Lali

17 novembre 2007

Une fleur qui se dandine

Filed under: Mon Montréal,Signé Armando,Vos traces — Lali @ 23:34

18 aout 4

Et pour continuer à rêver, une photo prise par Armando dans le quartier portugais de Montréal, il y a trois mois. Les fleurs étaient là, partout, colorées, éclatantes dans la lumière du jour, oranges ou roses, prêtes à être cueillies ou photographiées. Certaines même se dandinant pour attirer notre regard.

Curieusement

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:25

b_griffiths

Il peaufine le texte, ajoute une phrase, glisse un adjectif. Lui qui, il n’y a pas si longtemps, ne croyait qu’au premier jet, se rend compte que, parfois – et il met le mot parfois en caractères gras pour bien marquer qu’il n’est pas encore convaincu de ne pas abîmer le texte en le travaillant – il vaut la peine de s’acharner, même sur une virgule.

Et l’écrivain de Belinda Griffiths s’étonne. Cette façon de faire, même si elle l’irrite souvent grandement, a l’art de le calmer. Curieusement.

elle

wh2

elle
comme je dis je
elle
et l’univers m’appartient
parce que
elle
dans mes pages blanches
elle dans mes mots
pour ne pas dire
je
elle et puis moi
entité comme entière
identité comme usurpée
elle
et puis moi
et le temps qui nous emporte
et le temps
elle
moi et puis
elle
je suis elle
je suis celle
qui scelle l’elle et le je
complication inutile
complexité
elle
pour ne pas oser je
absolument elle
absolument je

(janvier 1986)

* Toile de Willem Haenraets

Les vieux cahiers

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 11:50

tuset

Voilà bien un an que j’ai sorti tous mes cahiers, comme semble l’avoir fait la lectrice de Salvador Tuset. Des cahiers qui datent d’il y a quinze à vingt-cinq ans dans lesquels sont écrits de ma fine écriture, tantôt en violet, tantôt en turquoise ou en bleu, les poèmes d’autres époques.

Or, j’ai longtemps hésité à les relire et encore moins à les faire lire. Et puis, peut-être, et même sûrement, à cause de Caroline de Fenêtres sur la cour et de ses textes d’un autre temps qu’elle sort de temps en temps de ses cahiers sous le titre Sous ma lampe, j’ai décidé que de temps en temps j’irais peut-être du côté de mes vieilleries… On pourra les lire regroupées dans la catégorie Dans mes tiroirs.

Elle sait

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:54

gestel

Elle sait qu’un jour il l’embrassera à nouveau avec fougue et que le chignon délicatement fixé se défera sous ses doigts. Elle sait comme elle sait tant des choses qu’elle affirme à haute voix comme si elles étaient des évidences.

Et chaque fois, il regarde la lectrice de Leo Gestel, fasciné. On pourrait même dire ébloui. Devant une telle assurance. Comme si elle ne doutait de rien, alors qu’il sait très bien qu’elle doute de tout. Enfin, de presque tout. Mais pas d’eux.

Elle qui ne vit que de vivre

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 10:39

carmody

Depuis trois mois qu’elle tourne les pages, qu’elle s’arrête à un poème, à une strophe, à quelques mots. Inlassablement.

Elle sait depuis le premier jour que Le Gardeur de troupeaux de Fernando Pessoa ne la quittera jamais, qu’il sera toujours là, dans son sac, sur sa table de chevet, sur le sofa. Toujours près d’elle. Parce que tellement de mots qui la font réfléchir. Tant d’autres qui la font sourire. Comme si elle se reconnaissait dans les questions. Comme si ces petits détails de l’existence exprimés par le grand poète la révélaient à elle et que la lectrice de Martha O. Carmody saisissait ce qu’elle avait toujours su :

Oui, même moi, qui ne vis que de vivre,
invisibles, viennent me rejoindre les mensonges des hommes,
devant les choses,
devant les choses qui se contentent d’exister.

Qu’il est difficile d’être soi et de ne voir que le visible!

Celle qui a longuement hésité

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:09

r_gauduchon

Elle a longuement hésité. Toujours cette peur en elle de déranger. Cette peur qui la retient chez elle par peur que les autres la trouvent trop contemplative, trop rêveuse. Par peur qu’ils veuillent qu’elle bouge à tout prix, alors qu’elle est si bien à regarder la vie qui s’agite, alors qu’elle est heureuse de la lumière du jour sur le jardin de ses amis loin de la ville, alors qu’elle tourne les pages d’un livre.

Oui, elle a longuement hésité.

Et quelque part, là-bas, peut-être au fond du jardin, il y a là des gens qui regardent la lectrice de Richard Gauduchon et qui sont heureux. Juste parce qu’elle est là et qu’ils savent qu’elle est heureuse, avec eux, même si souvent dans son monde à elle. Juste parce qu’ils savent aussi que tout à l’heure elle sortira de sa bulle, qu’elle leur racontera le bonheur du paysage qui est le sien en ce moment, qu’elle leur lira peut-être un passage ou deux et qu’elle se lèvera de table pour les embrasser. Le plus naturellement du monde. Parce qu’il n’y a pas d’autre manière.

Les dates

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:47

schulte 3

Elle a beau tourner les pages, tenter de se concentrer. Aujourd’hui, tout cela semble impossible à la lectrice de Philippe Schulte. Son esprit est accroché aux dates du calendrier. Qu’elle tourne et retourne dans sa tête comme si sa vie s’était jouée à une date précise et à aucune autre. Est-ce le cas? Peut-être bien. Il est des dates qui restent gravées à jamais pour une raison ou pour une autre.

La lectrice qui écoute du jazz

jussi_t

La lectrice de Jussi Taipaleenmäki semble s’être endormie sur son livre ouvert, mais détrompez-vous. Je crois qu’elle fait ce que je fais aussi. Elle se laisse bercer par la musique que portent jusqu’à elle les ondes de Couleur Jazz. Plaisir qui pourrait aussi être le vôtre, puisque Couleur Jazz s’écoute aussi en ligne. Je dis ça comme ça…

Les livres décoratifs

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 0:05

czobel 5

Il pose. Fièrement, en plus. Mais on ne sait pas si le personnage de Béla Czobel est un lecteur ou s’il n’aime que les belles reliures, le côté décoratif et pour bien paraître de l’objet livre, qui donne le sérieux à une pièce, surtout quand on est avocat ou homme d’affaires réputé.

Et tout cela me rappelle une histoire qu’on m’a racontée.

Il était une fois un homme riche qui pouvait s’offrir tous les plus beaux livres avec des reliures de cuir. Il en avait un mur plein. Celui qui m’a raconté l’histoire a pris un livre au hasard. Un titre de la collection La Pléiade, chez Gallimard. Ils étaient tous là, soit dit en passant. Derrière une vitre.

Le type en question a juste eu le temps d’entendre le crouch que fait un livre qu’on n’a jamais ouvert et le cri d’horreur du propriétaire des lieux. On pouvait regarder, mais ne pas toucher. Les livres étaient des bibelots coûteux qu’il ne fallait pas abîmer. Ouch!!!

Et dire que moi, je laisse traîner mon Yourcenar dans La Pléiade comme s’il s’agissait d’un livre de poche bon marché. Je dois être vraiment fêlée, mais moi, je l’ai lu et même prêté!