Il pose. Fièrement, en plus. Mais on ne sait pas si le personnage de Béla Czobel est un lecteur ou s’il n’aime que les belles reliures, le côté décoratif et pour bien paraître de l’objet livre, qui donne le sérieux à une pièce, surtout quand on est avocat ou homme d’affaires réputé.
Et tout cela me rappelle une histoire qu’on m’a racontée.
Il était une fois un homme riche qui pouvait s’offrir tous les plus beaux livres avec des reliures de cuir. Il en avait un mur plein. Celui qui m’a raconté l’histoire a pris un livre au hasard. Un titre de la collection La Pléiade, chez Gallimard. Ils étaient tous là, soit dit en passant. Derrière une vitre.
Le type en question a juste eu le temps d’entendre le crouch que fait un livre qu’on n’a jamais ouvert et le cri d’horreur du propriétaire des lieux. On pouvait regarder, mais ne pas toucher. Les livres étaient des bibelots coûteux qu’il ne fallait pas abîmer. Ouch!!!
Et dire que moi, je laisse traîner mon Yourcenar dans La Pléiade comme s’il s’agissait d’un livre de poche bon marché. Je dois être vraiment fêlée, mais moi, je l’ai lu et même prêté!