Encore une fois.

Oui, elle vole. Quand elle se met à parler de celle qu’elle appelle une amie, dont elle aime la compagnie qui semble tellement apprécier la sienne et qui la fait se sentir enfin comprise. Je ne lui dirai pas, non je ne le lui dirai pas, qu’un jour l’autre trahira son secret et qu’elle sera comme un oiseau de mer après le naufrage d’un pétrolier.

Oui elle vole. Quand elle me parle les yeux brillants de ce collègue qui est si charmant et que tout le monde qui semble l’aimer. Que pour une fois, elle travaille avec quelqu’un sans malice et dont elle n’a pas à se méfier. À trop voler près du soleil, surtout quand il s’agit d’un fieffé menteur, les ailes collées à la cire finissent par se décoller.

Ou plutôt, elle volait. Oui, elle volait.

Et puis, un matin elle a décrété qu’elle ne serait de ces oiseaux qui savent voler jusqu’aux nuages et traverser les océans. Et qu’elle n’aimerait pas être un pigeon. Alors, elle a pris ses ailes, a détaché les plumes une à une et les a rangées près de l’encrier. Elle avait trouvé sa façon bien à elle de voler.

Et elle a ouvert un livre. L’heure d’écrire lui viendrait.

En regardant les couleurs

Filed under: Signé Lilas,Vos traces — Lali @ 7:43

geraldine_0149

Alors que tout est blanc dehors et qu’il vente, alors qu’on a envie de rester chez soi plutôt que d’enfiler des bottes et un capuchon, je me promène au pays des photos qu’on m’envoie. Et je me berce à cet automne que vous avez retenu en images pour me faire rêver des jours comme aujourd’hui. Et je rêve en regardant les couleurs de Géraldine. Un peu. Beaucoup.

La neige peut tomber

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:36

molino

Parfois, l’agitation de jours anciens lui manquent. Tout comme les conversations animées autour de la machine à café. Et même les coiffures extravagantes de sa collègue. Ou le temps qu’il passait à lire dans le métro. Alors que le lecteur de Juan Molino a tout son temps, dorénavant. Il n’a plus à le compter, à faire des horaires, à se minuter pour manger. Oui, il a tout son temps et parfois ça le désespère tout ce temps à lui. Mais pas ce matin. La neige peut tomber. Il peut même y avoir des rafales. Nul besoin de se précipiter. La neige peut tomber. Aujourd’hui, il est heureux d’avoir pris sa retraite.