L’impatient
Il tourne les pages, il s’impatiente. Il est pourtant certain que c’est de ce livre que vient cette phrase qui lui trotte en tête depuis des heures. Il en a l’intime conviction. Mais pas moyen de retrouver la phrase. Comme s’il l’avait inventée. Mais il sait que ce n’est pas le cas, que cette phrase n’est pas la sienne, mais tirée de son livre de chevet. Pourtant, elle semble avoir disparu. Pourtant, elle semble s’être glissée hors des pages. Pourtant, elle semble avoir fui ailleurs pour ne s’installer que dans sa mémoire. Et le lecteur d’Harold Weston s’impatiente.
Moi aussi, je sais qu’elle est là. Que ce genre de situation m’est arrivée plus d’une fois. Et je sais aussi qu’il faut juste déposer le livre et qu’il s’ouvrira de lui-même à la bonne page. Dans quelques heures. Pas plus. Et qu’on ne sait pas pourquoi ça arrive ainsi. Sinon, peut-être, et pas toujours, pour qu’une autre phrase nous interpelle.